Vue aérienne de bâtisses d’un camp de réfugiés pour Yazidis, après une tempête de neige à Dohuk, en Irak.
Un demi-million de réfugiés, principalement yazidis, survivent dans le Kurdistan irakien. La France a accepté du bout des lèves d’accueillir une centaine de familles.
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LE TOUR DU JOUR EN 80 MONDES Ici, on se plaint. Enfin, pas tout le monde, mais certains que l’on entend beaucoup. La France, qui « ne peut accueillir toute la misère du monde » accueillerait beaucoup trop de migrants, cette salle engeance. Ils préfèrent dire « migrants » plutôt que « réfugiés ». Qui aurait le cœur à offrir refuge à qui en a besoin ? Ce serait non-assistance à personne en danger.
Ces indignes d’humanité oublient de dire que la France, et au-delà l’Europe, n’accueille qu’une bien minime part des personnes déplacées dans le monde, déplacées par la guerre, qu’elle soit militaire, économique, écologique, etc. Des guerres fabriquées avec les armes qui vendent généreusement nos pas.
En Kurdistan irakien, la ville de Dohuk, capitale de la province de Dahûk, est ville natale du jeune cinéaste Hogir Hirori, aujourd’hui de nationalité suédoise, dont le dernier film a été présenté au prestigieux Sundance festival (Lire ICI), mais qui est censuré en France.
La ville de Dohuk compte environ 230.000 habitants, normalement.
Depuis 2014, la province de Dohuk accueille plus d’un demi-million de personnes, principalement des déplacés internes irakiens, notamment des Yazidis, persécutés par les jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI) autant que par l’État irakien (Lire reportage France 24, septembre 2014). Le Kurdistan, notamment la ville de Dohuk, a été leur terre de salut et de refuge.
En juin dernier, un incendie massif y a détruit un camp de réfugiés yazidis à Duhok (Irak)
L'incendie a alors ravagé près de 400 tentes, a déclaré le porte-parole de la défense civile de la province, Bewar Abdulaziz. Des explosions ultérieures de matériaux inflammables, notamment de bouteilles de gaz, ont aggravé la situation.
Et maintenant, il neige.
La France a accueilli en tout et pour tout, dans le cadre d’un « programme de réinsertion », une centaine de familles yézidies composées de femmes et d’enfants arrivant de camps humanitaires gérés par les Nations Unies. « En vingt ans, 500 membres de cette minorité du Moyen-Orient se sont établis dans la petite ville de Forbach, dans le bassin houiller de Lorraine. Leur arrivée, en trois vagues successives, a été tour à tour favorisée puis freinée par l'État, illustration de ses hésitations en matière d'asile », écrivait en octobre dernier le Journal du Dimanche.
Lire et écouter aussi : reportage France Culture, janvier 2020.
Dominique Vernis
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