Katya, 27 ans poursuit son Journal de Marioupol, dont les humanités ont commencé la publication le 15 mai. Déjà la huitième séquence, avec des échos d'une ville détruite et occupée, où les habitants tentent de capturer des pigeons pour se nourrir, manquent de médicaments, etc. Ailleurs, à Kherson, une femme qui tentait de fuir la ville a eu la colonne vertébrale brisée par des soldats à un point de contrôle russe...
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L'histoire de Tatyana, 70 ans et brisée
Chaque jour, les "fachrusses" (*) font preuve de cynisme et de cruauté. Ils détruisent sans pitié non seulement les villes d'Ukraine, mais aussi leurs habitants. Nous ne pardonnerons jamais les atrocités qui se produisent aujourd'hui dans les territoires temporairement occupés.
Jusqu'à la fin du mois de mai, Tatyana a refusé de quitter Kherson, sa ville natale, occupée par les "fachrusses", mais chaque jour la vie y devenait de plus en plus insupportable.
Finalement, Tatyana s’est laissée convaincre par son mari et a tenté de quitter la ville.
Tatyana, 70 ans, est journaliste et bénévole. La voiture avec laquelle alle s'enfuyait avec ses voisins a été arrêtée à un poste de contrôle russe. Les soldats lui ont brisé la colonne vertébrale en raison de son refus de renoncer à son passeport ukrainien lors de l'évacuation de la ville. Tatyana est actuellement soignée dans l'un des hôpitaux de Lviv.
"Elle a réussi à s'échapper par miracle", ont déclaré les médecins. En raison de ses blessures, la femme âgée a partiellement perdu l'ouïe et ne peut plus se déplacer sans aide. "Pour que Tatyana puisse marcher, nos neurochirurgiens ont dû procéder à une vertébroplastie complexe, c'est-à-dire injecter un ciment osseux spécial dans la zone fracturée", expliquent les médecins.
Pigeons au menu
Marioupol aujourd'hui. Alors que l'armée russe sème la terreur sur le territoire ukrainien et tue sans pitié les civils, les habitants de Marioupol "libérée" cherchent par tous les moyensde la nourriture à l'extérieur. Sur la photo : des pièges à pigeons fabriqués à partir de caisses.
La mort en sacs
La morgue régionale de Kiev est le lieu où arrivent les corps des soldats de Marioupol dans le cadre d'un échange avec la partie russe. Un grand camion réfrigéré et une voiture marquée "Evacuation 200" se trouvent devant la morgue. De là, les corps des militaires qui ont défendu Azovstal seront déchargés dans des sacs noirs.
Rescapée du bombardement
Natalia est une rescapée du centre commercial Amstor à Krementchouk [bombardé le 27 juin - NdR] où elle travaillait dans un magasin d’optique.
"Je suis venue travailler tôt ce jour-là. Lors de la première alerte au raid aérien, je suis sortie. Le responsable du magasin et moi avons attendu et sommes retournés au magasin. Nous avons un peu attendu puis nous sommes revenus. Il y a eu une seconde alerte, alors que je terminais l’examen d’une patiente. Une femme enceinte est arrivée avec son mari et un enfant dans la poussette. Malgré l’alerte ils ont tenu à rester et se faire examiner".
Nouveau charnier à Marioupol
Cette semaine, un charnier a de nouveau été découvert à Marioupol. Il contenait plus de 100 corps. Aujourd'hui, les habitants de Marioupol vivent dans des sous-sols. Les nouvelles autorités ne font que trier les débris, les corps ne sont pas enterrés et des montagnes d'ordures trainent dans la ville.
La douleur et la haine envers les "fachrusses" sont insupportables. Vous allez payer pour chaque vie prise !
Les camps de concentration du 21e siècle
Aujourd'hui, plus de 10.000 habitants de Mariupol se trouvent dans les "prisons" de la soi-disant République populaire de Donetsk. Il s'agit de civils qui ont été arrêtés par les occupants et envoyés dans des lieux de détention. Les gens y sont dans des conditions terribles, comme dans un camp de concentration. Ils sont enfermés dans des cellules étroites, de 2 mètres sur 3, avec 10 personnes dans chaque cellule. Ils ne reçoivent presque pas d'eau ni de nourriture. On ne les emmène pas à l'extérieur. Ils n'ont pas accès à des soins médicaux normaux et sont soumis à toutes sortes de tortures.
Il était inconcevable qu'une telle chose puisse se produire dans le monde moderne et civilisé. Mais c'est notre réalité.
Pénuries
Aujourd'hui, les habitants de Marioupol ont un besoin urgent non seulement d'eau et de nourriture, mais aussi de médicaments. La photo montre une pharmacie en plein air. Les gens meurent par manque de médicaments - il n'y a pas de médicaments pour les patients atteints de cancer, de diabète, de tuberculose... Vivre à Marioupol aujourd'hui est une lutte pour la survie.
Séquences précédentes du Journal de Marioupol :
(29 mai) : https://www.leshumanites.org/post/dragon-on-n-est-pas-%C3%A0-la-maison-journal-de-marioupol-03
(5 juin) : https://www.leshumanites.org/post/on-n-a-pas-le-droit-de-se-taire-journal-de-marioupol-04
(12 juin) : https://www.leshumanites.org/post/nous-ne-pardonnerons-jamais-cela-journal-de-marioupol-05
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