En voilà un qui n’importunera pas les puissants de ce monde à Glasgow. Le Bolivien Adolfo Chávez Beyuma, membre du peuple Takana, président de la Confédération des peuples indigènes de Bolivie (CIDOB) depuis 2006, et membre de la Coordination des organisations indigènes du bassin amazonien (COICA), a été arrêté à l'aéroport international de Viru Viru, à Santa Cruz de la Sierra, dimanche matin, alors qu'il s’apprêtait à rejoindre la COP26 pour parler de la violation des droits des peuples indigènes lors de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26).
Selon Celso Padilla, porte-parole du Parlement Indigène, « le gouvernement national a empêché son voyage parce que Chávez allait parler aux représentants de 195 pays de l'extraction de minéraux, d'hydrocarbures et d'entreprises hydroélectriques qui nuisent aux peuples indigènes. »
Adolfo Chávez est l’un des organisateurs d’une récente marche indigène, partie le 24 août de Trinidad, pour rejoindre à 640 kilomètres de là Santa Cruz de la Sierra, la plus grande ville de Bolivie. Plus de 500 indigènes, de 34 communautés différentes, ont participé à cette grande marche, dont la revendication principale porte sur le respect des territoires, l’arrêt des activités minières et de la déforestation.
Depuis la fin de cette marche, le 1er octobre dernier, plusieurs représentants indigènes campent dans l’enceinte de l’Université Autonome Gabriel René Moreno, à Santa Cruz, dans l’attente que le gouvernement bolivien ouvre un dialogue sur leurs revendications.
En décembre 2010, sous l’impulsion des communautés locales andines et du président Evo Morales, la Bolivie avait pourtant introduit une « Loi des droits de la Terre Mère » qui accorde des droits à la nature. Depuis la démission forcée d’Evo Morales, en 2019, celle loi est quelque peu passée aux oubliettes. L’actuel président Luis Arce, ex-ministre de l’Économie d’Evo Morales, est par sous la pression de plusieurs secteurs et syndicats boliviens du transport et du commerce informel, très marqués à droite, qui ont annoncé une grève illimitée à partir du 8 novembre. Ils demandent l’abrogation d’une loi votée en août dernier, qui définit une stratégie nationale de lutte contre le blanchiment des produits illicites et de renforcement de la lutte contre la corruption…
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