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Peuples autochtones, en humanités


CORPUS. Il eut été inconcevable que les peuples autochtones ne trouvent point place dans les pages des humanités. Mieux : malgré les moyens rudimentaires qui sont les nôtres, ils y ont été invités plus souvent que sur n’importe quel autre média hexagonal (faudra-t-il parler d’un "colonialisme" éditorial ?). Petit tour d’horizons (petite sélection) d’une ressource qui, mine de rien, commence à compter.


les humanités, média autochtone ?

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L’écologiste américain Peter Seligmann, cofondateur de l’ONG Nia Tero (Notre Terre en Espéranto), souligne combien les peuples autochtones (près de 400 millions de personnes, réparties dans 90 pays) « ont réussi à survivre et à protéger des pans immenses de territoires, des forêts notamment, considérés aujourd’hui comme indispensables à la survie de la planète. »


Peuples autochtones, communautés indigènes : en Amérique latine, les femmes prennent une part déterminante dans un combat qui rejoint la lutte contre le changement climatique et pour la préservation de la biodiversité. Pour la première fois, des femmes des neuf pays d'Amazonie se sont réunies pour créer un programme commun visant à défendre le bassin amazonien et à dénoncer le machisme dans les espaces décisionnels, tant nationaux qu'internationaux. Et au Pérou s’est ouvert un second Sommet, qui entend peser sur les décisions des Nations Unies.


Txai Suruí, Palme d'or ? Évidemment, Glasgow n’est pas Cannes, et la COP26, c’est pas du cinéma (sauf pour certains gouvernants). Lors de l’ouverture du Sommet du climat, une jeune activiste amazonienne de 24 ans, militante de la cause indigène au Brésil, a toutefois « crevé l’écran ». Mais qui est donc Txai Suruí ?


« Nos voix ont été réduites au silence pendant des milliers d'années, il est maintenant temps de montrer au monde la grande contribution que nous, les femmes indigènes, avons pour prendre soin de la grande maison commune (maloca) qu'est l'Amazonie. »


Ce 22 avril est Journée internationale de la terre nourricière, en cette année 2022 qui ouvre une décennie sur la restauration des écosystèmes, et une autre décennie de Plan mondial pour les langues autochtones. Trois rendez-vous internationaux (Nations unies et UNESCO) totalement occultés par le gouvernement français. Les humanités se sont rendues au siège parisien de l’UNESCO, pour deux journées de tables rondes, et l’inauguration d’une exposition sur la culture anichinabé.


Les peuples autochtones appellent l'humanité à agir de toute urgence pour sauver l'Amazonie. 500 délégués et représentants de plusieurs communautés du bassin amazonien se réunissent à Lima, du 5 au 9 septembre.


10 septembre 2021, Marseille : à l’initiative des représentants des peuples autochtones, l’Union internationale pour la conservation de la nature a adopté une motion pour préserver l’écosystème amazonien et reconnaître les droits des communautés qui y vivent.


Pendant un demi-siècle, Total et Elf ont dissimulé puis dénigré les alertes sur le réchauffement climatique. A quelques jours de la COP26, ça pue encore l’industrie fossile. En Équateur, face à un gouvernement qui veut doubler la production de pétrole, des communautés indigènes mènent le combat.


10% de l’Amazonie se trouvent au Pérou, où les communautés indigènes luttent pour la préservation de leurs territoires contre les cultures illicites, les activités minières illégales et la déforestation. Problème : l’absence de reconnaissance officielle prive certaines de ces communautés de leurs droits, les rendant ainsi plus vulnérables aux activités illégales. Une équipe du média Mongabay Latam a mené une enquête au long cours sur ces communautés.


Dans une déclaration commune (à l’exception de certains pays opposés comme le Brésil) près de 200 pays viennent de fixer le cadre de la prochaine COP15 sur la biodiversité. Une déclaration consensuelle, qui ne contient aucun objectif chiffré. Emmanuel Macron, pour sa part, veut « remettre la nature au cœur de notre modèle de développement ». Cherchez l’erreur…


Et aussi

Parmi les principales victimes du conflit armé en Colombie, les communautés indigènes et afro-descendantes ont été « raccrochées » au dernier moment à la signature de l’Accord de Paix en 2016. Et sa mise en œuvre continue de les laisser en grande partie sur le bord du chemin.


Pendant des centaines d'années, le peuple indigène Emberá, l'un des 80 groupes ethniques en Colombie, a été victime de persécutions, de racisme structurel et de déplacements. Les Emberá ont souffert du conflit armé, en particulier dans les années 2000, qui a contraint nombre d'entre eux à fuir les territoires qu'ils occupaient. Durant leur absence, neuf licences d’exploration et d’exploitation ont été accordées à la multinationale américaine Muriel Mining Corporation (MMC).


En Amérique latine, au Chili, en Argentine, en Uruguay, des peuples indigènes, décimés par la colonisation, ont été déclarés éteints. Mais, contredisant la version officielle, des voix se lèvent pour réactiver le fil de la mémoire et revendiquer des identités et des cultures toujours vivantes.


Au Chili, Cristina Calderón a œuvré toute sa vie pour préserver la langue yagan.


Une simple grandeur, une grandeur simple. Afro-colombien, Gonzalo Ararat vit dans le Cauca, au nord-ouest du la Colombie. D’une longue marche en 1986 pour se faire entendre des responsables de la construction d’un barrage, à aujourd’hui, où des groupes armés reprennent le contrôle du territoire, sa vie paysanne a été tissée de luttes et de rêves.


(8 juillet 2022)

Femmes trans, ou encore "wërapapara", non femmes en langue embera. Au sein d’une communauté indigène de Colombie, elles ont réussi à vaincre les discriminations et à faire valoir leur identité. D’abord mises en lumière par la créatrice de mode Laura Laurens, elles sont aujourd’hui au cœur d’un documentaire qui les montre au quotidien, dans leurs activités de paysannes et d’artisanes.


La multinationale gazeuse accuse une communauté indigène » de Colombie de « concurrence déloyale ».


Depuis plus de 30 ans, le peuple Kali'na du village Prospérité, en Guyane, engagé dans un projet associatif et autogéré d'autonomisation de ses ressources, attend de l’État qu'un terrain lui soit confié au titre des "zones de droit d’usage collectif". En moins d'un an, la société HDF Energy a obtenu l'autorisation pour y implanter un méga-projet de centrale électrique. En France aussi, les droits des peuples autochtones passent à l'as.


En Amérique latine, l’Amazonie est vivement défendue par les communautés indigènes. Mais sur d’autres continents aussi, des peuples autochtones luttent pour préserver un mode de de vie fort éloigné de notre consumérisme ambiant. En Inde, les Adivasis (« premiers habitants ») représentent plus de 8% de la population. Qui s’en soucie ? Évidemment pas les industriels du charbon, qui continuent de faire main basse sur d’immenses territoires forestiers.


Les Maoris ont peut-être été les premiers à atteindre l'Antarctique, au septième siècle. Mais le passé importe moins que ce qui nous attend, selon les spécialistes autochtones. Le principe maori de kaitiakitanga s’appliquera-t-il à la préservation de l’Antarctique, qui pourrait avoir statut de «personne morale» ?


GRAND ENTRETIEN. On lui doit notamment l’introduction, dans les traités internationaux sur l’environnement, du principe de « non-régression ». Peu connu du grand public, Michel Prieur, juriste engagé, a créé voici tout juste 40 ans le Centre international de droit comparé de l’environnement (CIDCE), qui a acquis en 2015 le statut d’ONG accréditée auprès des Nations Unies. En exclusivité pour les humanités, Michel Prieur, pionnier d’un droit de l’environnement, évoque les combats passés… et ceux qui restent à mener. Au passage, il s’en prend vertement à Emmanuel Macron, dont le mépris des règles de la diplomatie internationale a fait échouer, en 2018-2019, le projet de Pacte mondial pour l’environnement.


Le Centre for Contemporary Arts de Glasgow s’est mis à l’heure de la COP26. Plus qu’une exposition au sens classique du terme, The Word for World is Forest est une constellation d’initiatives et de regards sur les «transformations» qu’engendre le changement climatique.


Une cosmogonie contemporaine. Deux de ses œuvres venaient d’être acquises par le Centre Pompidou, et il est actuellement exposé à la Biennale de São Paulo. Mort brutalement chez lui, à 41 ans, Jaider Esbell était un artiste visuel de premier plan. Il a en outre beaucoup contribué à la reconnaissance indigène dans l’art contemporain. Hommage et portfolio.


Les tisserandes indigènes d'un village niché dans les collines verdoyantes du sud du Mexique se battent pour vivre dignement de leurs créations, en butte à une industrie de la mode accusée de piller leurs traditions. Leur lutte prend un tour d'autant plus symbolique que le Mexique célèbre le bicentenaire de la consécration de son indépendance en mettant justement l'accent sur la résistance des peuples amérindiens confrontés à la colonisation espagnole.






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