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Tulipe et autres pétales-news

Photo du rédacteur: Jean-Marc AdolpheJean-Marc Adolphe

Dernière mise à jour : il y a 18 heures


"Tulipa agenensis", grande espèce sauvage, fréquente dans la moitié sud de l'Europe et au Proche-Orient.


Il faut bien se changer les idées. Ce 24 mars 2025, nous inaugurons un nouveau "format", composite : l'actualité en pièces détachées. Au menu du jour : la Révolution des Tulipes et la correspondance érotique de Gustave Courbet, Manu Dibango et la Journée de l'arbre en Ouganda, les négociations sur l'Ukraine et le fascisme vu par Umberto Eco, et du pareil au même, Curtis Yarvin et la tuberculose. Sans oublier la poésie, avec Agrippa d'Aubigné, accompagné par la peintre ukrainienne Terra Neidorf.


Ephémérides


Le 24 mars, 4ème jour du mois de germinal dans le calendrier républicain français, était officiellement dénommé le jour de la tulipe. (1)

Le mot "tulipe" est mentionné pour la première fois vers 1554 en France, apparemment emprunté (d'abord sous la forme "tulipan") aux Lettres turques du diplomate Ogier Ghislain de Busbecq. Il dérive du turc ottoman tülbend ("gaze, mousseline, étamine" mais aussi "turban"), et originellement du persan دلبند / delband ("turban"), peut-être parce que la forme de la fleur de tulipe rappelle celle d'un turban ou parce qu'il était à la mode dans l'Empire ottoman de porter des tulipes sur son turban.


Il arrive que des fleurs donnent leur nom à des révolutions. Il y eut la Révolution des Œillets (Portugal, 1974), celle des Roses (Géorgie, 2003), celle du Jasmin (Tunisie, 2010-2011). Mais qui se souvient de la Révolution des Tulipes ? Il y a tout juste vingt ans, le 24 mars 2005, des manifestants prenaient le contrôle de plusieurs villes du Sud du Kirghizistan, avant de s'emparer du siège du pouvoir à Bichkek, la capitale, contraignant ainsi le président Askar Akaïev à fuir le pays pour la Russie et à démissionner (lire ICI). Les révolutions ne sont pas éternelles. Le Kirghizistan est présidé depuis 2020 par Sadyr Japarov, dont le média indépendant Kloop, relayé par le média associatif Novastan (2) dénonce les dérives autoritaires : « Nous survivons dans un État autoritaire qui réduit à néant l’opposition, la société civile et la liberté de l’information. La réponse des pouvoirs kirghiz aux évènements d’août et de septembre prouvent qu’une mafia d’Etat est instaurée dans le pays, où les véritables criminels sont acquittés et les activistes emprisonnés ».


Manu Dibango au Womad Festival en 2014. Photo C. Brandon/Redferns


Manu Dibango ne jouait pas de la tulipe, mais du saxophone. Né le 12 décembre 1933 à Douala au Cameroun, cet immense musicien, pionnier de l'afro-jazz, est mort il y a tout juste cinq ans, le 24 mars 2020, à 86 ans, à Melun, des suites du Covid. Dans son autobiographie, Trois kilos de café, Manu Dibango raconte comment il débarqua à Marseille en 1949 à l'âge de 15 ans, avec dans son sac 3 kilos de café, denrée rare et chère à cette époque, pour payer ses premiers mois de pension. Aujourd'hui, Retailleau-tayaut-tayaut l'aurait refoulé, avec la bénédiction de Le Pen-Bardella (Le jazz, selon Goebbels, n’était rien d’autre que «de la musique de la jungle»). Dans les années 1950, Manu Dibango étudie à Château-Thierry, paisible ville de l'Aisne, où il découvre le jazz (en ayant acheté un disque de Duke Ellington chez un disquaire alors situé place de l’Hôtel de Ville, qui fut pour lui un déclic). Tout occupée à célébrer l'illustre Jean de la Fontaine, qui y naquit, la ville de Château-Thierry n'a pas encore pensé à donner à l'une de ses rues le nom de Manu Dibango. Peut-être pas trop tard ?


Tuberculose. Quel sera le premier musicien noir-américain à mourir de la tuberculose ? Comme l'indique l'agence québecoise Science-Presse (ICI), une éclosion de tuberculose est en cours au Kansas depuis quelques mois. Avant de s'étendre à d'autres Etats américains ? Trump et Kennedy (le ministre de l'a-santé) ayant décidé de l’embargo sur les communications en santé du gouvernement américain, on n'en saura rien. Motus et bouche cousue. De même, Trump et Musk ont mis fin au budget de lutte contre la tuberculose que gérait l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). Aprrès les humanités ("Trump-Musk et le retour des épimédies", ICI), en cette Journée mondiale de lutte contre la tuberculose (3), sous égide de l'Organisation Mondiale de la Santé, dont se sont retirés les Etats-Unis, on peut lire sur the site de The Atlantic, excellent journal américain quasiment jamais cité dans la presse française : "L'administration Trump ne se contente pas de démanteler les protections contre les maladies. Elle les invite à entrer" (ICI)


Vérité et justice. Pour clore ces éphémérides du jour, rappeler que c'est aujourd'hui la Journée du souvenir pour la vérité et la justice ("día de la memoria por la verdad y la justicia"), qui commémore les victimes et disparus de la dictature militaire (1976-1983), qui a fait près de 30.000 disparus ("desaparecidos"), 15.000 fusillés, 9.000 prisonniers politiques, et 1,5 million d'exilés pour 32 millions d'habitants, ainsi qu'au moins 500 bébés enlevés aux parents desaparecidos et élevés par des familles proches du pouvoir. Avec au moins 20.000 enfants ukrainiens déportés, la Russie de Poutine a déjà largement battu ce dernier"record".

En Ouganda, Dixon Bahandagira s'est donné pour mission de replanter un million d'arbres.

Photo datée du 21 mars 2025, issue de sa page Facebook.


Et en Ouganda, sinon, c'est la Journée de l'arbre ("arbor day"). L'occasion de saluer notre ami Dixon Bahandagira, qui s'est donné pour mission de replanter un million d'arbres (#OneMillionTreePlantingProject), sans grand moyens, mais avec de l'énergie à revendre. Voir sa page Facebook : https://www.facebook.com/dickson.bahandagira


Ukraine


Aujourd'hui, les actualités comme il faut ne vont pas manquer de parler de Riyad, en Arabie Saoudite, où se déroule un nouveau round de "négociations difficiles" (tu parles, Charles !), dont le seul objectif est que Trump puisse annoncer à la Terre entière qu'il a "arraché" un semblant de trêve de 30 jours dans la guerre que mène la Russie en Ukraine. La délégation russe y sera conduite par deux seconds couteaux : le président du comité international du Conseil de la Fédération, Grigori Karassine, et le conseiller du directeur des services de renseignement (FSB), Sergueï Besseda, qui vient officiellement de prendre sa retraite (à 70 ans).


Le profil de ce dernier (photo ci-contre) intrigue : de 2009 à 2024, Sergueï Beseda a dirigé le cinquième service du Service fédéral de sécurité russe, connu sous le nom de Service de l'information opérationnelle et des relations internationales (SOIMS). Au sein du FSB, il passe pour être le "Monsieur Ukraine" ; il y était présent en 2014 lors de la "révolution de Maïdan" pour conseiller le régime en place dans ses opérations de répression. En octobre 2023, le chef des services de renseignement ukrainiens, Kirill Budanov, répondant dans une interview à une question sur les généraux russes qui représentent aujourd'hui la plus grande menace pour l'Ukraine, a qualifié Sergueï Beseda de « personne très problématique ».


Fascisme

Proposition du jour : lire ou relire Reconnaître le fascisme, d'Umberto Eco. Ce texte (publié en français en 1997 aux éditions Grasset) est issu d’un discours de 1995, il y a trente ans) réalisé pour les cinquante ans de la Libération de l’Europe. Umberto Eco avait tenu ce discours à l'unviversité Columbia de New York, aujourd'hui dans le viseur de Donald Trump. Le philosophe y détaille quatorze traits communs au fascisme sous toutes ses formes : « L’Ur-fascisme est susceptible de revenir sous les apparences les plus innocentes. Notre devoir est de le démasquer, de montrer du doigt chacune de ses nouvelles formes – chaque jour dans chaque partie du monde » (note de lecture à lire ICI)


Contre-proposition du jour : s'abstenir de lire The Conversation. Bien après les humanités, ce site confortablement assis sur une rente de situation (4) s'intéresse à Curtis Yarvin, "l'idéologue du trumpisme", avec un article d'un "docteur en théorie politique, associé au CEVIPOF (Sciences Po)". Un "article", c'est beaucoup dire pour un "copier-coller" de choses glanées ou là, sans le moindre début d'analyse ni d'opinion. Et surtout, sur The Conversation, il n'y a jamais un mot qui dépasse. Il ne sera pas question de fascisme ou de néo-nazisme, simplement de « pensée néoréactionnaire ». Pour le reste : « Il semble difficile, à brûle-pourpoint, de déterminer avec précision l’influence des idées néoréactionnaires sur la nouvelle administration, ce qui supposerait de mener une enquête de terrain ». Une "enquête de terrain" ! Sans rire ? Avec des chiens truffiers ?


Les lettres érotiques de Gustave Courbet à Mathilde Carly de Svazzema,

exposées à la Bibliothèque municipale de Besançon, jusqu'au 21 septembre.


Changer d'idées


Pour se changer les idées : halte proposée à Besançon où la Bibliothèque municipale expose les "lettres cachées de Gustave Courbet", jusqu'ici restées secrètes : en l'occurence les lettres érotiques que se sont échangées de novembre 1872 à avril 1873 le peintre Gustave Courbet (1819-1877) et une aventurière parisienne, Mathilde Carly de Svazzema, de vingt ans sa cadette. A l'époque, tout juste libéré après avoir été emprisonné pour son rôle durant la Commune de Paris, il est menacé de devoir restaurer à ses frais la colonne Vendôme. Il se sent vieux, malade, sans avenir, même si son succès public ne se dément pas. Sa rencontre épistolaire avec Mathilde lui permet d'entrevoir une possible renaissance et d'exprimer ses espoirs et sa conception d'une vie sentimentale et sexuelle accomplie.


« Chère Putain […], je donnerais je ne sais quoi en ce moment pour sucer ton con, mordre tes poils dorés, ta motte et dévorer tes grands tétons pointus, te décharger dans la bouche, […] te caresser les flancs amoureusement avec ma langue, l’introduire si je pouvais dans ton autre petit con entre tes belles fesses, que sais-je !! », écrit Gustave Courbet. Mathilde n'est cependant pas en reste : « J’aurai mon con tout prêt à recevoir les sensations qu’il te plaira lui faire éprouver », lui répond-elle, tout en ajoutant un peu plus tard : « Je n'attache pas d'importance à la pine d'un homme, mais à son coeur et son intelligence... » Le plus incroyable est que cet érotisme torride soit resté strictement épistolaire. Mathilde Carly de Svazzema et Gustave Courbet ne se sont jamais rencontrés physiquement.

"La Truite", de Gustave Courbet (1873)


Si l'érotisme rebute et qu'on y préfère l'écologie (bien que ce ne soit point incompatible), on pourra se rendre à Ornans, où le musée Courbet participe à l'opération nationale "100 œuvres qui racontent le climat", organisée par le musée d'Orsay. Dans ce cadre, on pourra voir un tableau de Gustave Courbet, La Truite, peint en 1873. Cette huile sur toile est souvent interprétée comme une métaphore du peintre lui-même, épuisé après son exil et son emprisonnement à la suite de la Commune de Paris. « Ce tableau est un témoignage poignant de la relation intime entre Courbet et sa région natale, la vallée de la Loue », explique un conservateur du Musée Courbet. La Loue, symbole de son enracinement, devient ici un espace de réflexion sur l'impact environnemental. Dans un contexte où les milieux aquatiques sont menacés par la pollution et le changement climatique, des experts en écologie, des historiens de l'art, ainsi que des acteurs locaux, tels que des pêcheurs et des agriculteurs, participeront à des conférences et ateliers, notamment avec des collégiens. 


Post-scriptum : toute ressemblance entre La Truite de Courbet et Donald Trump est purement fortuite...


Poème du jour


Agrippa d'Aubigné, MISÈRES (fragment)


Nos tyrans aujourd’hui entrent d’une autre sorte,

La ville qui les voit a visage de morte.

Quand son prince la foule, il la voit de tels yeux

Que Néron voyait Rome en l’éclat de ses feux ;

Quand le tyran s’égaye en la ville où il entre,

La ville est un corps mort, il passe sur son ventre,

Et ce n’est plus du lait qu’elle prodigue en l’air,

C’est du sang, pour parler comme peuvent parler

Les corps qu’on trouve morts : portés à la justice,

On les met en la place, afin que le corps puisse

Rencontrer son meurtrier ; le meurtrier inconnu

Contre qui le corps saigne est coupable tenu.

-

(Agrippa d'Aubigné, extrait de Les Tragiques, 1616)


En accompagnement (ci-dessous) : "Blessures" de Terra Neidorf (peintre ukrainienne née en 1998. Son compte Instagram ICI)


NOTES

(1). Germinal, Prairial, Fructidor, Brumaire, Ventôse, etc. : le comédien et poète Fabre d'Églantine (qui allait être guillotiné avec Danton le 5 avril 1794, ou 16 germinal de l’an an II) fut chargé de trouver une nomenclature aux différents mois de l’année, avec l’idée « de consacrer par le calendrier le système agricole et d'y ramener la nation, en marquant les époques et les fractions de l'année par des signes intelligibles ou visibles pris dans l'agriculture ou l'économie rurale ». Mais Fabre d’Églantine poussa un peu plus loin le bouchon des innovations. Le calendrier étant, selon lui, le livre du peuple par excellence, il décida d’y « glisser les notions rurales élémentaires, pour lui montrer [au peuple] la richesse de la nature, pour lui faire aimer les champs, et lui désigner avec méthode, l'ordre des influences du ciel et des productions de la terre ».

« Les prêtres », ajoutait-il, « n'avaient pas ignoré le parti qu'on pouvait tirer du calendrier. Pour propager et affermir leur empire, ils avaient placé chaque jour sous la protection d'un prétendu saint. Mais ce catalogue n'était que le répertoire du mensonge, de la duperie et du charlatanisme ». Exit, donc, les apôtres, vierges et autres martyrs, le législateur devait chasser « cette foule de canonisés » du calendrier du peuple et leur substituer « tous les objets qui composent la véritable richesse nationale, le digne objet sinon de son culte, du moins de sa culture. (…) En conséquence, nous avons rangé par ordre, dans la colonne de chaque mois, les noms des vrais trésors de l'économie rurale. Les grains, les pâturages, les arbres, les racines, les fleurs, les fruits, les plantes, sont disposés dans le calendrier, de manière que la place et le quantième que chaque production occupe est précisément le temps et le jour où la nature nous en fait présent ». Fabre a ainsi voulu montrer qu'avec la République, était venu le temps « où un laboureur est plus estimé que tous les rois de la terre, et l'agriculture comptée comme le premier des arts de la vie civile ».


(2). Novastan.org est le seul média européen (français, allemand, anglais) dédié à l’Asie centrale post-soviétique (Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan). Basé à Paris et Berlin, Novastan a été fondé en 2011 à Bichkek (Kirghizstan). Il est devenu en juillet 2018 un média associatif en France et en Allemagne.


(3). Le 24 mars 1882, le Dr Robert Koch annonçait avoir découvert le bacille responsable de la tuberculose, ouvrant ainsi la voie au diagnostic et au traitement de la maladie. Pour mémoire, la tuberculose arrive en première place des causes de mortalité d'origine infectieuse à l’échelle mondiale, devant le sida.


(4). The Conversation,  « média généraliste en ligne » qui emploie une vingtaine de salariés, affiche un budget annuel de 2,27 millions d’euros (en 2022). C’est un média où les journalistes n’écrivent quasiment pas, et où les auteurs ne sont pas rémunérés pour leurs articles. Sa devise : « l’expertise universitaire, l’exigence journalistique ». L’initiative est née en Australie en 2011. L’un des deux fondateurs, Andrew Jaspan (viré après quelques mois d’exercice), envisageait l'université comme « une salle de rédaction géante », dans laquelle les universitaires et les chercheurs, collectivement, s'engageraient à transmettre un avis académique éclairé sur des questions de société. Après l’Australie, le site a essaimé au Royaume-Uni (2013), aux États-Unis (2014), en Afrique et en France (2015), au Canada et en Nouvelle Zélande (2017), en Espagne (2018), et plus récemment au Brésil (2023). La "société mère", en Australie, qui a bénéficié au démarrage de subventions du gouvernement australien et de la Commonwealth Bank of Australia, se définit tour à tour comme une organisation à but non lucratif, un trust, ou encore une start-up. Difficile d’en savoir plus : les « informations légales » ne figurent pas sur le site australien. Mais la société d’édition, intitulée The Conversation Media Group Limited, a tout de même réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de plus de 7,5 millions de dollars australiens (4,6 millions d’euros). The Conversation France est affilié à ce "trust sans but lucratif", et lui a reversé (en 2022) 125.000 €, soit 5,5% de son chiffre d’affaires, au titre « de la maintenance et du développement du site internet ».

Le modèle économique est assez malin : il repose au départ sur des universités, écoles privées et centres de recherche qui financent le site, moyennant quoi leurs enseignants-chercheurs peuvent y publier. Parmi ces « partenaires » de The Conversation en France, on trouve ainsi l’ENS, l’Inserm, l’Alliance Sorbonne Paris Cité, France Universités (ex-Conférence des présidents d’université), l’Université Grenoble Alpes, l’ Université Paris Nanterre et Université Paris-Saclay, l’Institut de Recherche pour le Développement, etc., mais aussi une vingtaine d’écoles de commerce et de management comme l’ESSEC, Grenoble École de Management, Kedge Business School, Audencia, l’EDHEC Business School, ou encore la Burgundy School of Business, dont le dernier article publié porte sur « le courage en management ».

On trouve encore dans la corbeille des gentils membres donateurs des agences publiques (Agence française de développement, Agence nationale de la recherche, Centre national d’études spatiales, ADEME / Agence de la transition écologique), auxquels s’ajoutent encore des « membres bienfaiteurs » parmi lesquels le ministère de la Culture et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, mais aussi Orange Innovation ou encore le Fonds pour la recherche du groupe AXA, « leader mondial de l’assurance »… Beaucoup de beau monde, qui a cotisé (en 2022) à hauteur de 1,4 million d’euros au budget de The Conversation, lequel a en outre bénéficié de plus de 600.000 euros de subventions publiques.

Pour avoir le droit d’écrire sur "The Conversation", il faut être rattaché à l’un de ces "partenaires" qui crachent au bassinet. Comme dit sur le site : « Pour être publié par The Conversation, vous devez être actuellement employé comme chercheur ou universitaire dans un établissement d’enseignement supérieur ou de recherche membre de notre association ». Et la vingtaine de journalistes dans tout ça ? Ils réécrivent les articles des enseignants-chercheurs pour les rendre plus "punchy" (cela se fait en direct avec les auteurs, avec un système baptisé Ruby on Rails), choisissent illustrations et titres de préférence accrocheurs (la plupart des titres sont sous forme interrogative, c’est ce qui marche le mieux). D’une façon générale, les articles ne sont jamais "engagés" : jamais un mot qui dépasse. Il est vrai que "The Conversation a mis en œuvre une démarche constante d’impartialité". The Conversation revendique 120.000 abonnés à ses newsletters...

 

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1 Comment


wilputte.brigitte
il y a 2 jours

Parents syndicalo-anarchistes espagnols, on choisit comme prénom à mon mari Floréal! Révolutionnaire évidemment!

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