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Une "catastrophe naturelle"... pas si naturelle que ça

Dernière mise à jour : 21 juin


Dans le village de Yambali, le 26 mai 2024. Photo Juho Valta / AP



Enquête exclusive Comment plus de 2.000 personnes ont-elles trouvé la mort, au matin du 24 mai, en Papouasie-Nouvelle-Guinée ? La faute à "pas de chance", disent la totalité des médias paresseux : c'est une "catastrophe naturelle". A rebours de ce gentil bobard, l'enquête exclusive des humanités pointe la responsabilité d'une multinationale canadienne, qui a promu le meurtre et les violences sexuelles comme modèle de "gouvernance". 2.000 personnes sont mortes ? Après tout, ce n'étaient que des Papous...


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Enterrées vivantes. Plus de 2.000 personnes (le bilan définitif ne pourra être établi que dans plusieurs jours... ou semaines) ont été ensevelies par un monstrueux glissement de terrain, le 24 mai dernier, dans la province d'Enga, en Papouasie Nouvelle-Guinée. "La Papouasie-Nouvelle-Guinée est un pays tropical, divisé par des lignes tribales, ethniques et linguistiques, riche en ressources naturelles mais largement sous-développé, ce qui le rend particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles", a-t-il aussitôt été commenté. Et l'ensemble de la presse reprend sans broncher, dans une touchante unanimité, cette expression de "catastrophe naturelle". Une fatalité, quoi... La faute à pas chance, et à la pluie.


Premières images après le glissement de terrain survenu à l'aube du 24 mai 2024, dans le village de Yambali.


Il est vrai que James Marape, le Premier Ministre de Papouasie Nouvelle-Guinée, dont on va reparler, a très vite accrédité cette thèse en imputant à des "précipitations extraordinaires" et à des changements météorologiques le glissement de terrain de Yambali. Il est vrai aussi, que l'île de Papouasie Nouvelle-Guinée, avec un climat tropical, et avec des risques sismiques élevés (en juillet 1998, un tremblement de terre à 25 kilomètres des côtes avait provoqué un tsunami qui a coûté la vie à plus de 2.500 personnes et en blessant des milliers), n'est pas à l'abri desdites catastrophes naturelles. Lors de la saison des pluies, les glissements de terrain n'y sont pas rares, le plus souvent sans conséquences majeures, même si, en mars dernier, des pluies torrentielles ont causé la mort d'une vingtaine de personnes dans plusieurs régions montagneuses et côtières de Papouasie-Nouvelle-Guinée. D'autres pays ou régions du Pacifique ont été pareillement touchées.


État pauvre de 10 millions d’habitants, dépendant largement de l’exploitation de ses ressources minières (or, argent, cuivre, nickel…), la Papouasie-Nouvelle-Guinée est particulièrement vulnérable au changement climatique et à l’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes. Dans un rapport publié en 2021, la Banque mondiale mettait en garde contre « l’augmentation très significative des risques de catastrophes. (...) Ces risques sont susceptibles de peser d’abord sur les communautés les plus pauvres. Les crues, les glissements de terrain et les inondations côtières devraient s’intensifier. La population touchée par les inondations et les dommages économiques qui en découlent devraient doubler d’ici 2030 », prévoyait l’institution. Depuis, qu'a-t-il été fait pour endiguer ces risques liés au changement climatique ? Rie, ou presque. Ah si : en juillet 2023, visiblement très fier de lui, le Président français Emmanuel Macron, décidément sur tous les fronts, avait fait escale en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le temps d'un selfie vidéo avec le Premier Ministre pour s'auto-congratuler de la lutte pour la préservation des forêts et la biodiversité (1). 


Emmanuel Macron avec le Premier Ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée, James Marape, en juillet 2023.


Deux jours après la catastrophe, les "secours" tentaient, à mains nues, avec quelques bouts de bois et des pelles,

de dégager d'éventuels survivants...



Le changement climatique n'est pas le seul responsable


Toutefois, le changement climatique n'est peut-être pas le seul responsable de la catastrophe de Yambali...

Plusieurs facteurs peuvent concourir à un glissement de terrain. Phénomène géologique, les glissements de terrain possèdent trois causes principales : la nature des sols et l’hygrométrie, le chargement et l’activité humaine. masses de terrain déstabilisées sous l'effet de sollicitations naturelles (fonte des neiges, pluviométrie anormalement forte, séisme, etc) ou anthropiques (terrassement, vibration, déboisement, exploitation de matériaux ou de nappes aquifères, etc.). La présence de cavités souterraines est la cause essentielle d'apparition des effondrements de terrain.


Or, à une trentaine de kilomètres du village de Yambali,se trouve la mine d'or de Porgera, la seconde plus grande mine d'or de Papouasie-Nouvelle-Guinée.


Ce ne serait pas la première fois qu'une exploitation minière provoque un glissement de terrain. Citons ainsi :


  • Le 25 septembre 1970 à Mufulira (Zambie), une mine de cuivre (exploitée par l'entreprise anglo-suisse Glencore) a subi un effondrement souterrain, entraînant un glissement de terrain massif. 89 mineurs ont été tués dans cette catastrophe (ICI).


  • Désastre de Luming (Chine, 2020). Un glissement de terrain a été provoqué par une exploitation minière de molybdène dans la province de Heilongjiang, en Chine. L'ampleur des pertes humaines et matérielles reste inconnue, le gouvernement chinois ayant censuré toute information sur le sujet.


  • Effondrement de la mine de jade de Hpakant (Myanmar, 2020). 174 mineurs ont été tués (ICI).


Et dans le cas des mines d'or :


  • En 2012, un glissement de terrain massif a eu lieu dans la région de Pantukan (Philippines), affectant plusieurs sites miniers. Environ 25 mineurs ont été tués, et beaucoup d'autres ont été blessés (ICI).


  • Dans l'effondrement du barrage minier de Brumadinho (Brésil, 2019), plus de 270 personnes ont été tuées et des milliers de personnes ont été déplacées. L'effondrement a causé des destructions massives et une grave pollution environnementale (ICI).

  • Le 1er avril 2017, lors du glissement de terrain à la mine d'or de Mocoa (Colombie), des dizaines de personnes ont été tuées et plusieurs infrastructures ont été détruites.


  • En 2020, plusieurs mineurs ont été ensevelis dans l'effondrement de la mine de Larimar (République dominicaine).

  • Tout récemment, en février 2024, dans la province d'Erzincan, au nord-ouest de la Turquie, un éboulement survenu sur une mine d'or avait piégé 9 personnes. Cette même mine avait fait la une des journaux en 2022 après une fuite de cyanure, incitant les autorités à suspendre brièvement ses opérations. Elle avait cependant rouvert après avoir payé une amende, provoquant un tollé de la part des partis d'opposition turcs.


Des médias cadenassés


Jamais encore, un bilan humain aussi élevé que celui de Yambali n'avait encore été enregistré. D'après un correspondant local, à la mine d'or de Porgera, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, un premier glissement de terrain serait survenu en 2014, à la suite de pluies torrentielles, et aurait enseveli plusieurs mineurs artisanaux. Mais on ne trouve sur Internet aucune trace de cet accident. Il faut dire qu'en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les deux quotidiens du pays sont détenus par des capitaux étrangers : The National est la propriété du géant malaisien de l'exploitation forestière Rimbuan Hijau, et le Post-Courier appartient à News Corp, le groupe tentaculaire du milliardaire australo-américain Rupert Murdoch. La chaîne privée EMTV News est l’un des rares médias à promouvoir un journalisme d’investigation, sous forte contrainte : l'un de ses reporters, Scott Waide, a été suspendu en novembre 2018 pour avoir divulgué de possibles détournements de fonds publics. Plus récemment, en février 2022, la responsable éditoriale de la chaîne, Sincha Dimara, a été limogée pour “insubordination” après avoir publié une enquête qui a déplu à un membre du gouvernement. Dans la foulée,19 journalistes qui avaient soutenu Sincha Dimara ont été licenciés...


Il n'y aura donc pas grand monde pour raconter l'histoire de la mine de Porgera. Et pourtant, c'est tout un poème (sauf le respect qu'on doit à la poésie)...


La mine de Porgera, un scandale environnemental et humain


La mine d'or de Porgera, située dans une zone de jungle isolée et difficile d'accès, à une altitude de 2.200 à 2.700 m, a été mise en service en 1990, et a produit quatre millions d'onces d'or au cours de ses quatre premières années d'exploitation. Au départ, le projet accordait une grande importance à la collaboration avec les communautés locales, et comprenait le paiement de redevances aux propriétaires fonciers et aux gouvernements provinciaux. Il s'agissait aussi de fournir une assistance permanente aux écoles, aux établissements médicaux et à un large éventail de projets publics concernant les routes et les infrastructures d'eau et d'électricité. L'exploitation de la mine a d'abord été confiée à la société canadienne Placer Dome, qui a été rachetée en 2006 par Barrick Gold, également canadienne, la plus grande société d'extraction d'or au monde à l'époque. C'est à partir de ce moment-là que de sérieux problèmes ont commencé sur le site de Porgera.


Cela a débuté avec le licenciement de tout le personnel chargé des relations avec les communautés locales. Cette nouvelle approche a été qualifiée de "plus visqueuse" et " plus cruelle " par un journaliste canadien, Richard Poplak, tandis qu'une autre journaliste canadienne, Catherine Coumans, racontait comment la ville de Porgera était devenue un " enfer " et un " dépotoir ", documentait en outre la façon dont les montagnes de résidus déversés bloquaient le passage entre les communautés et polluaient les cours d'eau.


Si le droit communautaire a été mis à mal, ainsi que le droit environnemental, ce n'est pas tout. Barrick Gold avait obtenu le droit d'utiliser sa propre force de sécurité, qui comptait entre 400 et 500 personnes, lesquels avaient même le droit de tuer. 14 personnes ont ainsi été tuées par les vigiles de Barrick Gold, sans aucune forme d'enquête ni de procès.


Plus grave encore : comme l'a révélé une enquête de Human Rights Watch, de multiples viols et abus sexuels ont été commis le personnel de sécurité de la mine. Le journaliste Richard Poplak a fait état de centaines de viols et, à partir de 2003 ou 2004, d'une politique systématique consistant à utiliser la violence sexuelle comme moyen d'intimider les communautés locales. Après avoir nié en bloc, la direction de Barrick Gold a dû reconnaître les faits, et s'engager à indemniser 119 survivantes de violences sexuelles, à hauteur de 8.000 dollars canadiens, à condition qu'elles acceptent de ne pas poursuivre en justice l'entreprise minière... (voir vidéo ci-dessous)



L'histoire de Barrick Gold, qui exploite différents sites aux États-Unis, au Canada, en Australie, au Pérou, au Chili, en Argentine, au Mali et en Tanzanie, est semée de scandales à répétition. Depuis 2009, elle fait l'objet d'un litige devant une cour de justice américaine : des groupes autochtones s'opposent à l'exploitation d'un site aurifère, le projet Cortez Hills, situé dans le nord-est du Nevada. Depuis 2011, elle tente de faire annuler une loi sur la protection des glaciers en Argentine : elle semble en bonne voie d'y parvenir avec le nouveau président libertarien-fasciste Javier Milei. Elle est régulièrement accusée de pratiques douteuses en ce qui concerne l'environnement : recours au cyanure pour extraire de l'or au lac Cowal en Australie ; excavation de glaciers constitués d'eau relativement pure à Pascua Lama au Chili ; déversement en 2004 et en 2005, d'au moins sept tonnes de mercure dans une mine près de la ville de Kalgoorlie-Boulder en Australie, etc. En 2015, la compagnie a été condamnée par le gouvernement de San Juan en Argentine, à une amende de 145 millions de pesos pour le déversement de solution de cyanure depuis la mine de Veladero. Au Québec, une action collective a été autorisée contre Barrick Gold, à laquelle des actionnaires reprochent d’avoir faussement déclaré qu’un projet minier en Amérique du Sud respectait les exigences environnementales. En Tanzanie, une plainte est également en cours, portée par des membres de la communauté indigène Kurya, qui dénoncent dénoncent des meurtres, des fusillades et des actes de torture. Rien de moins... Même les Nations Unies, en janvier 2023, ont dénoncé l’action de Barrick Gold en Argentine : « Les déversements et l’inaction opportune du gouvernement et de l’entreprise mettent en péril les populations et l’environnement », ont ainsi affirmé trois rapporteurs spéciaux dans un document en dix parties rsur l'exploitation de la mine de Veladero : « Nous exprimons notre extrême préoccupation devant les atteintes aux droits humains provoquées par les déversements de cyanure, d’arsenic, de mercure et d’autres substances dangereuses de la mine Veladero ».


Pourtant, un seul pays au monde, la Norvège, a décidé de placer Barrick Gold sur liste noire, et à exclure la société de son fonds d'investissement d'État. Le reproche est principalement fondé sur l'exploitation de la mine de Porgera, en Papouasie-Nouvelle-Calédonie, « qui comporte un risque inacceptable de dommages majeurs et irréversibles à l'environnement ». Le gouvernement norvégien fustigeait alors (en 2009) « le manque d'ouverture et de transparence de l'entreprise en matière d'évaluation environnementale » et disait avoir « toutes les raisons de croire que Barrick ne changera rien à ses pratiques »...


Mark Bristow, le PDG de Barrick Gold (à gauche, photo Henry Nicholls/Reuters) est par ailleurs un grand amateur de chasse :

des léopards, éléphants, antilopes, zèbres et autres animaux sauvages abattus en Afrique.

(à droite : Mark Bristow derrière un éléphant qu'il a abattu lors d'un voyage en Afrique, au Mozambique, en 2014, Photo DR)


En Papouasie-Nouvelle-Calédonie, le scandale des viols et violences sexuelles a été tel, parmi beaucoup d'autres (meurtres, destructions de maisons, non-respect des engagements communautaires), que le gouvernement a retiré en août 2019 à Barrick Gold la licence d'exploitation de la mine de Porgera..., avant de faire volte-face en 2023. Que s'est-il passé entre temps ? Sans parler des pots-de-vin qu'on ne sait pas, qui ont conduit le Premier ministre de Papouasie-Nouvelle-Guinée (un temps dans l'opposition, un temps dans la majorité, suivant comment le vent tourne) à un total revirement, Mark Bristow, le PDG de l'entreprise canadienne, a doublement contre-attaqué. D'une part, faute de condamnation pour meurtres (pas d'enquête) et viols (le silence des victimes ayant été acheté), Barrick Gold a attaqué devant les tribunaux pour "rupture de contrat", demandant de colossales indemnités, que la Papouasie-Nouvelle-Calédonie mettrait cinq siècles à payer. D'autre part, il est revenu à l'assaut avec un faux-nez. En 2022, il a signé un consortium avec le groupe chinois Zijin Mining, l'un des fers de lance de la politique de Pékin sur les "Routes de la Soie", qui exploite la plus grande mine d'or de Chine, la mine de Zijinshan, et qui s'est lancée depuis 2015, à partir du Congo, dans un vaste programme de mondialisation, sur la base de "fusions-acquisitions anticycliques à faible coût" (pas chères en investissement, mais qui peuvent rapporter gros). Le gouvernement chinois cherche ainsi, sans trop dépenser, à s'assurer un contrôle maximal de différentes extractions minières, dont celle de l'or, dont l'utilisation est essentielle dans toute

l'industrie électronique (connecteurs, les contacts de commutation et les fils de liaison dans les appareils électroniques tels que les ordinateurs et les téléphones portables) pour ses excellentes propriétés de conduction électrique et sa résistance à la corrosion.


Soit, dira-t-on, business as usual. Mais en quoi l'exploitation de la mine de Porgera (photo ci-dessus) serait-elle responsable du glissement de terrain qui a enseveli vivantes, au petit matin du 24 mai, plus de 2.000 personnes à Yambali ?


Le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée a accordé en octobre 2023 à Barrick Gold (et à son partenaire chinois) un nouveau permis d'exploitation de la mine de Porgera, malgré les vives protestations locales (contre lesquelles le Premier ministre ami d'Emmanuel Macron a envoyé armée et forces de police). Les travaux ont repris au début de l'année 2024, et quels travaux ! Dynamitages et excavations, etc. De quoi remuer le sous-sol, des kilomètres à la ronde.


La veille du glissement de terrainb meurtrier, le 23 mai, s'est tenue une réunion d'un "Forum sur la sécurité". Le représentant des "propriètaires fonciers", Tony Mark Ekepa, y a fait esclandre, quittant préciptamment la réunion au motif que n'étaient pas communiqués aux communautés locales les documents signés entre Barrick Gold et le gouvernement, comme la loi l'exige pourtant. Réponse du ministre des Mines : ces accords sont confidentiels, ils ne peuvent être divulgués publiquement. Ben voyons...


Le crime d'écocide est déjà patent. Depuis de nombreuses années déjà, la mine a gravement contaminé la rivière Lagaip (qui coule en contrebas du village de Yambali), où le minerai traité est directement déversé (avec d'importantes quantités importantes de cyanure, de mercure et d'autres éléments lourds) : cela augmente la charge sédimentaire d'environ 8 millions de tonnes par an. En outre, la mine possède deux "décharges érodables", c'est-à-dire des zones où sont déversées des roches stériles tendres qui, sous l'effet des fortes précipitations tropicales, se déversent peu à peu dans les rivières de la région. L'augmentation de la charge sédimentaire est ainsi de l'ordre de 4 à 6 millions de tonnes par an ! La reprise de l'activité minière, depuis le début de l'année, a ainsi "bouché" les cours d'eau par lesquels les pluies, même torrentielles, pouvaient s'écouler. Il n'est pas surprenant, dans ces conditions et sur un terrain fragile "par nature", ait pu se former un méga-glissement de terrain.


Le bons sens, et les règles environnementales internationales, voudraient que des études géologiques approfondies soient menées avant toute nouvelle extraction minière. Dans le cas de Progera, une telle étude a bien été menée, confiée à des chercheurs australiens (Kevin C. Hill, Gareth T. Cooper, Agnes Pokondepa, Peter Essy, Thiwaporn Phonsit et Mark Haydondont) dont on imagine qu'ils ont été convenablement payés. La lecture de cette étude, financée par la Porgera Joint Venture (c'est-à-dire Barrick Gold) et publiée par Géosciences, est instructive : il y est exclusivement question des possibilités géologiques d'extension de la mine de Progera. Pas la moindre ligne sur les riques géologiquemant adjacents.


A Yambali, le 24 mai 2024, au moins 2.000 personnes sont mortes, cueillies dans leur sommeil. Mais après tout, ce n'étaient que des Papous. Autant dire des sauvages, pour qui se plait à chasser / tuer l'éléphant, le zèbre et le léopard en Afrique. Trois jours après la catastrophe de Yambali, sans égard pour les victimes, la société Barrick Gold publiait un communiqué pour se féliciter de ce que le glissement de terrain n’avait pas affecté la mine de Porgera, qui pouvait « fonctionner sans restriction et disposait de suffisamment de carburant sur le site pour 40 jours ». Le lendemain, les actions de Barrick Gold se négociaient à la Bourse de Toronto en hausse de 1 %...


Jean-Marc Adolphe

Remerciements à l'ONG Justice Foundation for Porgera


NOTES

(1). L'Agence France Développement (AFD) aurait engagé 4,8 millions d'euros répartis sur 19 États et territoires insulaires du Pacifique, dans le cadre de "l'initiative Kiwa", pour "renforcer l’adaptation aux effets du changement climatique". Il faut noter que jusqu'à présent, Jusqu’à présent, l’AFD intervenait uniquement sous forme de subventions à travers des projets régionaux. Sous la présidence d'Emmanuel Macron, ces subventions sont désormais transformées en prêts (que les pays ou régions concernés devront donc rembourser). https://www.afd.fr/fr/page-region-pays/papouasie-nouvelle-guinee




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