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Un hackathon pour "détruire le système" (alias la démocratie)

Dessin Ed Wexler, Cagle Cartoons, Inc.



L'interminable feuilleton des "droits de douane" dédouanerait-il du reste, pour mieux l'occulter ? La soi-disant "guerre commerciale" lancée par Trump aurait-elle pour objet de masquer une autre offensive autrement plus redoutable, à laquelle s'affairent autour de la Maison Blanche les laborantins d'un "monde meilleur" : un monde où l’humanité ne serait plus « qu’un "chargeur biologique" pour une superintelligence numérique », et où les "basanés" et autres "inadaptés" pourront bien finir à la déchetterie. Pour les humanités, Maria Damcheva et Jean-Marc Adolphe poursuivent une redoutable enquête sur la face cachée du trumpisme. Pour combattre ce qui vient, mieux vaut savoir...


41.000 dollars : c’est le montant des indemnités chômage perçues par un individu… né en 2154 ! Plus c’est gros, plus ça passe. "L’information", si l’on peut dire, a été diffusée le 10 avril par Fox News (dont on connaît la rigueur journalistique), qui a eu un accès "exclusif" (sic) à un rapport des fins limiers engagés par Elon Musk au sein de l'officine DOGE (pseudo département de "l'efficacité gouvernementale") qui auraient mis à jour un système XXL de fraude aux prestations d’assurance chômage, portant sur 382 milliards de dollars de « paiements indus ». Trois États représenteraient à eux seuls 80% du montant de cette "fraude" : la Californie, l’État de New York et le Massachusetts. Comme par hasard, trois États démocrates.


Communiqué du DOGE sur X, le 10 avril 2025


Accrochez vos ceintures : 254 millions de dollars de prestations chômage (1) auraient été versés à 28.000 enfants âgés de 1 à 5 ans, 69 millions de dollars à près de 10.000 personnes… pas encore nées, et 59 millions de dollars à 24.500 "seniors" de plus de 115 ans. Bête noire du duo Trump-Musk, la Californie est particulièrement pointée du doigt. Figurez-vous, braves gens, que dans cet État, 68% des allocations chômage auraient été versées à des personnes en liberté conditionnelle (2) figurant sur la liste de surveillance antiterroriste du FBI ou ayant un casier judiciaire.

 

Qu’importent les nombreux bémols et démentis produits par des médias comme The New York Times ou encore par d’anciens responsables du département du Travail et de certaines agences fédérales (autant dire des suppôts de "l’État profond", Elon Musk a déjà tonitrué sur X, sa plateforme-fusée à propagande : « l'argent de vos impôts a servi à payer des demandes de chômage frauduleuses pour de fausses personnes nées dans le futur ! » Sans parler de ces salauds d'immigrés et autres "terroristes"...

 

Toute fake news part de faits réels. Des fraudes aux prestations sociales ? Oui, c’est plausible. Au début de la pandémie, lorsque des millions d'Américains se sont retrouvés sur les listes de chômeurs des États dans le cadre d'une extension sans précédent du « filet de sécurité », la fraude au programme d'aide d'urgence mis en place pendant le premier mandat de Trump aurait concerné jusqu'à 15 % des demandes de chômage. Ni le gouvernement fédéral, ni les États (notamment démocrates), ne sont restés les bras ballants, et les fraudeurs identifiés ont été recensés dans des fichiers : ces mêmes fichiers sur lesquels les cambrioleurs-hackers du DOGE ont pu faire main basse lors de leur razzia dans les bureaux des agences fédérales. A partir d’une telle base de données, il n’est guère sorcier d’imaginer que ces mêmes hackers, missionnés par Musk, aient eu tout le loisir de fabriquer toutes sortes de dossiers de fraude…

 

Alors qu’il faudra des semaines d’enquête pour vérifier ou démentir précisément les allégations du DOGE, les médias trumpistes (y inclus les comptes d’influenceurs complotistes) auront grandement eu le temps d’asséner à l’opinion publique cette choquante "vérité" d’une fraude massive, qui incrimine en particulier certaines administrations démocrates. La ficelle est un peu grosse, mais elle correspond parfaitement à la doctrine que Musk a transférée de Tesla au département de "l’efficacité gouvernementales" : « aller vite et faire de la casse » ("move fast and break things").


Elon Musk avec le président argentin Javier Milei, le 20 février 2025 à Washington

lors de la Conférence d’action politique conservatrice (CPAC). Photo AP

 

Ces "révélations" sur la supposée fraude aux prestations sociales "tombent" à point nommé pour plusieurs raisons :


-          Le bruit médiatique ainsi créé recouvre les piètres résultats obtenus par Musk et son DOGE. Alors qu’il s’était vanté en novembre dernier, dans une tribune au Wall Street Journal, de réduire la dépense publique fédérale de 2.000 milliards de dollars, le héros du remake de Massacre à la tronçonneuse, malgré les dégâts déjà occasionnés (licenciements massifs dans les agences fédérales, suppression des programmes de l’USAID et du Consumer Financial Protection Bureau (CFPB), du Département de l’Éducation, de dépenses  liées au changement climatique, à la recherche scientifique et aux programmes de diversité, équité et inclusion), l’impétrant doit sérieusement revoir ses ambitions à la baisse. Aux dernières nouvelles, le DOGE prévoit de réduire les dépenses fédérales de 150 milliards de dollars pour l’exercice fiscal 2026 : encore un peu loin des 2.000 milliards de dollars fanfaronnés voici quelques mois. Tant de barouf pour ça, pourrait se demander le MAGA-quidam moyen…


-          Reléguer au second plan certains couacs de l’administration Trump ou de Trump lui-même : l’expulsion / déportation injustifiée (vers un camp de concentration au Salvador) de Kilmar Abrego Garcia, présenté à tort comme membre d’un gang vénézuélien (3) ; l’abandon des poursuites contre un jeune homme de 24 ans arrêté avec tambour et trompettes (Fox news, notamment, en a fait des tonnes) qui avait été présenté fissa comme le leader du gang salvadorien MS-13 (une obsession de longue date de Trump) ; l’absence remarquée de Trump, le 4 avril,  à une cérémonie solennelle sur la base aérienne de Dover, en l’honneur des quatre soldats américains morts lors d'un exercice d'entraînement en Lituanie. Il est vrai que le Président des États-Unis avait, ce jour-là, mieux à faire : il s’est rendu en Floride pour assister à un dîner avec les dirigeants du circuit de golf LIV, financé par un fonds souverain saoudien (ICI).


-          Faire diversion alors que, selon un rapport de l’Université du Michigan relayé par Associated Press (ICI), le moral des consommateurs américains a plongé en avril, pour le quatrième mois consécutif. Et selon un article récent du New York Times (ICI), les détenteurs d'armes à feu se préparent à « affronter le chaos » et « l'effondrement de la société ». « Les aspects traditionnels de la possession d'une arme à feu - comme le simple tir sur cible - sont de plus en plus délaissés au profit de sujets tels que la formation médicale, le tir en vision nocturne, la reconnaissance par drone, l'agriculture familiale et les tactiques militaires », narre l’article. Ce "marché de l’inquiétude" attire de nouvelles start-ups versée dans la "défense civile". Ce mouvement des "preppers", qui puise ses racines dans le survivalisme des années 1960, attire aujourd’hui des familles qui investissent dans des abris souterrains, des panneaux solaires et des cryptomonnaies, des employés de la Silicon Valley préparent des « bug-out bags » (sacs d'évacuation), etc.

 

-          Faire diversion, encore, alors que Trump fait face à des accusations de délit d’initié et de manipulation des marchés financiers après son revirement sur les annonces de taxes douanières (lire ICI, sur Le Monde).


Le "haro sur les fraudes " vise d’ailleurs, après une bonne semaine où le feuilleton des taxes douanières a réussi à occuper la salive et l’encre des commentateurs, à créer de toutes pièces un autre "bruit médiatique" : pendant qu’on parle de ça, on ne parle pas du reste…  Car en coulisses, quels que soient les intérêts personnels de Trump et de Musk dans toute cette mise en scène, les richissimes donateurs du mouvement MAGA et de la dernière campagne présidentielle ont aussi leur "plan de match" dans lequel Trump n’est rien d’autre que leur idiot utile. Ceux-là visent carrément l’effondrement de la démocratie américaine (entre autres), se considérant déjà les véritables maîtres du monde, avec leurs armes ultimes de destruction massive :  la cryptomonnaie, et l’IA.  En d’autres mots : le remplacement de l’ordre mondial actuel par un univers aux mains d’oligarques imposant leur autorité à l’ensemble de la planète - les États-Unis n’étant que l’une des lignes d’attaque dans l’immédiat, la Russie lorgnant sur l’Europe et Xi Jinping, sur l’Asie.

 

Dans ce contexte, « faire de la casse » n’est pas du tout un aspect accidentel de leurs interventions, comme en font foi les informations recueillies par les journalistes Sophia Cai de Politico, Jason Koebler de 404 Media et  Makena Kelly de Wired.



"Investigative Case Management", un software de surveillance développé par la société Palantir du milliardaire crypto-fasciste Peter Thiel, soutien de la première heure de Donald Trump, grâce à un contrat de près de 100 millions de dollars avec le gouvernement américain.


Notons tout d’abord qu’en 2022, la société de logiciels Palantir, propriété du milliardaire crypto-fasciste Peter Thiel (qui fut l’un des fondateurs de PayPal) a signé avec le gouvernement américain un contrat d’une valeur de 95,9 millions de dollars afin de développer un système connu sous l’acronyme ICM ("Investigative Case Management").  Ce softaware vise à « gérer les enquêtes de manière efficace, depuis leur début jusqu'à leur résolution », en passant au crible des millions de données de diverse nature pour y  déceler des données pertinentes ou des dysfonctionnements humains. Cette « méthode structurée » est particulièrement utilisée « dans des contextes tels que les services gouvernementaux, la justice pénale, et les interventions policières ».


Vu les priorités du gouvernement Trump (et celles des oligarques qui le soutiennent), cet outil est en voie de démontrer son « efficacité » - ce qui permettra son déploiement accéléré auprès d’autres gouvernements qui considèrent comme prioritaire la surveillance de « leurs » citoyens, voire une question de maintien de leur pouvoir. 

 

Voyons donc ce que les journalistes mentionnés ci-haut ont mis à jour. Sophia Cai, de Politico, a examiné de près la présence, au sein du groupe de travail sur l'immigration du DOGE un sous-groupe placé sous la direction d’Antonio Gracias, encore un milliardaire, investisseur proche d’Elon Musk (4). Sa tâche porte sur une mission spécifique :  la révocation des libérations conditionnelles et la révocation de visas de personnes jugées indésirables par le gouvernement. La "task force" qu’il dirige travaille en collaboration avec d’autres agents affectés au Département de la Sécurité sociale et au département de la Santé et des Services sociaux pour collecter des données sensibles sur les immigrants sans papiers. Objectif : réorganiser le processus d'octroi de l’asile. Pour ce faire, Antonio Gracias a pu manipuler des données personnelles auxquelles il n’avait théoriquement pas de droit d’accès (lire ICI).

 

Il s’agit tout d’abord de mettre fin à la liberté conditionnelle de 6.300 immigrants sans papiers qui ont un casier judiciaire (que le délit soit mineur ou pas), en plus de ceux figurant sur la liste de surveillance des "terroristes" du FBI. L’astuce retenue pour atteindre cet objectif est pour le moins original : ces personnes seront désormais répertoriées comme "décédées", comme le rapportent notamment le New York Times et le Washington Post. Le raisonnement d’Antonio Gracias (et de Trump) est qu’ainsi privées d’un numéro de sécurité sociale valide (nécessaire pour les comptes bancaires et les prêts, entre autres), ces personnes n’auraient d’autre choix que de "s'auto-déporter". Il s’agit, en d’autres termes, de véritables "mises à mort administratives" (Lire ICI l’article de Sophia Cai).


Jason Koebler, de 404 Media (un média d’investigation fondé en août 2023 par d'anciens journalistes de Motherboard, la section technologique de Vice Media) rapporte pour sa part que «  l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) utilise une base de données qui permet aux fonctionnaires de rechercher des personnes en filtrant des centaines de catégories différentes et très spécifiques , notamment les cicatrices ou les tatouages, les déclarations de faillite, le numéro de sécurité sociale, la couleur des cheveux et la race…Mardi dernier (8 avril) Aram Moghaddassi, ingénieur logiciel au DOGE, a envoyé les 6.300 premiers noms de personnes dont le statut juridique temporaire venait d'être annulé. Sur la liste figuraient huit mineurs, dont un de 13 ans. » (Lire ICI

 

Aussi illégitimes et illégales que soient ces "mises à mort administratives", elles risquent de ne pas être les seules, puisque des méthodes "d’enquête" similaires sont appliquées aux bénéficiaires de la sécurité sociale que le système décréterait comme faux, sans que cela soit le cas.  Ou encore, comme le rapportait cette semaine Makena Kelly, du magazine Wired :  «… la tentative de l'administration d'automatiser l'expulsion est truffée d'erreurs. Vendredi soir, le gouvernement a envoyé des e-mails menaçants à des citoyens américains, des détenteurs de cartes vertes et même à un Canadien (au Canada) mettant fin à leur « liberté conditionnelle » et leur donnant sept jours pour quitter les États-Unis. » (Lire ICI)

 

Avec le DOGE, Elon Musk, qui a recruté un "jeune prodige" qui faisait affaire avec un groupe de cybercriminels,

s'apprête à lancer un méga "hackathon" où seront exposées les données personnelles de tous les Américains.


Mais l’objectif du DOGE va plus loin encore : Makena Kelly révèle que « ses membres travaillent avec des ingénieurs de l'IRS ("Internal Revenue Service’s", le Service des Impôts américain) dans le cadre d'un gigantesque "hackathon". Leur objectif est de construire un système capable d'accéder à tous les dossiers de l'IRS, y compris les noms, adresses, données professionnelles et numéros de sécurité sociale, qui pourront ensuite être comparés aux données d'autres agences. » Pour l’heure, l’objectif se heurte à certaines résistances au sein de l’IRS, mais on peut s’attendre à ce que ces objections soient levées, au besoin par le congédiement des récalcitrants, comme cela a déjà été le cas, préventivement, pour Melanie Krause, directrice par intérim de l'IRS, et Kathleen Walters, responsable de la protection de la vie privée, contraintes de démissionner après avoir fait l’objet de menaces "ciblées".


Selon le magazine lesnumeriques.com, l'objectif de ce "hackathon" est de créer une "méga API" visant à centraliser l’accès aux données fiscales des Américains, ce qui fait craindre une brèche de sécurité majeure : « cette fameuse API, une fois en place, pourrait devenir une tour de contrôle tentaculaire, capable de croiser données fiscales, sociales et autres bases fédérales. Un rêve pour les adeptes du Big Data, un cauchemar pour les défenseurs des libertés civiles ». Et quel "prestataire extérieur" sera chargé de mettre sur la touche les experts en cybersécurité de l'IRS ? On vous le donne en mille : la société Palantir de Peter Thiel…  Et il y a d’autant plus matière à s’inquiéter que dans l’équipe du DOGE qui va travailler sur ce "hackathon", il y a un certain Edward Coristine, "jeune prodige" recruté par Elon Musk en personne. Connu sous le pseudonyme de "Bigballs", Edward Coristine dirigeait jusqu’à peu une entreprise appelée DiamondCND, qui faisait (juteusement) affaire avec un groupe de cybercriminels ("EGodly") dont les membres se vantaient de détourner des numéros de téléphone, de pirater la messagerie des autorités en Amérique latine et en Europe et de dérober des cryptomonnaies. On peut aussi mettre à leur actif le harcèlement d’un agent du FBI, jusqu’à diffuser son adresse personnelle et filmer son domicile. Bref, ça promet…


« On va détruire l’ancien système », clame Elon Musk. Et il faut le prendre au sérieux. Car si l’objectif affiché de ce "hackathon", comme de l’ensemble des initiatives du DOGE, est de réduire l’administration fédérale à sa plus simple expression, et accessoirement de favoriser les déchirements entre États aux intérêts divergents, il s’agit avant tout d'édifier le « monde meilleur » (ou l’orwellien Meilleur des mondes ?) tel que conçu par les oligarques de la facho-tech, un monde à la fois virtuel et implanté dans des zones géographiques qui serait sous leur contrôle ; un monde de « surhommes technologiques » gouvernés par un techno-optimisme autoritaire, tel que le professe le milliardaire Marc Andreessen, habitué de Mar-a-Lago, dont les exécutants seraient recrutés en fonction de leur niveau de QI, pour qui les « attardés » ne sont que des déchets. Comme l’a récemment déclaré Elon Musk, « l’humanité n’est qu’un "chargeur biologique" pour une superintelligence numérique » (5). Un monde où bien sûr, les "races inférieures" n’auront pas leur pace, étant entendu, comme l’a écrit Curtis Yarvin, l’idéologue-gourou du trumpisme sur lequel on reviendra très bientôt, que « les Nègres » sont « naturellement inférieurs aux Blancs » : cette "infériorité" explique à elle seule qu’ils aient été « prédisposés à l’esclavage », et il ne se sert donc à rien d’incriminer le colonialisme. Les « nègres », pour Curtis Yarvin, ce ne sone pas seulement les Noirs, mais tout autant les Amérindiens, les juifs, tous ceux qu’il appelle « les basanés », sans oublier les femmes qui ont "naturellement" un QI inférieur aux hommes, tout autant que les pauvres, des "inadaptés" congénitaux.

 

On n’invente rien. Les adeptes de ce néo-féodalisme 2.0  le disent et le répètent depuis des années, dans des publications telles que The Network State. Et ils ont convaincu sans grande difficulté le président des Etats-Unis de se joindre au monde de « l’enrichissement facile » et des bienfaits dont il profiterait personnellement en se débarrassant des agences de contrôle (6). Si la population s’agite trop à leur goût, ils soutiendront sans broncher le déploiement des troupes contre les citoyens énervés.

 

Autant se le tenir pour dit : voilà le monde que préparent les laborantins qui s’affairent aujourd’hui autour de la Maison Blanche. Il ne s’agit pas de simples bourrasques dont Trump serait le seul responsable, et qui se calmeraient s’il venait à disparaître.  Il s’agit d’un coup d’État en bonne et due forme, qui passe aujourd’hui par le contrôle des données - toutes les données, y compris les nôtres - aux mains d’aspirants à un totalitarisme d’une puissance jamais éprouvée encore par le monde du vivant. On veillera, par conséquent, à ne pas se laisser distraire ou accaparer par un "bruit médiatique" savamment orchestré, et à savoir dévisager, pour se préparer à le combattre, le nouveau fascisme trumpiste pour ce qu’il est vraiment.

 

Maria Damcheva et Jean-Marc Adolphe


NOTES

(1). Le système des prestations chômage aux États-Unis repose sur une structure décentralisée, où chaque État administre son propre programme d'assurance-chômage sous des directives générales établies par le gouvernement fédéral. Le système est financé par des cotisations employeurs, dont le taux augmente si une entreprise licencie fréquemment ses employés. Une partie des fonds provient également du gouvernement fédéral pour soutenir les États en cas de crise économique ou de chômage élevé.


(2). La liberté conditionnelle aux États-Unis, appelée "parole" (un mot français, donc), est un mécanisme permettant à certaines personnes de quitter un établissement de détention ou d'immigration avant la fin de leur peine ou de leur procédure, sous réserve de respecter des conditions spécifiques. Elle existe dans deux contextes principaux : le système pénal et l'immigration.


(3). Alors que la Cour suprême a déclaré, jeudi dernier, que l'administration Trump devait s'efforcer de rapatrier cet homme, le New York Times a publié (ICI) une enquête sur l’étroite relation entretenue par l’ex-agent de la CIA  et ex-ambassadeur des États-Unis au Salvador (qui vient d’être nommé en poste au Mexique) Ronald D. Johnson, avec le président salvadorien Nayib Bukele, qui se qualifie lui-même de « dictateur le plus cool du monde ». Ronald Johnson est suspecté d’avoir fait enterrer une enquête sur des liens présumés entre Nayib Bukele et les gangs qu’il prétend combattre…


(4). Antonio Gracias est le fondateur et PDG de Valor Equity Partners, un fonds d'investissement ayant soutenu des entreprises comme Tesla et SpaceX. Il a siégé au conseil d'administration de Tesla (2007-2021) et siège actuellement à celui de SpaceX. Sa proximité avec Musk lui a permis d'être impliqué dans plusieurs projets majeurs, y compris l'acquisition de Twitter par Musk en 2022


(5). Voir article de Amanda Hess, "What Is Elon Musk’s I.Q.?", New York Times, 5 avril 2025.

 

(6). Dans l’une de ses dernières chroniques, l’historien Timothy Snyder soutient que la plus grande faiblesse de Donald Trump, qui met en danger l'Amérique, est sa conviction profonde et irrationnelle que tout le monde cherche à le voler. Cette conviction, assimilable à une "idée fixe" ou de la paranoïa, le rend facilement manipulable (lire ICI).


 

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1 comentario


wilputte.brigitte
il y a 2 jours

Le "jeu" de ces deux idiots T et M se retournera contre eux, du moins je l'espère... La population manifeste déjà en masse, alors qu'elle ne sait pas encore ce qui l'attend et pas en 2154, sans sécurité social, un service médical de inexistant, des catastrophes climatiques de plus en plus fortes, une économie en berne... Dans le NYT, un scientifique se pose la question de choisir entre ses recherches ou les USA...sa réponse n'est pas un secret!

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