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Emmanuel Macron et l'Ukraine : l'art du bla-bla

Photo du rédacteur: Jean-Marc AdolpheJean-Marc Adolphe

Dernière mise à jour : il y a 4 heures

L'adresse d'Emmanuel Macron aux Français, le 5 mars 2025 (capture d'écran)


Ce mercredi soir, Emmanuel Macron s'adressait aux Français pour parler de l'Ukraine. Beaucoup de bla-bla pour ne rien dire.


Emmanuel Macron fait des progrès. Au bout de trois ans de guerre en Ukraine, il reconnait enfin que la Russie constitue une menace ; sous-entendu, il aurait donc renoncé à ce que son légendaire charisme personnel puisse suffire à amadouer Poutine. Pour Trump, ce n'est pas encore gagné, on verra dans trois ans. Pour l'heure : "je veux croire que les États-Unis resteront à nos côtés". A la Maison Blanche, J.D. Vance en rigole encore


Emmanuel Macron ne fait pas tant que ça de progrès. Il reste un adepte de la méthode Coué. Par exemple : "l'Europe de la défense devient une réalité". Sur le papier, oui. Mais seulement sur le papier.


Plus grave : Emmanuel Macron prend les Français pour des sots. Il va falloir augmenter les budgets militaires (attention, pas de mots qui fâchent" : il ne saurait être question d'une "économie de guerre", mais sans augmenter les impôts. Au bar du village où j'ai écouté l'intervention de Macron, ça a fait rire tout le monde.


Pour le reste, c'est bla-bla et compagnie, avec des "éléments de langage" que même Chat-GPT il aurait fait mieux. Par exemple : "Il faut bien le dire, nous rentrons dans une nouvelle ère". Ou encore : "Le moment exige des décisions sans précédent" (Lesquelles ? Mystère et boule de gomme), "les solutions de demain ne pourront être celles d'hier". Et d'invoquer, pour finir, "la force d'âme d'une nation"...


Mais ce qu'il faut avant tout retenir du discours d'Emmanuel Macron, c'est ce qu'il n'a pas dit. Il a ainsi choisi de traiter par le mépris l'Ukrainienne Oleksandra Matviichuk, prix Nobel de la paix, qui appelait à "ramener la dimension humaine dans tous les processus politiques" (lire ICI), tout comme il a choisi de faire la sourde oreille aux propositions concrètes et immédiates de l'appel "European Surge for Ukraine" pour assurer la sécurité de l'Ukraine (ICI).


En ce moment historique, la France aurait besoin d'un chef d’État. En lieu et place, nous avons un curieux mélange de bateleur de foire et de représentant de commerce. En tout cas, pas à la hauteur de l'enjeu.


Jean-Marc Adolphe


COMPLÉMENTS


MESSAGE DU PEN UKRAINE

Chers amis et collègues,

Nous vivons une période sombre. La liberté et la dignité sont attaquées en bien des endroits, souvent à partir de points auxquels on ne s’attend pas.

Mais il ne faut pas se résigner. La liberté n’est pas un « fait », elle est à faire. La dignité n’est pas garantie, elle est à gagner.

L’Ukraine n’est pas un « problème » du monde libre, mais elle est un élément de la solution.

Face aux attaques que multiplient les tyrannies nouvelles, l’Ukraine, en ne baissant pas les bras, donne un exemple d’espoir même quand les valeurs qui nous sont chères paraissent si fragiles.

Nous vous prions instamment d’élever la voix. De vous adresser à vos compatriotes et à vos gouvernements. D’appeler à résister aux tyrannies nouvelles. De mobiliser l’opinion en faveur de l’Ukraine.

Nous vivons une période sombre, mais le jour nouveau ne pourra se lever que si nous luttons ensemble.

Restez forts, et ne baissez jamais les bras.


PEN Ukraine

Traduit par BERNARD MARSHADIE


PORTFOLIO : Vu aux carnavals de Cologne et de Düsseldorf





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