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Photo du rédacteurLa rédaction

Voix et regards de Géorgie / 01

Dernière mise à jour : 2 déc. 2024




Natela Grigalashvili, photographie issue de la série "La Terre des Doukhobors"


Dans l'allant de la révolution géorgienne, les humanités débutent une série consacrée à des artistes, écrivains et poètes, photographes, peu connus voire totalement inconnus en France. Pour commencer : Irma Shiolashvili, poète, et Natela Grigalashivili, photographe.


Irma Shiolashvili (capture d'écran)


Irma Shiolashvili, "Octobre"


Voici mon octobre,

Mon octo­bre qui s’imprègne de vert,

Mon octo­bre qui n’arrive pas à jaunir,

Mon octo­bre d’enfance éternelle,

Mon octo­bre plein de printemps,

Mon octo­bre plein d’émotions,

Octo­bre aux feuilles vertes amassées dans un panier,

Octo­bre du début de la vie,

Octo­bre pareil au cœur d’une fille de seize ans,

Octo­bre non-appar­ié à la réalité,

Octo­bre plein de gazouille­ments d’oiseaux

En place de fruits murs,

Octo­bre plein du par­fum des fleurs,

En place de fruits murs,

Octo­bre renversé,

Octo­bre plein de rêves de poète,

Octo­bre plein d’avrils de poète,

Octo­bre désaxé –Je te l’ai mis sur un grand plateau pour ton dîner.


Main­tenant c’est a toi

De décor­er aux feuilles vertes de mon âme

Cette soirée légère­ment ensoleil­lée, légère­ment triste,

De faire se crois­er nos réalités,

D’apparier ton octo­bre au mien,

D’embellir tes idées pra­tiques, ta récolte automnale

Par mon univers renversé,

De met­tre sur la table face à toi

Mon corps tapis­sé de fleurs

Et de m’aimer

Quand les hiron­delles d’avril s’envoleront de mes yeux.

Dis­pose les fruits d’automne sur la table et invite-moi.

Je viendrai m’asseoir et te dire ce que je ressens

Quand la récolte de feuilles vertes m’appelle à haute voix.


(traduit du géorgien par Boris Bachana Chabradzé, extrait de Je suis nom­breuses, Quinze poètes géorgi­en­nes, Edi­tions l’In­ven­taire, 2021).


  • Irma Shiolashvili, née le 29 mars 1974 à Dedoplistsqaro, est une poétesse, traductrice et journaliste géorgienne. Elle a étudié le journalisme à l'université d'État de Tbilissi, puis à l'université de Bonn, en Allemagne. Pendant ses études à Tbilissi, elle a travaillé au département culturel de la télévision nationale géorgienne, où elle a produit des programmes télévisés sur les écrivains géorgiens contemporains.

    En 1995, elle est devenue l'un des plus jeunes membres de l'Union des écrivains géorgiens.

    En 1999, elle s'installe en Allemagne où, en 2005, elle soutient une thèse de doctorat sur la poésie politique allemande et géorgienne de l'après-guerre.


Vous ne parlez pas géorgien ? Nous non plus. Ce n'est pas grave. Comme disait Octavio Paz, tout homme (ou toute femme) a besoin qu'on lui parle dans une langue étrangère... Et donc : "Mer", un poème de Irma Shiolashvili lu par Nino Filfan (septembre 2024)




Natela Grigalashvili, photographe


Natela Grigalashvili, Autoportrait


Natela Grigalashvili, née en 1965 à Tagveti en Géorgie, est la première femme photojournaliste de Géorgie post-soviétique. À 16 ans, ellequitte son village natal, Tagveti, pour étudier à Tbilissi. En 1984, elle obtient un diplôme de l'école d'art Mose Toidze. Natela Grigalashvili travaille par la suite comme artiste-décoratrice dans le Théâtre d'État des miniature. Elle étudie la photographie de façon indépendante et elle commence sa carrière de photographe en réalisant des photos en noir et blanc. En 2015, elle fonde la première agence photographique de Georgie : Kontakt Photos. En 2014-16, elle crée des clubs de photo dans différentes régions de Géorgie.


Dans son œuvre photographique, elle s'intéresse surtout à la culture Doukhobor (une communauté chrétienne d'origine russe qui rejette le gouvernement des hommes, le clergé, les icônes et tous les rituels ecclésiastiques, les écrits bibliques autres que les quatre Évangiles. Ardents pacifistes, ils furent vicyimes d'une sévère répression dans l'Empire russe et plus encore en Union soviétique) et à son village natal. Elle réalise plusieurs séries de photos : La terre des Dukhobors, Les femmes de la vallée du Pankisi, Le Village des souris, Le Livre de ma mère. En 2023, lors du festival ImageSingulières, à Sète, elle expose une série de photos en noir et blanc qui parle de son enfance dans son village natal.


Parutions :

Tagveti : un village en Géorgie – Images Plurielles – 2024 (ICI)

La Terre des Doukhobors – Images Plurielles – 2019



Portfolio

(photographies issues de la série "La Terre des Doukhobors", Images Plurielles, 2019)






 

Parce que vous le valez bien, les humanités, ce n'est pas pareil. On aime bien voir plus loin, parce que plus loin, ça ne manque pas d'horizons. E la nave va. Mais pour que la nave aille un peu mieux, DONS et ABONNEMENTS indispenssables à la culture des lucioles, ICI

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