Le castor ne signe pas de décrets tous les quarts d'heure
- La rédaction
- il y a 5 jours
- 13 min de lecture

Photographie de de la lituanienne Agne Gintalaite, dont le travail est exposé dans le cadre du festival Circulations, au Centquatre à Paris.
Contre le vaccin, Robert F. Kennedy Jr préconise... l'huile de foie de morue : aux États-Unis, la rougeole revient. En Ukraine, des médecins utilisent la kétamine pour traiter des situations de stress post-traumatique. Au Rwanda, on commémore ce 7 avril le génocide des Tutsi, qui a fait environ un million de morts : en rappel, deux spectacles pour mémoire. Et en Amazonie équatorienne, Nemonte Nenquimo, militante écologiste et autochtone du peuple Waorani, continue de se battre contre l'industrie pétrolière. A Paris, le festival Circulations, qui expose la jeune photographie européenne, notamment lituanienne cette année, explore le lien entre populations et territoires. Sans rien dire, le castor observe tout cela d'un œil distant, mais curieux : aujourd'hui, c'est sa journée.
Ephémérides
La journée mondiale du castor. Virginia Franklin a-t-elle jamais existé ? D’après un site consulté sur Internet, elle était une écologiste et défenseuse de la nature américaine, connue pour ses recherches sur les castors. Et ce serait pour honorer sa date de naissance que l’ONG américaine Beavers: Wetlands & Wildlife (BWW) a choisi le 7 avril pour en faire, depuis 2009, la Journée mondiale du castor. Problème : malgré des recherches approfondies sur la Toile, on n’a trouvé nulle trace de ladite Virginia Franklin. En revanche, en rongeant bien, on a trouvé Josi Brandt, professeure associée à Boise State University, dans l’Idaho, qui a étudié l'impact des castors sur les écosystèmes, en particulier dans les zones sujettes à la sécheresse.
Les castors, qui jouent un rôle crucial dans la régulation des cours d'eau, la création de zones humides et le soutien à la biodiversité, n’usurpent pas leur réputation d’ingénieurs des écosystèmes.

En France, au début du XXe siècle, le castor d’Eurasie (Castor fiber) avait disparu du bassin de la Loire en raison de la chasse intensive pour sa fourrure, sa viande et son castoréum, une substance utilisée en parfumerie et en pharmacie. L'espèce a été protégée en France à partir de 1968, ouvrant la voie à des initiatives de réintroduction. Entre 1974 et 1976, des castors capturés dans le Rhône ont été relâchés près de Blois (Loir-et-Cher) par la Société pour l’Étude et la Protection de la Nature. Aujourd'hui, les castors ont reconquis une grande partie de la Loire et de ses affluents. Leur présence contribue à améliorer la biodiversité locale, à prévenir les inondations et à renforcer les écosystèmes aquatiques.
Aux États-Unis, le laboratoire de recherche où travaille Jodi Brandt ne devrait hélas pas survivre aux foudres budgétaires de Donald Trump, parce que franchement, les castors, qu'est-ce qu'il s'en bat les valseuses ! Il y a une différence entre Trump et le castor : la biodiversité, le castor est plutôt pour. En outre, le castor ne joue pas au golf et ne signe pas davantage de décrets tous les quarts d'heure. Enfin, le castor a une tête plutôt sympa, normal que Trump soit jaloux...
Ouvrage recommandé : Rendre l'eau à la terre. Alliances dans les rivières face au chaos climatique, de Baptiste Morizot et Suzanne Husky, Actes Sud, octobre 2024 (ICI).

Robert F. Kennedy Jr, l'homme qui veut traiter la rougeole avec de l'huile de foie de morue, lors de son audition
par la commission des finances du Sénat américain, le 29 janvier 2025. Photo Ben Curtis / AP.
Ah oui, ce 7 avril, c'est aussi la Journée mondiale de la santé. On sait que les États-Unis se sont retirés de l'OMS, vu que c'est juste un machin sans intérêt qui sert à aider les "pays de merde" et éviter, accessoirement, que se propagent les épidémies. Grâce aux prescriptions - recommandations du "ministre" américain de la Santé (Robert F. Kennedy Jr, le type qui a un asticot dans le ciboulot, lire ICI), une fillette de 8 ans vient de décéder d'une insuffisance pulmonaire due à la rougeole dans un hôpital de Lubbock. C'est le deuxième décès confirmé par la rougeole aux États-Unis en une décennie. La crise de la rougeole dans l'ouest du Texas a déjà causé 480 cas et 56 hospitalisations depuis janvier, et s'est propagée aux États voisins, affectant 54 personnes au Nouveau-Mexique et 10 en Oklahoma. Si l'épidémie continue à ce rythme, les États-Unis risquent de perdre leur statut d'élimination de la rougeole, obtenu en 2000 (source : New York Times). Opposé aux vaccins, Robert F. Kennedy Jr préconise plutôt des traitements à base d'huile de foie de morue ! Il n'a pas encore pensé à l'huile de foie de castor qui, d'après les recherches du Dr Octopus (le super-vilain qui évolue dans l’univers Marvel), serait beaucoup plus efficace.
Rwanda : le jour où a débuté le génocide
Ce 7 avril, au Rwanda, c’est la journée commémorative du génocide des Tutsi, au cours duquel entre 800.000 et un million de personnes ont été tuées en seulement trois mois. L'assassinat du président rwandais Juvénal Habyarimana, dont l’avion est abattu par un tir de missile le 6 avril 1994, met le feu aux poudres. Dès l’aube du 7 avril, les milices Interahamwe et la garde présidentielle lancent des attaques dans Kigali et d'autres régions du pays. Les cibles principales sont les Tutsi et les Hutu modérés accusés de collusion avec le Front patriotique rwandais (FPR). Ces massacres, méthodiques et organisés, relèvent d’une planification préalable, relayée par la propagande de Radio Mille Collines, qui diffuse des appels explicites à l'extermination des Tutsi, appelant la population à participer aux tueries.
Le Tribunal pénal international pour le Rwanda, mis en place le 8 novembre 1994 par le Conseil de sécurité des Nations unies, a achevé ses travaux le 31 décembre 2015 avec un bilan mitigé, critiqué par de nombreux experts. Les dossiers du tribunal ont été repris par le Mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux (ICI), présidé depuis le 1er juillet 2022 par la juge uruguayenne Graciela Gatti Santana.
D'autre part, certains pays disposent dans leur législation de la possibilité de juger pour génocide, crime contre l'humanité ou crime de guerre des personnes accusées de ces crimes et se trouvant sur leur territoire. En France, cette compétence universelle est établie juridiquement par la loi no 96-432 du 22 mai 1996. Plus de trente ans après les faits, le dernier jugement intervenu concerne Eugène Rwamucyo, ancien médecin-enseignant à l'université de Butare, condamné le 30 octobre 2024 par la cour d'assises de Paris à 27 ans de réclusion criminelle pour son rôle dans le génocide des Tutsi en 1994. Il lui était reproché d'avoir soutenu et relayé les mots d'ordre des autorités hutu incitant la population à s'en prendre à la minorité tutsi, notamment lors d'un discours le 14 mai 1994 en présence de Jean Kambada, Premier ministre du gouvernement intérimaire, mais aussi d'avoir participé à l'enfouissement de victimes dans des fosses communes afin de supprimer les preuves de génocide (ICI).

"Rwanda 94", par le Groupov. Photo Lou Heerion
Deux spectacles pour mémoire
En avril 2000, au Théâtre de Liège, les spectateurs belges découvraient l’intégralité d’un travail collectif, signé par le Groupov du metteur en scène Jacques Delcuvellerie. D’une durée d’environ six heures, Rwanda 94, Une tentative de réparation symbolique envers les morts, à l’usage des vivants entremêlait fiction et réel, chant et paroles, vidéo et théâtre, témoignage et information. « Il faut se confronter à cette avalanche de mots, d’images et de sons qui, par le prisme de l’art, de sa rigueur et de ses moyens, témoigne du génocide rwandais, interroge les faits, tente de les comprendre, dénonce les errements médiatiques, les camouflages et l’aveuglement des puissants », écrivait en avril 2005 Michèle Friche dans Le Vif/L’Express. Ce spectacle aura fait « assumer au théâtre la "responsabilité historique" d’un événement qui, tel était le prérequis de l’entreprise pour chacun, "interpellait la totalité de la famille humaine", formules respectives de Piemme et Delcuvellerie », écrit encore Catherine Coquio dans un texte passionnant, sur Rwanda 94 et le parcours du Groupov, publié en juin 2024 sur En attendant Nadeau (ICI)
Pour suivre :
"Rwanda 94 Le théâtre face au génocide", numéro spécial de la revue Alternatives théâtrales, avril 2001 (ICI).
Depuis 2013, la captation du spectacle est accessible dans un précieux coffret de 5 DVD, qui contient, outre le spectacle filmé par Marie-France Collard et Patrick Czaplinski en 2005 à Liège, trois documentaires relatifs à sa création, sa réception, son après : Œuvres en chantier. Rwanda 94. Groupov 20 ans (réalisé par Marianne Sluszny et Guy Lejeune, 2000), qui documente sa genèse et cinq ans d’élaboration ; Rwanda. À travers nous l’humanité… tourné par Marie-France Collard lors de la dixième commémoration au Rwanda, enfin, Bruxelles-Kigali (2011), également réalisé par Marie-France Collard lors du procès d’un dirigeant des milices Hutu, en 2009, fait entendre les débats de la cour d’assises de Bruxelles, et, en contrepoint, des survivants forcés de croiser des suspects non jugés.
Yolande Mukagasana, dont la famille a été massacrée lors du génocide, a participé à l’écriture et aux représentations de Rwanda 94. Elle a ensuite écrit deux ouvrages autobiographiques, La mort ne veut pas de moi (Fixot, 1997) et N'aie pas peur de savoir (Robert Laffont, 1999), où elle met en cause la responsabilité de l’État français et de son armée dans la préparation et la mise en œuvre du génocide tutsi, Les Blessures du silence, avec le photographe Alain Kazinierakis (Actes Sud, 2001) et L'Onu et le chagrin d'une négresse. Rwanda/RD-Congo, 20 ans après (2014).
Au Rwanda, elle a créé la Fondation Yolande Mukagasana, dont les missions sont de « contribuer à la sensibilisation sur le génocide et son idéologie en se basant sur celui perpétré contre les Tutsis en 1994 au Rwanda, lutter contre son négationnisme et son révisionnisme, construire une culture de la paix et de la réconciliation, mener des recherches, organiser des conférences et des séminaires sur le crime de génocide en collaboration avec d’acteurs nationaux et internationaux ». Le 25 juin prochain, la Fondation Yolande Mukagasana inaugurera dans le village de Nyarugati, à l’Ouest du Rwanda, un "Jardin des Justes du Monde" : « Ensemble, nous avons le devoir d’honorer le bien. Le juste est une lueur d’espoir dans un monde devenu criminel des innocents. Quand l’humanité était en délire, les justes l’ont sauvé de l’anéantissement, leur courage et sacrifice sont un exemple et un espoir. »

« J’ai vécu le vide laissé par ceux qui sont morts. J’ai entendu les témoignages de mes proches ou de ceux à qui l’on prête une oreille attentive. Je les ai enregistrés. J’ai vu les cicatrices laissées par des machettes, et celles de blessures qu’on ne voit pas à l’œil nu mais que l’on reconnait quand on rencontre celui ou celle qui a vécu ce que l’on a vécu soi-même ». Dorothée Munyaneza avait 12 ans lorsqu’a débuté le génocide. Elle a pu s’échapper, miraculeusement. En novembre 2014, au théâtre de Nîmes, elle créait Samedi détente, avec la danseuse-chorégraphe Nadia Beugré et le musicien-improvisateur Alain Mahé.
« Comment raconter l’indicible ? Comment parler du départ d’un lieu qu’on a aimé ? Des circonstances durant lesquelles on a dû quitter le nid de l’enfance, un jour, en cachette, sur les routes parsemées de corps, de sang et de silence ? (…) Comment raconter les journées de marche, de soif et de faim ? Comment raconter les poux, le sommeil sur une bâche au milieu de la forêt ou le réveil sous une pluie torrentielle au milieu de la nuit en pleine campagne ? Comment raconter la fuite au clair de lune dans les champs de café ? (…) Voici 19 ans qui ont passé, 19 ans que j’ai vécu loin de mon pays, 19 ans pour reprendre goût à la vie, pour grandir, réfléchir, et enfin, pouvoir écrire. Je suis retournée à plusieurs reprises au Rwanda, j’ai pu voir les membres de ma famille qui sont encore vivants. J’ai vécu le vide laissé par ceux qui sont morts. J’ai entendu les témoignages de mes proches ou de ceux à qui l’on prête une oreille attentive. Je les ai enregistrés. J’ai vu les cicatrices laissées par des machettes, et celles de blessures qu’on ne voit pas à l’œil nu mais que l’on reconnait quand on rencontre celui ou celle qui a vécu ce que l’on a vécu soi-même. »
« Dorothée Munyaneza invente aujourd’hui la danse des corps rescapés », écrivait en 2015 Jean-Marc Adolphe pour le programme du Théâtre de la Ville à Paris. « Mystère de la présence, où se tait ici une blessure profonde, nommée Rwanda. La jeunesse de Dorothée Munyaneza y a rencontré l’horreur du génocide. Vingt ans plus tard, pouvoir aujourd’hui raconter cela, évoquer la fuite "sur les routes parsemées de corps, de sang et de silence", sans s’abandonner pour autant au seul pathos du témoignage. Mais redonner vie aux disparus, aux souvenirs d’avant, comme cette émission de radio, "Samedi Détente", qui diffusait des musiques venues d’ailleurs sur lesquelles les gens chantaient et dansaient : "Notre danse sera la danse des corps animés, rescapés". Vivante, face à ce qui ne peut s’oublier. »
Pour suivre : Dorothée Munyaneza présente Toi, moi, Tituba, à partir de textes de Maryse Condé et d'Elsa Dorlin, du 8 au 10 avril au Théâtre Vidy à Lausanne, et du 27 au 29 mai à Montréal (Festival TransAmériques). Elle crée une nouvelle pièce, Version(s), du 14 au 20 avril 2025 au CCN de Grenoble, puis du 21 au 29 avril à la Maison de la Danse de Lyon.
Site internet de sa compagnie : https://www.ciekadidi.com
En pièces détachées
GUERRE EN UKRAINE. Aux États-Unis, quarante responsables religieux, parmi lesquels Walter Kim, président de la puissante Association nationale des évangélistes, et Myal Greene, directeur général de sa branche humanitaire, Brent Leatherwood, président de la Commission baptiste du Sud pour l'éthique et les libertés religieuses, ou encore le père Jason Charron, de l'éparchie catholique ukrainienne de Saint-Josaphat dans l'Ohio, ont adressé une lettre à Donald Trump et au secrétaire d'État Marco Rubio, pour les exhorter à « prendre des mesures décisives pour s'assurer que les enfants ukrainiens transférés de force vers la Russie et les territoires contrôlés par la Russie soient renvoyés chez eux sans condition préalable avant la conclusion d'un accord de paix ». (source : le média catholique OSV news)
Depuis le début de la guerre en Ukraine, différentes associations travaillent avec des enfants pour les aider à surmonter les traumatismes du conflit. Dans ce travail, les activités artistiques et l'expérience de vivre en commun jouent un rôle important. Solidarité Ukraine Belgique soutient notamment l’association "Golosi Ditei" (Voix de l'enfance), qui organise l'assistance psychologique aux parents et aux enfants. Cette association met en place un centre de réhabilitation à proximité de Kyiv où les enfants peuvent faire des séjours dans un endroit agréable, en contact avec la nature et avec de nombreuses activités artistiques ou sportives. Une campagne de fonds est lancée, au moment où la décision de Trump de supprimer les aides humanitaires de l'USAID impacte déjà de nombreuses associations en Ukraine : ICI.
La kétamine contre le stress post-traumatique

Katya (photo ci-dessus) n'avait que 19 ans lorsqu'elle s'est engagée dans l'armée ukrainienne, au début de l'invasion russe. Elle a combattu au sein des forces spéciales, notamment dans le secteur de Bakhmout, où d'âpres combats ont fait rage de mai 2022 à fin 2023. Elle est en vie, mais on imagine ce qu'elle a vu et vécu. Souffrant de stress post-traumatique, elle a été soignée à l'hôpital psychiatrique Lisova Polyana près de Kyiv, où les médecins utilisent la kétamine sous supervision médicale. « Ce traitement », écrit Sam Kiley, envoyé spécial à Kyiv de The Independant (ICI), « permet une plongée dans le subconscient des patients, favorisant une neuroplasticité accrue et une reconfiguration rapide des circuits cérébraux endommagés. Contrairement aux thérapies traditionnelles comme la thérapie cognitive, qui peuvent prendre des années, les résultats avec la kétamine sont rapides et prometteurs ».
Synthétisée en 1962 par Calvin Stevens (1923-2014), professeur de chimie organique à l'Université Wayne State aux États-Unis, la kétamine est une substance psychotrope utilisée principalement comme anesthésique en médecine humaine et vétérinaire. Elle est utilisée depuis 2020 pour traiter les troubles dépressifs résistants aux traitements conventionnels
En Amazonie, le pétrole ou la vie

Nemonte Nenquimo avec des membres de sa communauté Waorani. Photo Jerónimo Zúñiga / Amazon Frontlines
« Le véritable trésor, ce n’est pas le pétrole, mais la vie ». En Équateur, c'est un autre genre de guerre que mène Nemonte Nenquimo, 39 ans, militante écologiste et cheffe autochtone de la communauté Huaorani, qui appartient au peuple Waorani. Figure emblématique de de la défense des droits autochtones et de la protection de l'Amazonie (dont les humanités ont déjà parlé, voir ICI), co-fondatrice en 2015 de l'organisation Alianza Ceibo, dédiée à la protection des terres autochtones contre les industries extractives, elle a mené en 2019 une bataille juridique qui a abouti à l'interdiction de l'exploitation pétrolière sur une partie du territoire Waorani, les juges ayant reconnu le droit des peuples autochtones à l'autodétermination et à être consultés sur les projets d'extraction. Ce combat lui a valu le Prix Goldman pour l'environnement en 2020, puis l'Earth Award des Nations Unies l'an dernier. Mais la lutte n'est jamais finie. En ce moment même, l’Équateur (qui a élu en novembre 2023 un président de droite, Daniel Noboa, issu d'une famille fortunée et ancien chef d'entreprise) tente de vendre discrètement aux enchères plus de 3 millions d’hectares de forêt vierge à des compagnies pétrolières. Alors, Nemonte Nenquimo repart au front. Dans quelques semaines, les Waorani et d'autres peuples autochtones organiseront une grande manifestation dans la capitale équatorienne, Quito, pour exiger de la Cour constitutionnelle qu'elle bloque la vente illégale de ces terres. Ce combat a un coût. L'ONG Avaaz invite à le soutenir, en faisant un don, à partir de 2 €, ICI.
Cultures

Wendie Zahibo, photographie issue du projet "masonn" consacré à l’architecture vernaculaire et au réalisme mystique.
Le festival Circulations, dédié à la jeune photographie européenne, a pris ses quartiers de printemps au Centquatre, à Paris (jusqu'au 1er juin). Sous la direction artistique du collectif Fetart, cette 15e édition met notamment à l'honneur la Lituanie, avec des séries de quatre artistes : Ieva Baltaduonyte, Visvaldas Morkevičius, Paulius Petraitis et Agnė Gintalaitė (photo en tête d'article et vidéo ci-dessous).
« Face à la réalité des régimes nationalistes qui ne cachent plus leurs intentions, le lien entre populations et territoires n’a jamais été aussi tangible et nécessaire », dit l'éditorial de cette édition. « Les questionnements territoriaux, qui traversent cette édition 2025, font écho aux transitions auxquelles nous devons faire face, autant à titre individuel que sociétal. Du Liban à la Tchétchénie, des îles Éoliennes à la Guadeloupe, que l’on en vienne ou que l’on y vive, les territoires sont le creuset où se forgent nos identités et nos interrogations. Certaines zones géographiques émergent enfin du silence et s’expriment avec force ».
Parmi les 24 jeunes photographes exposé(e), mention spéciale à Wendie Zahibo, née en 1991. Artiste pluridisciplinaire, poète, photographe et collagiste, vivant entre la Guadeloupe et l'Hexagone, d’ascendance pluriculturelle (Côte d’Ivoire, Centrafrique), elle explore les identités noires au sein de l’Atlantique noir. Depuis 2022, elle développe le ptojet "masonn", consacré à l’architecture vernaculaire et au réalisme mystique. Son site internet : www.wendiezahibo.com
Ci-dessous : Chasing Digital Truth (2024), vidéo de la lituanienne Agne Gintalaite créée dans le cadre d'une recherche artistique sur les plateformes d'IA générative (projet artistique a été financé par le Conseil lituanien pour la culture). Cette vidéo fait partie d'une exposition personnelle de l'artiste, NOT-MY NOT-PHOTOGRAPHY.
Un visage par jour
A Caracas, le 2 avril 2025, des personnes sont rassemblées devant l'ambassade du Salvador, avec des photos de leurs proches, prétendument membres du gang Tren de Aragua, que Donald Trump a fait expulser des États-Unis et fait transférer dans un camp de concentration au Salvador. Photo Ariana Cubillos / AP.

Parce que vous le valez bien, les humanités ce n'est pas pareil. Nous avons fait le choix d'un site entièrement gratuit, sans publicité, qui ne dépend que de l'engagement de nos lecteurs. Dons (défiscalisables) ou abonnements ICI
Et pour recevoir notre infolettre : https://www.leshumanites-media.com/info-lettre
Comments