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Des histoires de rivières qui redeviennent rivières


Le río Manzanares à Madrid.


Une rivière qui serpente au milieu d’un champ, paysage typique de nos campagnes. Mais dans l’Aube, le Landion vient tout juste de retrouver son lit d’origine, alors qu'il y a quelques mois, il ressemblait à une autoroute rectiligne. La rivière s’est allongée de 700 mètres en retrouvant ses courbes. Ce lit naturel favorise la biodiversité, il permet aussi de lutter contre la sécheresse et les inondations dans les villages environnants. Le projet a été financé par des subvensions, à hauteur de 320 000 euros. Sylvain Taupin, agriculteur à Chesley (Aube), en profite pour passer sa parcelle en bio, car avec la rivière qui la coupe désormais en deux, il était devenu trop compliqué de cultiver du blé. 500 hectares ont été convertis en bio, sur les 800 que compte le projet.

Reportage de France 2 : en retrouvant son lit naturel, le Landion favorise la biodiversité. Lire ICI


En Espagne, le journal Público consacre au reportage aux rivières urbaines qui redeviennent des rivières :

À l'initiative d'Écologistes en Action (Ecologistas en Acción), 13 rivières espagnoles, de Melilla à Elche, en passant par Gijón et Baracaldo, sont déjà en cours de renaturalisation.

L'un des cas les plus frappants est celui du Manzanares, qui traverse Madrid, un emblème pour les écologistes. Il y a cinq ans à peine, il s'agissait d'un canal d'égout sale et il est redevenu un paradis pour les oiseaux migrateurs, les poissons et les tortues indigènes, et même des loutres ont été aperçues.


VIDEO. La restauration du río Manzanares à Madrid

La même chose s'est produite avec l'Arlanzón qui traversait Burgos, le Guadalquivir qui traversait Séville ou le Bernesga qui traverse une partie de León.

Cette année, pour la première fois, le budget général de l'État a prévu un poste spécial de 60 millions d'euros pour renaturaliser ces lits de rivière, avec des aides publiques, un appel destiné aux conseils locaux et organisé par la Fondation Biodiversité, qui devrait être mis en œuvre en 2022.

« Dans de nombreuses villes, les petits cours d'eau ont été considérés comme inutiles pendant des décennies, au point d'être totalement canalisés, comme la rivière Darro à Grenade, ou d'être endigués pour avoir plus d'eau, comme cela s'est produit avec le Manzanares, ce qui les a transformés en canaux d'eau semi-stagnante, mais petit à petit, nous changeons cette façon de les voir et l'intérêt est croissant pour qu'ils redeviennent ce qu'ils étaient », affirme Martín Barajas, d'Écologistes en Action.

D'autres rivières attendent d'être ressuscitées, comme l'Isuela à Huesca, le Genil à Grenade, le Zapardiel à Medina del Campo, le Vinalopó à Elche ou le Guadalmedina à Malaga.


Article de Público à lire ICI (en espagnol)


Une directive de l'Union Européenne indiquait que la restauration de toutes les rivières urbaines aurait dû être réalisée avant 2015. Tous les cours d'eau européens, quelle que soit leur localisation ou leur classification, devaient présenter un "bon état écologique" à cette date. En France, cette directive a été transposée dans une directive-cadre sur l’eau qui fixait effectivement un objectif d’atteinte du bon état écologique des cours d’eau en 2015, « sauf dérogation dûment justifiée, avec des possibilités de report à 2021 ou 2027 ».

Sur le site du ministère de l’Écologie, dans les objectifs de cette directive-cadre sur l’eau et le droit français, on ne trouve aucune mention des rivières urbaines.

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