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Inde : le dieu du Soleil et les mousses toxiques

Une fidèle prie sur les rives de la rivière Yamuna alors que flottent des mousses toxiques, pendant le festival Chhath à Noida,

près de New Delhi, le 7 novembre 2024. Photo Manish Swarup / AP


LE TOUR DU JOUR EN 80 MONDES Dédié au dieu du soleil, le festival Chhath vient de se dérouler en Inde. A Noidia, dans la banlieue de New Delhi, les fidèles se sont rassemblés sur les berges de la rivière Yamuna. Son caractère sacré ne la protège hélas pas d'une phénoménale pollution.


C’était la semaine dernière, en Inde. Des dizaines de milliers de fidèles hindous se sont agglutinés au bord des fleuves pour célébrer Chhath, un festival dédié à Sūrya, le dieu du Soleil, pour le remercier de maintenir la vie sur Terre. Les rituels, qui s'étendent sur quatre jours, comprennent un bain sacré et une période de jeûne et d'abstinence d'eau potable. Les deux derniers jours, les fidèles se tiennent dans l'eau pour prier le soleil qui se lève et se couche, et certaines familles campant pour la nuit le long des berges.


À Noida, dans la banlieue de la capitale New Delhi, des familles se sont rassemblées près de la rivière Yamuna, considérée comme l'une des rivières les plus sacrés de l'Inde. Sacrée, mais aussi sacrément polluée par des mousses toxiques. A Delhi, au moins 90% des eaux usées domestiques de la ville sont joyeusement déversées dans la rivière, et viennent s’ajouter aux polluants industriels rejetés par les égouts de Najafgarh et de Shahdara qui rejettent chaque jour 44 millions de litres d'effluents contaminés. Ils existe bien quelques stations d’épuration, qui fonctionnent couci-couça, quand elles ne sont pas tout simplement à l’arrêt à cause de pannes d'électricité, de problèmes mécaniques ou de problèmes d'entretien.

Jasraj, 70 ans, boit de l'eau de la rivière Yamuna pourtant grandement polluée. Photo Manish Swarup / AP


Selon l’office central de pollution, l'eau de rivière contient une concentration de 1,1 milliard de bactéries coliformes fécales par 100 millilitres d'eau, quand la norme pour la baignade est de 500 bactéries par 100 millilitres. Et la concentration de phosphate atteint 0,51 mg/litre, dix à cent fois plus que la fourchette normale. Pourtant, bravant l’interdiction prononcée par un tribunal de New Delhi pour des raisons de santé et de sécurité, des milliers de fidèles sont tout de même venus exercer leurs rituels…

 

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Noida, près de New Delhi, le 7 novembre 2024. Photos Manish Swarup / AP









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