top of page
Photo du rédacteurJean-Marc Adolphe

Elon Musk, la grenouille qui… (va te faire foutre)

Dernière mise à jour : il y a 4 jours

Elon Musk. Photo E. Vucci / AP


ÉDITO Non content d'être devenu"the new Donald Trump's boyfriend", Elon Musk se prend désormais pour l'empereur  Kekius Maximus. L'homme le plus riche de la planète serait fort avisé de relire mister Jean de La Fontaine et mister Michel de Montaigne...


Aux hommes de pouvoir (on dit « hommes », car le plus souvent ce sont hommes), le pouvoir ne leur suffit pas. Il leur en faut plus toujours plus, il leur faut, si tyrans, les pleins pouvoirs, mais même cela ne leur suffit pas. Il leur faut éradiquer dans l’œuf, toute opposition, qui pourrait un jour venir contester leur puissance. Imperator du monde nouveau, Elon Musk s’est ainsi juré d’avoir la peau et le reste d’Open AI, dangereux concurrent de sa maîtrise de l’intelligence artificielle, et aussi de Wikipédia, encyclopédie participative qu’il accuse de répandre la pensée « wokiste ». Or, le Wokistan, voilà qui menace, plus sûrement que le réchauffement climatique, la planète telle que l’envisage Elon Musk (et pas que la planète, Mars où il envisage de se téléporter en cas de pépin).


Aux hommes fortunés, la fortune ne leur suffit pas. Il leur en faut toujours plus. En dollars, et quand le dollar n’y suffit pas, en bitcoins, et quand le bitcoin n’y suffit pas, en… monnaie de singe ?


Elon Musk a les moyens (financiers) de se rêver en maître du monde. D’avoir contribué à déplier le tapis rouge pour Trump ne lui suffit pas (même s’il s’imagine vizir sonnant et trébuchant à la place du vizir sonné et trébuché), il veut maintenant dégommer le Canadien Justin Trudeau, trop "libéral" à ses yeux (Trudeau qui n’est pourtant ni gauchiste ni wokiste), faire la courte échelle à ses camarades néo-fascistes de l’AFD en Allemagne, etc., etc.


Biberonné au régime sud-africain de l’apartheid, dont il est resté nostalgique (lire ICI, au moins c’était « clair », comme disait Goebbels, la distinction était franchement établie entre "race supérieure" -Blancs- et "race inférieure" -Noirs-). Le fait qu’Elon Musk soit aujourd’hui la première fortune planétaire n’enlève rien au fait qu’il soit un crypto-fasciste de la pire espèce. Une ordure, pour tout dire.


Mais les ordures, même méga-fortunées, ont aussi leurs limites. La limite d’Elon Musk, c’est d’être fou. Même pas border line : fou de chez fou. Maintenant qu’il est dans les petits papiers de Donald Trump, presque vizir à la place du vizir, il pourrait se tenir à carreau. Par exemple : "j’en profite pour placer mes pions pour gagner encore plus." Mais il s’en fout, Elon Musk, de gagner encore plus, il gagne déjà beaucoup plus que ce que personne, ici-bas, n’est capable de dépenser. Il pourrait financer, à fonds perdus, des fondations, même anti-wokistes si ça lui chante, mais il en est incapable : c’est pas impensable quand le nombril prend toute la place (le cerveau et tout le reste).


Et voilà qu’au lieu de se tenir à carreau, le nombril d’Elon Musk s’est logé dans le corps d’une grenouille. En l’occurrence, Kekius Maximus, selon le nouveau pseudo "sous X" qu’il s’est choisi le 31 décembre dernier :   « Je suis Kekius Maximus, PDG de Tesla, SpaceX et X, au service de la vision du progrès humain. Père de nombreuses innovations, époux de l'idée de la vie interplanétaire. Et j'atteindrai mes objectifs, dans cette ère ou la suivante. »

Pourquoi, comment ? C’est réservé aux initiés. Ce pseudonyme semble être une combinaison complexe de références. « Kekius Maximus » pourrait faire allusion au personnage de Maximus Decimus Meridius, le général romain incarné par Russell Crowe dans le film Gladiator. Quant au terme « kek », popularisé par certains groupes en ligne, est également une expression utilisée par des trolls et des groupes d’extrême droite pour remplacer "lol".


On s’en fout, un peu. Mais on ne saurait que conseiller à monsieur Elon Musk, puisque grenouille lui sied, de relire mister Jean de La Fontaine :


« Une grenouille vit un Bœuf

Qui lui sembla de belle taille.

Elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf,

Envieuse s'étend, et s'enfle, et se travaille

Pour égaler l'animal en grosseur,

Disant : « Regardez bien, ma sœur,

Est-ce assez ? dites-moi : n'y suis-je point encore ?

— Nenni. — M'y voici donc ? — Point du tout. — M'y voilà ?

— Vous n'en approchez point. » La chétive pécore

S'enfla si bien qu'elle creva.


Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :

Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs,

Tout petit Prince a des Ambassadeurs,

Tout Marquis veut avoir des Pages.»

 

Et aussi, pendant qu’on y est, mister Michel de Montaigne :

« Au plus élevé trône du monde, nous ne sommes assis que dessus notre cul. »


Le cul d'Elon Musk n'expulse pas plus d'excréments que d'autres. Mais la bouche, oui. Il ne tient qu'à nous d'y préférer parole, sinon d’Évangile, du moins de poésie.


Jean-Marc Adolphe

 

Parce que vous le valez bien, les humanités, ce n'est pas pareil. Pour que ça continue, dons et abonnements ICI

Mots-clés :

235 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page