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Photo du rédacteurJean-Marc Adolphe

Estefanía Leigthon, alias Stfi!, la jeunesse du muralisme chilien

Dernière mise à jour : 9 juin 2022


L’une de ses dernières œuvres, Égalité, est une fresque de 60 mètres de haut, peinte sur un immeuble de 26 étages à Santiago. Autodidacte, Estefanía Leigthon, alias Stfi! a déjà derrière elle, à 33 ans, une œuvre conséquente semée au Chili, en Amérique latine mais aussi en Europe. Le muralisme chilien reste un art particulièrement vivant.


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Estefanía Leigthon, alias Stfi!, 33 ans, est artiste murale. Elle a bourlingué en Amérique latine (Colombie, Costa Rica, Bolivie…) et en Europe (Suède, Danemark, Allemagne, Italie) mais pas en France, où un théâtre aurait pu l’inviter pour donner de la vie à sa façade, mais non. Pourtant, du théâtre, elle en vient. Elle a notamment travaillé avec la conception de costumes de théâtre avec des compagnies telles que La Patogallina et le Teatro del Silencio pour la confection de costumes. Et puis, elle a pris la voie de l’art mural. Le muralisme chilien, dit Wikipedia, est un mouvement pictural apparu au Chili dans les années 1930, comme émanation du muralisme mexicain. La peinture murale se développe tout particulièrement sous l'Unité populaire (à partir de 1969) comme un art populaire et collectif, et l'un des plus remarquables du Chili.

Autodidacte et défenseure du multiculturalisme, Estefanía Leigthon a développé un style qui fait référence au muralisme politique chilien en termes de simplification de la figure, d'utilisation de traits épais et de couleurs plates. Elle représente prioritairement la cosmovision latino-américaine, qui est généralement symbolisée par la figure féminine et la nature.

Parmi ses œuvres les plus récentes, elle a réalisé à Santiago une peinture murale de 60 mètres de haut intitulée Igualdad (Égalité), d’une hauteur équivalente à 26 étages. Et elle précise qu’elle a utilisé pour cela une peinture durable (Graphenstone), composée d'une base de chaux en pâte artisanale qui, pendant son processus de séchage, absorbe le C02 et réduit les particules polluantes nocives, améliorant ainsi la qualité de l'air.


Estefanía Leigthon vise en outre à rendre visible la nécessité de parvenir à l'égalité des sexes et des races au Chili : « se regarder dans les yeux, face à face et honnêtement comme des égaux dans une société aussi inégalitaire est un acte d'amour et de résistance, une transformation urgente et nécessaire. Comprendre que nous sommes complémentaires. Ensemble, nous pouvons renforcer notre énergie et l'utiliser pour nous équilibrer, nous guérir et nous épanouir ».

Ces dernières années, elle également réalisé, entre autres, les peintures murales La música como musa inspiradora à la Faculté des Arts de l'Université du Chili, El jardín de Gabriela au Centre Culturel Gabriela Mistral, dans le cadre du Festival Barrio Arte, et Abrazo extendido sur les rives de la rivière Mapocho, sous les auspices du Festival La Puerta del Sur.


PORTFOLIO

«La Música como Musa inspiradora» (La musique comme muse inspirante), Faculté des arts de l’Université du Chili, janvier 2018.


« Roble », Festival Wall Street Nacka, Suède, septembre 2019.


« Contention », Sicile, Italie 2019. Peinture réalisée sur silo lors d'une résidence artistique avec le projet "Sur Sud".

« Dédié à toutes les femmes aux beautés si diverses, aux esprits libres et aux forces construites et en construction que j'ai rencontrées et qui m'inspirent tant sur ce chemin. Célébrons le courage ! »


« Love after Love », Festival theater quarantaene, Darmstadt, Allemagne, août 2019.


« Auto cuidado », Mur co-créé avec l’artiste Julia Río. Oslo, Norvège, août 2019.


« Jardín interior », Copenhague, Danemark, août 2019.



« Self Love» muro co-créé avec Julia Río, à Snosatra, Suède, juillet 2019.


« Árbol de vida » (Arbre de vie), Borås, Suède, 2019.

« Je vois la femme comme faisant partie de la nature, je la sens aussi forte qu'un arbre dont les racines poussent chaque jour avec ses convictions. Un arbre noble qui donne la vie et constitue la subsistance et le foyer des siens. Je pense à la femme en tant que propriétaire de son corps et de son territoire, qui peut vivre des cycles et grandir dans ce processus. Je pense à la femme qui, dans différentes cultures, à travers les textiles, raconte des histoires et transmet la connaissance et la sagesse. Je pense à la femme qui arrose ses feuilles pour renforcer ses racines et s'épanouir. »


« Norte Atacameño », Calama, Chili, 2019


« Murales para una nueva vida » (Peintures pour une nouvelle vie), Chili, 2019.

« Cette fresque est née d'un profond respect pour les femmes qui, historiquement, n'ont pas été reconnues dans leur héritage et leur force de travail. Comme un acte de justice, sur ces murs il n'y a aujourd'hui que des femmes ».


« Ofrenda » (Offrande), Festival Ñatinta, Cimetière général de La Paz, Bolivie, 2018.


« Bienvenida al Turpial » (Bienvenue au Turpial), fresque co-réalisée avec Anis Pinta, Santiago, Chili, 2018.



« Mujer y Quetzal » (Femme et Quetzal), Cartago, Costa Rica, 2017.


« Bailando salsa », Cali, Colombie, 2016.


« Escribe tu propia historia » (Écris ta propre histoire), centre culturel «El Hormiguero», Medellín, Colombie, août 2016.

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1 Comment


nahon.florence
Jan 02, 2022

Merci pour la découverte de cette artiste et de sa démarche. Je me demandais si l'image qui est publiée au début de l'article a donné lieu à une peinture murale (les deux femmes enlacées) et où? J'ai cherché sur son compte Instagram et je n'ai pas trouvé cette image. J'aimerais la retrouver. Merci.

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