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Photo du rédacteurJean-Marc Adolphe

Genre et paix. Le chemin tortueux de la paix en Colombie / 06



Le viol et les abus sexuels sont des armes de guerre. Le conflit armé qui a meurtri la Colombie pendant plus de 50 ans n’a pas échappé à cette triste règle d’inhumanité. Les violences sexuelles, de diverse nature, y ont été affecté 20.000 victimes. Pour la première fois au monde, l’Accord de Paix signé en 2016 entre l’État colombien et la guérilla des FARC fixait une spécificité de genre (femmes et personnes LGBTI) dans les objectifs de justice et de réparation. Cinq ans plus tard, du papier à la réalité, c’est encore le grand écart.


Alison Meléndez avait 17 ans. Le 12 mai dernier, à 21 h, à Popayán, la ville où elle habitait, elle a été arrêtée sans raison valable, en marge de l’un des innombrables manifestations de protestation sociale qu’a connu la Colombie au printemps. Un militant d’une association de droits de l’homme filme la scène. Au moment où les quatre agents de la police anti-émeutes entraînent Alison dans la caserne voisine, on voit l’un d’eux commencer à baisser le pantalon de l’adolescente. Le début d’un calvaire. Deux heures plus tard, les policiers relâchent Alison. Après l’avoir violée, chacun à tour de rôle.

Image de l'arrestation d'Alison Meléndez, le 12 mai 2021 (à gauche).

Lors d'une manifestation devant la caserne de police où elle a été violée (à droite).


Le lendemain matin, Alison mettait fin à ses jours, après avoir laissé deux ultimes messages sur sa page Facebook : « Ils m'ont tripotée jusqu'à l'âme... Je quitte ce monde assassin et violeur, où il n'y a pas de paix » (Lire ICI ). Le général Ricardo Augusto Alarcón, supérieur hiérarchique des policiers incriminés, a d’abord cherché à faire passer la jeune fille pour une affabulatrice, avant que la médecine légale ne vienne confirmer ses accusations. En septembre dernier, le général Alarcón a été promu directeur de la brigade anti-narcotiques de Barraquilla. Quant aux policiers violeurs, selon une information du site infobae.com du 21 octobre dernier, ils devraient faire l’objet d’une simple sanction disciplinaire !



La peine a été plus lourde pour les sept militaires qui, en juin 2020, avaient enlevé pendant 15 heures et violé à plusieurs reprises Yuliana S., une jeune fille indigène d’à peine 12 ans, de la communauté Embera. Bravant les menaces de représailles des militaires, la famille et la communauté de Yuliana ont rompu le silence et alerté l’opinion publique. Il a fallu toute leur détermination pour que quatorze mois plus tard, en août dernier, les sept militaires violeurs soient condamnés à 16 ans de prison.

Mais combien d’autres cas restent tus, étouffés, et finalement jamais sanctionnés ? Entre le 28 avril et le 26 juin dernier, lors du vaste mouvement de grève nationale, l’ONG Temblores a enregistré 28 cas de violence sexuelle, et 9 autre cas de violence basés sur le genre.

De façon générale, féminicides et violences sexuelles restent l’un des fléaux de la Colombie. Entre 2015 et 2019, ce sont en moyenne 2,7 femmes par jour qui ont été assassinées. En 2021, près de 100.000 cas de violences sexuelles ont d’ores et déjà été enregistrés ; un chiffre en augmentation de 6% par rapport à l’année précédente.


Une pratique généralisée et passée sous silence


Pendant les 50 ans du conflit armé, « la violence sexuelle a été une pratique généralisée mais passée sous silence, qui a bénéficié des plus hauts niveaux d'impunité », écrit l’Institut Justice Vérité et Dignité. Selon une étude menée par l’ONG Oxfam, entre 2001 et 2009, seules 18% des femmes victimes de violence sexuelle ont porté plainte, et seules 2% de ces plaintes pourraient aboutir à des condamnations : « Dans le cadre du processus Justice et Paix [qui a précédé l’Accord de Paix avec les FARC, institué pour faciliter la démobilisation des groupes paramilitaires – NdR], quand les paramilitaires démobilisés ont opté pour des peines alternatives en échange de l'aveu de tous leurs crimes, sur les 39.546 actes avoués, seuls 96 concernaient des violences sexuelles. Cela montre que les auteurs de ces violations ne reconnaissent pas ou ne considèrent pas les actes de violence sexuelle comme des crimes graves. »

Dans un épais rapport de 547 pages, « La guerre inscrite dans le corps », publié en 2017, le Centre National de Mémoire Historique (CNMH) montre comment tous les acteurs armés - légaux et illégaux - ont utilisé la violence sexuelle pour asseoir leur domination. Les paramilitaires ont ainsi utilisé ce type de violence pour punir les femmes qu'ils accusaient de sympathiser avec les groupes de guérilla et envoyer ainsi un « message » à leur ennemi. Dans certaines régions, les femmes afro et indigènes de diverses communautés ont été particulièrement ciblées.

La guérilla, quant à elle, a eu recours au viol collectif et à d'autres formes d'agression sexuelle en guise de représailles, ainsi qu'à la torture contre les femmes soupçonnées d'appartenir au camp adverse. Dans le sud de Tolima, la violence sexuelle était utilisée pour punir les mères qui s’opposaient au recrutement forcé de leurs enfants. Les forces de sécurité, quant à elles, sont souvent associées à des actes d’attouchement et de nudité forcée. Le rapport du CNMH indique en outre que la violence sexuelle a été utilisée pour terroriser des populations et les pousser à quitter leurs terres ; mais aussi pour intimider et faire taire leaders sociaux, enseignants, journalistes, etc. Près de 20.000 cas de violence sexuelle ont été officiellement enregistrés en lien avec le conflit armé. Sur ce chiffre probablement très inférieur à la réalité, la majorité des victimes avaient entre 10 et 24 ans.


Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie en 1993, puis le Tribunal pénal international pour le Rwanda en 1994, ont inclus les violences sexuelles dans leur domaine de compétence. Le viol et les abus sexuels sont des armes de guerre, et le conflit armé en Colombie n’a hélas pas échappé à cette triste règle d’inhumanité. Mais l’Accord de Paix conclu en 2016 entre l’État colombien et les FARC a été le premier « pacte » de ce type à inscrire et spécifier la question du genre dans les objectifs de justice et de réparation. Cinq ans après la signature de cet Accord de Paix, la minutieuse enquête de Verdad Abierta montre que sa mise en œuvre, pour les femmes et les personnes LGBTI, reste très fragmentaire et insuffisante.


Jean-Marc Adolphe


Illustration en tête d’article : Ana María Barrios Figueredo, couverture du Rapport d‘observations du Groupe de genre dans la paix.


Les Cinq ans après de l’Accord de Paix / articles déjà parus :

01 / Sur de bons rails ? Le chemin tortueux de la paix en Colombie. Lire ICI

02 / Juger le passé. La Juridiction pour la Paix. Lire ICI

03 / Savoir et comprendre. Face au miroir de la vérité. Lire ICI

04 / Francisco de Roux : « La vérité est un combat ». Lire ICI

05 / Un travail de fourmi. La recherche des personnes disparues. Lire ICI



ENQUÊTE DE VERDAD ABIERTA


06 / Avec les femmes et la communauté LGBTI, un processus inachevé


L'un des points les plus applaudis de l'Accord de Paix avec les FARC a été l'accent mis sur le genre. Bien qu'il s'agisse du premier pacte de paix au monde à l'inclure, cinq ans plus tard, il y a très peu de raisons de se réjouir, puisque seulement 20 % de ce qui avait été convenu ont été mis en œuvre.

Photo Daniel Reina Romero - Revista Semana


L'approche fondée sur le genre, dans une perspective d'égalité des droits, est un principe qui s’applique, de façon transversale, à tous les points qui composent l'Accord de Paix. L’origine de cette mesure emblématique remonte au 11 septembre 2014, lors d’une phase de négociation entre les délégués du président colombien de l'époque, Juan Manuel Santos (2010-2018), et ceux de l'ex-guérilla des FARC. Réunis à La Havane, ils décident ce jour-là de créer une sous-commission du genre. Cette instance veillera par la suite à ce que les droits des femmes et des communautés LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexes) soient pris en compte dans chacun des six points qui vont finalement se retrouver dans l’Accord de Paix.




Magnolia Agudelo Velásquez, vice-présidente de l'Association nationale des femmes colombiennes, et Manuela Marín, ex-combattante des FARC,

du parti Comunes.



Pour Magnolia Agudelo Velásquez, survivante du génocide de l'Union patriotique [plus de 3.000 militant.e.s élu.e.s progressistes et communistes de ce parti ont été assassinés à la fin des années 1980 -NdR] et vice-présidente de l'Association nationale des femmes colombiennes, qui fait partie du Mouvement des femmes pour la paix, cette inclusion de la question de genre dans les négociations de paix est le résultat du rôle décisif joué par les mouvements de femmes en Colombie ces dix dernières années, dans les mobilisations et dans des réunions nationales et internationales : «dès que nous avons su que les pourparlers de paix allaient commencer, nous avons commencé à faire pression pour que cette question soit abordée et que nous fassions partie du pacte.»


Manuela Marín, qui a déposé les armes et est actuellement membre du parti politique Comunes [créé par d’ex-membres qui ont soutenu l'Accord de Paix - NdR], le confirme : « Le processus de négociation avec le gouvernement a été principalement dû à l'enracinement, à l'autonomisation et à la lutte des femmes en Colombie qui, par le biais de leurs organisations, ont exercé une forte pression avec des propositions claires d'inclusion ». (…)


L'une des grandes luttes de la sous-commission du genre a été d'obtenir une reconnaissance des dommages spécifiques subis par les femmes et les personnes LGBTI au milieu du conflit armé et des politiques dites de post-conflit, ajoute Isabela Sanroque, qui a milité pendant 12 ans dans les rangs du Bloque Oriental [l'une des sept unités subdivisionnaires des FARC, considérée comme la plus forte faction militaire de la guérilla -NdR], et qui a participé aux négociations de La Havane : « L'approche de genre reconnaît des inégalités historiques, profondément patriarcales. Nous ne pouvons pas parler de paix si nous ne reconnaissons pas ce clivage ».

L’Instance Spéciale des Femmes, chargée de suivre la prise en compte des dispositions

relatives au genre dans l’Accord de Paix.


Suite à la signature définitive de l'Accord de Paix, le 24 novembre 2016 au Teatro Colón à Bogotá, a été instaurée l'Instance Spéciale des Femmes pour la prise en compte du genre dans la paix. Composée de seize femmes, cette entité est chargée de suivre chacune des dispositions du Plan cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paix. Ces différentes mesures, qui visent à panser les blessures causées par le conflit armé et à combler les écarts socio-économiques que celui-ci a provoqués et prolongés dans le temps, dépendent directement des ressources allouées à la mise en œuvre des politiques post-conflit.


Une application au compte-gouttes


Cinq après l’Accord de Paix, selon le dernier rapport de l'Institut Kroc, chargé d’en évaluer l’application, seules 10 % des 130 dispositions relatives au genre ont été entièrement mises en œuvre. 16 % sont dans une phase intermédiaire, 48 % ont fait des progrès minimes et 26 % n'ont même pas commencé. Un constat identique émane du Groupe de genre dans la paix (Gpaz), qui regroupe plusieurs associations et ONG (la Corporation Sisma Mujer, Diverse Colombia, la Commission colombienne des juristes, la Corporation Humanas, le Centre régional pour les droits de l'homme et la justice de genre, Dejusticia, le Réseau national des femmes et Women's Link Worldwide). Selon son troisième rapport d'observations, qui analyse la période comprise entre septembre 2019 et décembre 2020, seules 20 % des mesures prévues ont été mises en œuvre. (…) Le Contrôleur général de la République indique en outre qu'il n'y a pas, dans le suivi budgétaire de la mise en œuvre de l’Accord de Paix, d’indicateurs qui puissent quantifier précisément les ressources allouées effectivement liées au genre. Les témoignages de femmes bénéficiaires de certains projets ne suffisent pas à faire apparaître clairement la « valeur ajoutée » des dispositions inhérentes à l’Accord de Paix par rapport aux politiques générales de l'État développées dans le passé. (…)


Dans le domaine de la participation politique, cinq mesures ont été mises en œuvre, ce qui correspond à 19 % du total prévu. Les 78 % restants ont connu des progrès partiels ou n'ont pas été lancés. Pour ce qui concerne les dispositions relatives à la fin du conflit, une seule mesure a reçu été lancée : la création de la Commission nationale des garanties de sécurité avec la participation effective des femmes. Parmi les autres mesures, 13 ont enregistré des progrès partiels et sont au point mort. Un constat similaire s’impose en ce qui concerne le point de l’Accord de Paix relatif à la substitution des cultures illicites : seules deux mesures sur onze ont été mises en œuvre. Le chapitre consacré aux victimes du conflit armé est celui qui présente les plus grands progrès. Huit sur vingt ont été réalisées, ce qui représente 40 % de la mise en œuvre. (…)

D'autre part, le calendrier de mise en œuvre de l'approche de genre ne correspond pas aux attentes des femmes et des membres de la communauté LGBTI. (…) Par exemple, l'une des « avancées les plus notables » au cours des derniers mois a été la formulation d’un Protocole pour l'incorporation de la perspective de genre dans le diagnostic, l'élaboration, la mise en œuvre et le suivi du Programme national de substitution des cultures illicites (PNIS). Il s'agit, selon les termes de l'Institut Kroc, « d'un document qui promeut la parité des sexes dans les organes décisionnels du programme et définit des stratégies de prévention de la violence et de la stigmatisation fondées sur le sexe ». Mais cela arrive avec quatre ans de retard, alors que plus aucune famille n'est reliée au PNIS par manque de ressources économiques, et que le gouvernement met tout en œuvre pour reprendre les pulvérisations aériennes de glyphosate pour lutter contre la culture de la coca, en laissant de côté les solutions préconisées par l'Accord de paix. Ce protocole aurait dû exister avant la mise en œuvre du programme de substitution.


Une autre mesure qui arrive tardivement est la création d’un Observatoire de la violence contre les femmes en politique, qui doit « générer des protocoles et des bonnes pratiques pour affronter ce phénomène dans les espaces politiques et électoraux », afin de garantir la participation des femmes sans violence ni discrimination. En pleine vague de violence subie par les leaders sociaux et les autorités ethniques, qui bat des chiffres-record d’agressions et de meurtres année après année, cette importante mesure de prévention avec une approche de genre n'a été approuvée que le 30 juin dernier.


La communauté LGBTI


Les personnes homosexuelles, bisexuelles, transsexuelles et intersexuées sont le complément de l'approche de genre. Wilson Castañeda, directeur d'Affirmative Caribe, une organisation qui défend les droits des communautés LGBTI depuis 12 ans, a participé à sa construction lors des dialogues de paix, un processus qui échappait initialement à cette communauté : « Nous avons eu l'opportunité d'être à la table des négociations. Nous avons été la première organisation de la société civile LGBTI à arriver à La Havane. Ils ne nous ont pas invités, ils ont invité le mouvement des femmes et elles, qui nous ont toujours beaucoup soutenus, nous ont pris dans à bord », dit-il en parlant de la façon dont la communauté qu'il représente est arrivée à l'Accord de Paix. Cette situation reflète l'exclusion dont ont souffert les personnes de diverses orientations sexuelles. « Sortir de l’ombre est difficile dans n'importe quelle partie du monde, mais ici c'est plus compliqué parce que nous avons été immergés dans un conflit armé qui avait des référent sociaux et politiques, où la diversité n'avait pas sa place », souligne-t-il.


Ce type de difficulté a été documenté par le Centre national de la mémoire historique (CNMH) dans un rapport qui rend compte de la manière dont le conflit armé a frappé différemment et systématiquement la communauté LGBTI : « Les personnes qui s'écartent des normes de genre et de sexualité ont vécu un continuum de violence, de sorte que les situations de violence auxquelles elles sont confrontées n'ont pas commencé avec le conflit armé, elles le précèdent et trouvent leur origine dans la pensée hétérosexuelle qui structure les dynamiques sociales. Cependant, le contexte du conflit armé a transformé la dynamique de cette violence, en accentuant les imaginaires négatifs à l'encontre de ces personnes, ainsi que les pratiques de surveillance, de contrôle et de punition à leur égard ».


Pour Wilson Castañeda, d'Affirmative Caribe, la signature de l'Accord de Paix a offert aux communautés LGBTI des espaces de participation significatifs : « Il était nécessaire de signer l'accord de paix. Cinq ans plus tard, nous estimons que cela en valait la peine. Aujourd'hui, la Colombie est un meilleur pays pour les personnes LGBT parce qu'il existe une structure étatique engagée dans la paix qui cherche à construire la vérité, la justice, la réparation et des garanties de non-répétition pour les LGBT et parce que des espaces de participation ont été créés dans les territoires de conflit où, historiquement, nous ne pouvions pas être ou vivre. » Toutefois, souligne-t-il, « structurellement, la Colombie, en raison du manque d'engagement du gouvernement, continue d'être un pays où les préjugés, l'homophobie et la transphobie sont encore répandus. »


Laura Gisselly Beltrán, politologue de l'Espace Paix de l'organisation Diverse Colombia, exprime son inquiétude pour la vie et la sécurité des leaders, des femmes leaders et des défenseurs des droits de l'homme appartenant à la communauté LGBT, car des meurtres et d'autres actes de violence sont commis à leur encontre : « En 2020, les cas de violence contre les personnes LGBT ont doublé dans le pays. Dans la plupart des cas, les violences que subissent ces personnes sont directement liées à leurs orientations sexuelles ou à leurs identités de genre non normatives. » (…)


Dans son cinquième rapport sur l'exécution des ressources et le respect des objectifs du volet paix du Plan pluriannuel d'investissement, qui couvre la période allant de novembre 2016 à mars 2021, le Bureau du contrôleur général de la République a lancé un cri d'alarme : sur le total des ressources allouées à la mise en œuvre de l'accord de paix au cours de l'année écoulée, seuls 3 % ont été affectés à la satisfaction des demandes des femmes et des communautés LGBTI. (…) L'absence d'un budget solide, adapté aux besoins de ceux qui ont subi des violences spécifiques au cours du conflit armé en raison de leur identité de genre et sexuelle, et l'absence d'un système de suivi fiscal, sont des signes de la réticence de l'approche de genre à transcender les 310 pages qui donnent corps, mais pas vie, à l'Accord de Paix.


Pour lire in extenso l’article de Verdad abierta

En espagnol : ICI

En anglais : ICI


VIDEO : Fondée en 1998, Sisma Mujer est une organisation féministe colombienne qui contribue à la consolidation du mouvement des femmes et travaille avec les femmes victimes de violence, pour l'élargissement de leur citoyenneté, la pleine jouissance de leurs droits humains et la promotion de leur rôle d'actrices de la transformation de leur réalité.



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