Avec l'Arménie, en souvenir du premier génocide du 20e siècle
- Anna Never
- il y a 2 jours
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Dernière mise à jour : il y a 13 heures

Le Tsitsernakaberd, ("Le fort aux hirondelles"), mémorial du génocide des Arméniens à Erevan. Photo newsarmenia.am
Qui se souvient du camp Oddo, à Marseille, sur lequel Albert Londres fit un saisissant reportage, qui a accueilli, dans des conditions rudimentaires, plus de 5.000 réfugiés arméniens qui avaient fui les massacres en Turquie ? Il y a 110 ans, le 24 avril 1915, en une seule journée, 600 intellectuels et notables arméniens furent traqués et abattus sur ordre du gouvernement ottoman. Ce fut le début du premier génocide du 20e siècle, qui fit un million et demi de victimes, et d'innombrables déplacés. Il a fallu 70 ans pour que la communauté internationale reconnaisse la nature de ce génocide, que la communauté arménienne commémore ce 24 avril. On vous raconte le long combat pour la mémoire avec, en prime, un poème de Siamanto (lui-même victime du génocide), un portrait de l'actuelle ministre arménienne de la Culture, quelques nouvelles fraîches d'événements à venir, et deux films d'Artavazd Pelechian, "le cinéaste qui écrit ses films comme des poèmes".
Ephémérides
Il y a 110 ans, le samedi 24 avril 1915, à Constantinople, alors capitale de l'empire ottoman, 600 notables et intellectuels arméniens sont assassinés sur ordre du gouvernement. C'est le début du premier génocide du XXe siècle, qui fera 1,5 million de victimes dans la population arménienne de l'empire turc...
Une hirondelle pour souvenir
Sur la colline de Tsitsernakaberd, à Erevan, les hirondelles de retour chaque avril survolent un cercle de stèles de basalte penchées sur une flamme perpétuelle, à l’ombre d’une longue flèche en pierre qui, fendue sur toute sa longueur, s’élance vers le ciel. La légende raconte que dans ces lieux surplombant la capitale arménienne s’érigeait dans des temps anciens un temple dédiée à Astghik, déesse pré-chrétienne de l’amour et de l’eau, dont l’hirondelle, cet oiseau messager du renouveau, était le symbole. Aujourd’hui, Tsitsernakaberd recèle la mémoire de tout un peuple et représente en même temps sa lutte acharnée contre l’oubli et le silence. Le « fort aux hirondelles » - tel est son nom - est le mémorial du génocide des Arméniens, que l'on commémore ce 24 avril.
Érigé entre 1965 et 1967, le monument, entièrement construit avec cette roche volcanique emblématique des hauts plateaux arméniens, s’articule autour d’un rempart, d'un obélisque et d'un sanctuaire, qui ont chacun un lien particulier avec la mémoire douloureuse du passé. Le visiteur qui voudrait suivre le vol des hirondelles printanières côtoie d’abord un long mur, sur lequel sont gravés les noms des communautés arméniennes anéanties par la violence génocidaire. Depuis 1996, la dernière partie du rempart abrite des urnes : elles contiennent de la terre provenant des tombeaux de figures intellectuelles et politiques qui, dans des temps récents ou lointains, ont levé leur voix pour dénoncer ce génocide. Sur l’une de ces urnes, on peut lire le nom d’Anatole France, qui fut l’un des premiers occidentaux à dénoncer les agissements du gouvernement turc, dans un discours tenu le 9 avril 1916, à la Sorbonne (lire ICI).
« L’Arménie expire. Mais elle renaîtra. Le peu de sang qui lui reste est un sang précieux dont sortira une postérité héroïque. Un peuple qui ne veut pas mourir ne meurt pas. » (Anatole France, le 9 avril 1916)
En poursuivant son chemin, le visiteur lève les yeux sur le grand obélisque. La profonde blessure qui le déchire de haut en bas est censée rappeler la dispersion tragique du peuple arménien après le génocide, alors que la flèche qui se perd dans le ciel témoigne de son irrépressible capacité de survivre.
L’entrée dans le sanctuaire, au cœur du complexe mémoriel, se fait par des marches abruptes, qui contraignent le visiteur à se courber pour les franchir. La tête baissée, il peut alors pénétrer dans un cercle de douze pierres qui s’inclinent elles aussi, se penchant sur un foyer dans lequel une flamme brûle pour l’éternité. La forme de ces stèles est calquée sur les khatchkars, ces pierres commémoratives ornées de croix en bas-relief typiques de la spiritualité arménienne, et qui dans la tradition servent autant à commémorer un défunt qu’à chasser les mauvais esprits. Le foyer qui se trouve au centre de ce cercle de pierres, sur lequel tombe la lumière du ciel, représente les victimes du génocide. Sur son pourtour les pèlerins venant des quatre coins du monde déposent des roses chaque 24 avril, lors des commémorations officielles du génocide.
Longtemps, il a été impossible aux Arméniens d’avoir un lieu pour se recueillir sur la tragédie fondatrice de leur identité moderne. Dans l’Arménie soviétique, tout discours en odeur de "nationalisme" était proscrit. Mais en 1965, lors du cinquantenaire du génocide et en réaction à une loi adoptée pour le commémorer par l’Uruguay -premier pays au monde à le faire-, des manifestations de rue imposantes eurent raison des hésitations du gouvernement arménien, et c’est ainsi que fut donnée l’autorisation à la construction du mémorial. Le « fort des hirondelles », mobilisant les symboles de la spiritualité syncrétique arménienne, reconstitue ainsi la continuité intemporelle que le génocide a brisée, en redonnant aux Arméniens d’Arménie et à ceux qui sont dispersés dans le monde la possibilité de se retrouver, réunis, dans un symbole de renaissance.
Un long parcours semé d'embûches
La reconnaissance du génocide arménien s’est construite progressivement, le long d’un parcours tortueux et semé d’embouches. Aujourd’hui, une trentaine de pays l’admettent ouvertement en tant que tel en employant ce mot, dont la France, qui a institué par une loi votée en 2001 une journée commémorative le 24 avril. Pourtant, jusqu’aux années 1950, et bien que sa réalité historique des violences ne fasse aucun doute, le génocide arménien resta un crime sans nom. Les survivants eux-mêmes parlaient des événements comme de la "grande catastrophe".

La Une du New York Times, le 15 mars 1921, après l'assassinat du ministre de l'Intérieur turc Talaat Pacha
par Soghomon Tehlirian, rescapé du génocide arménien.
Il faudra attendre 1921 pour que la brutalité des massacres perpétrés par l’Empire ottoman frappe l’esprit de Raphaël Lemkin qui, jeune juriste à l’époque, assistait au procès contre Soghomon Tehlirian, le rescapé arménien qui tua à Berlin, le 15 mars 1921, Talaat Pacha, ministre de l’intérieur du gouvernement turc ayant ordonné les massacres. Ce fut là le début d’une longue réflexion, qui amena Lemkin à tirer de cet événement "archétype" les éléments constitutifs du crime de génocide tel qu’on le connaît aujourd’hui, consacré dans la convention ONU de 1948.
Après la Deuxième Guerre mondiale, beaucoup furent ceux qui, du côté de l’historiographie, s’attaquèrent à compulser les différentes archives, fragmentaires et dispersées, contenant les preuves du génocide arménien, y compris les actes du procès de Soghomon Tehilirian, pendant lequel de nombreux témoins avaient déposé devant les juges et de nombreuses pièces documentaires avaient été recueillies. Ce fut d'ailleurs grâce à ces récits que le jeune activiste fut acquitté : le procès avait clairement démontré le caractère délibéré des massacres, et confirmé leur démesure. Des parallèles furent progressivement développés avec la Shoah, dont la tragédie arménienne fut souvent interprétée comme un événement précurseur. Une importante impulsion fut donnée en ce sens par l’association américaine Holocaust and Genocide Studies. À partir des années 1970, les initiatives législatives pour la reconnaissance du génocide se multiplièrent jusqu'à ce que l’ONU adopte officiellement, en 1985, la qualification de génocide pour les crimes de l’Empire ottoman contre la population arménienne en 1915.
Cette vague de reconnaissance, alimentée par la mobilisation incessante de la société civile arménienne qui avait été, depuis le début, la gardienne de cette mémoire, se heurta toutefois aux dénégations obstinées de la Turquie.
Négationnisme et théories du complot
Comme dans tout gouvernement génocidaire qui se respecte, les dirigeants du Comité Union et Progrès (parti politique nationaliste et réformiste, issu du mouvement des Jeunes-Turcs, qui a joué un rôle central dans l’histoire de la fin de l’Empire ottoman) s’occupèrent déjà à partir de 1915 d’effacer toute trace des crimes. Talaat Pacha détruisit une large partie des archives officielles avant de s’enfuir en Allemagne. Dès 1924, la "nouvelle" Turquie sortie de la guerre s’attaqua à étouffer toute initiative mémorielle. Au fil du temps, le récit négationniste officiel s’est enrichi de nouveaux arguments, tirés d’un répertoire qu’on ne connaît malheureusement que trop bien : les massacres auraient été instigués par les Arméniens eux-mêmes, en se révoltant contre l’Empire, ou en œuvrant contre lui à la solde des Russes ; le génocide aurait fait beaucoup moins de morts qu’on le dit - 500.000 contre 1,5 millions avérés - dans le cadre d’une guerre civile dont les Turcs auraient été victimes autant que les Arméniens ; les documents en appui des historiens seraient des faux ; la reconnaissance du génocide serait l’effet d’un discours antiturc fomenté par les Arméniens, qui instrumentaliseraient l’opinion publique mondiale et les instances internationales pour obtenir des réparations indues, etc.
On se rappellera peut-être des polémiques qui accompagnèrent la condamnation par la Suisse, en 2005, de Doğu Perinçek, politicien turc et négationniste invétéré ayant soutenu lors de conférences publiques que le génocide arménien était « une manipulation internationale » et qu’il « n’existait » tout simplement pas. Même si en 2015 la Cour Européenne des Droits de l’Homme a sanctionné la Suisse pour cette condamnation, en considérant qu’elle a violé le droit de Perinçek à la liberté d’expression et que les propos de ce dernier relevaient d’un débat historique et ne constituaient pas une incitation à la haine (une décision qui n’a pas manqué de susciter de l’incompréhension, y compris en France), la politique interne turque n’a pas hésité à se servir de cette affaire pour réprimer tout récit alternatif. En 2005, le prix Nobel Orhan Pamuk, coupable d’avoir parlé du génocide arménien, sera ainsi poursuivi pour "insulte à l’identité turque". Les poursuites finiront par être abandonnées, mais elles démontrent à quel point le sujet est tabou encore aujourd’hui en Turquie.
Et Erdogan en tout cela ? En 2014, il a présenté les toutes premières condoléances officielles aux descendants des victimes du génocide, en reconnaissant que cette page sombre de l’histoire turque constituait « une douleur partagée », un geste interprété par beaucoup comme le signe d’un revirement important. Le négationnisme d’État turc ne s’est pas arrêté pour autant, et Erdogan a continué par la suite à condamner sans ménagement les initiatives internationales pour la reconnaissance du génocide.
Des commémorations partout dans le monde
Malgré les relents étouffants du négationnisme, des commémorations se tiennent aujourd’hui partout dans le monde, en l’honneur des victimes de ce génocide tristement "fondateur". La plus importante a lieu là où ce récit a commencé, au "fort des hirondelles" d’Erevan. Des milliers de pèlerins se rendront sur la colline d’Astghik, pour déposer une rose autour de la flamme éternelle qui brûle pour les disparus. Une minute de silence national sera observée à 19 heures, en mémoire du moment où a commencé la rafle des intellectuels arméniens de Constantinople, le 24 avril 1915, qui fut l’événement déclencheur du génocide. Dans les pays de la diaspora des cérémonies se tiendront un peu partout, avec des marches et des rassemblements. En France, où le 24 avril est depuis 2001 une journée nationale de la mémoire, une commémoration officielle est prévue à Paris, devant la statue du prêtre, compositeur et musicologue Komitas, érigée sur l’esplanade d’Arménie, près du jardin d’Erevan, entre le pont des Invalides et le Grand Palais, dans le 8ᵉ arrondissement, suivie par une cérémonie, alors que plusieurs collectivités locales organisent des manifestations un peu partout dans l’Hexagone.
Anna Never

Le poète arménien Siamanto (à gauche) avec des amis, vers 1900. Armenian Genocide Museum-Institute
Le poète et écrivain Adom Yardjanian, plus connu sous le nom de plume Siamanto (Ատոմ Եարճանեան / Սիամանթօ) fut, à 37 ans, l’un des intellectuels victimes du génocide de 1915. Nous publions l'un de ses derniers poèmes, "Vision de la mort".
VISION DE LA MORT
Massacre, massacre, massacre !…
Dans les villes et en dehors des villes,
Et les barbares sanglants piétinent
Les morts et les agonisants,
Des multitudes de corbeaux passent au-dessus,
Bouches ensanglantées, éclats de rire d’ivrognes…
Une brise avec fureur suffoque les mourants,
Et par les grands chemins s’enfuient précipitamment
Des caravanes silencieuses de vieilles femmes…
La nuit la vague des sangs monte
En esquissant des fontaines avec les arbres,
Et de tous les côtés courent épouvantés
Les troupeaux persécutés à travers les blés en flammes…
Dans les rues je vois des générations abattues,
Et des foules fuyant une tuerie indescriptible…
Une chaleur tropicale s’élève
Des nobles villes incendiées…
Et sous la neige tombant aussi pesante que du marbre,
La solitude des ruines et des morts a froid…
Oh, écoutez le grincement terrible
Des chariots chargés de cadavres,
Et les prières en larmes des endeuillés
Dont le chemin se prolonge jusqu’aux fosses…
Écoutez les dernières voix d’agonie
Dans les rafales de vent abattant les arbres…
Oh, ne vous approchez pas, ne vous approchez pas,
Ne vous approchez pas des cimetières et de la mer,
J’aperçois au loin des bateaux sur les eaux rouges,
Il y a des amoncellements de morts,
Et sur les vagues qui se tordent de douleur
Je vois des crânes et des jambes…
Écoutez, écoutez, écoutez !
Le grondement de la tempête sur les vagues de la mer,
Massacre, massacre, massacre…
Écoutez, écoutez, écoutez !
Les chiens terrifiants hurlent à la mort
Du fond des vallées et des tombes,
Oh, fermez les fenêtres et vos yeux !
Massacre, massacre, massacre…
(Siamanto, Ténèbres, traduction et présentation Ani Sultanyan, Éditions La Coopérative, Édition bilingue, 2023)
Pièces détachées
Le 23e festival international de théâtre d'Armmono vient de débuter en Arménie, à Erevan et à Abovyan. Il se poursuit jusqu'au 8 mai. Au programme, notamment : des lectures théâtrales de textes de Marguerite Duras.
L'Arménie sera au coeur de la prochaine Biennale Internationale Design Saint-Étienne, du 22 mai au 6 juillet. « Pour beaucoup en France, l’Arménie reste une rêverie. Or, il s’agit ici de la rendre réelle, en mettant en avant ses talents contemporains, loin des seules références médiévales ou soviétiques », commente Jean-François Dingjian, cofondateur de Normal Studio. L’exposition "En relief, créer en Arménie" rendra hommage à deux figures de proue de l’époque moderniste, Hripsime Simonyan (1916-1998) et Kamo Nigarian (1950-2011), qui ont contribué de façon majeure au développement du design industriel et des arts décoratifs à l’époque soviétique en Arménie, tout en présentant le travail d'une quinzaine de créatrices et créateurs arméniens contemporains. Voir ICI.
Annonce de la prochaine exposition "Camp Oddo, Marseille : Histoire des survivants du génocide"
au Musée d'histoire de l'Arménie à Erevan
A Erevan, le Musée d'histoire de l'Arménie ouvre le 26 avril une exposition temporaire intitulée "Camp Oddo, Marseille : Histoire des survivants du génocide". Le Camp Oddo, installé dans les baraquements d’un ancien camp militaire de la Première Guerre mondiale, situé dans le quartier du Canet, à l’extrémité est du boulevard Oddo, le long du ruisseau des Aygalades, fut un lieu d’hébergement emblématique pour les réfugiés arméniens rescapés du génocide de 1915. Initialement prévu pour quelques centaines de familles, le camp accueille jusqu’à 2.327 personnes simultanément, et au total, 5.441 réfugiés arméniens y transitent entre 1922 et 1927. Dans son ouvrage Marseille, porte du Sud (1927), Albert Londres y consacra un saisissant reportage. Il soulignait à la fois l’admiration et l’inquiétude que suscitait l’arrivée massive des Arméniens dans la ville :
« Echappés de Smyrne, de Constantinople, de Batoum, d'Adana, des Arméniens, toujours des Arméniens, encore des Arméniens, débarquèrent et débarquèrent à Marseille. Ils se formèrent d'abord en rangs serrés et s'en allèrent à la conquête des vieux quartiers. Puis ils marchèrent à l'assaut de la banlieue. Seulement, ils réfléchirent. Ils revinrent dans la ville. l'Arménien est une plante qui ne pousse qu'entre les pavés d'une cité. Le grand air ne lui vaut rien. ça l'enrhume. Alors les Arméniens s'emparèrent des squares, des allées, des places publiques et des montées d'escaliers ».
Mais il évoque aussi la surpopulation, la précarité les conditions de vie difficiles dans les baraquements militaires transformés en abris pour des centaines de familles, séparées par de simples chiffons, dormant dans une promiscuité extrême :
« On y dort, la tête chez le locataire de droite, les pieds chez le locataire de gauche. On couche avec la fille du voisin croyant coucher avec sa femme. [...] Marseille, je te préviens, tu les as oubliés, mais ils seront le double bientôt, si tu les laisses faire – encore que je ne compte pas les jumeaux ! Il est vrai que le choléra n’est peut-être pas très loin ! »
Un visage par jour

Zhanna Andreasyan, ministre de l’Éducation, des Sciences, de la Culture et des Sports de la République d’Arménie.
Zhanna Andreasyan, ministre arménienne de la Culture
Née en 1981 en Géorgie, sociologue de formation, Zhanna Andreasyan est depuis décembre 2022 ministre de l’Éducation, des Sciences, de la Culture et des Sports de la République d’Arménie. Le défi majeur auquel elle doit faire face : assurer une continuité éducative de qualité aux quelque 30.000 enfants et adolescents déplacés du Nagorno-Karabakh depuis le début de l'offensive militaire lancée en septembre 2023 par l'Azerbaïdjan du dictateur Ilham Aliyev.
En tant que ministre de la Culture, elle doit veiller à la préservation d'un riche patrimoine, avec près de 25.000 monuments historiques et culturels enregistrés sur le territoire de l’Arménie (lire sur armenews.com). Le chantier de restauration de la cité d'Artashat, ancienne capitale de l'Arménie fondée par le roi Artashes en 180 avant J.-C., a été lancé voici peu, en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD).
La culture, pour Zhanna Andreasyan, ce n'est pas tel ou tel secteur en particulier, mais un ensemble de valeurs qui constituent une composante essentielle du développement social, de la cohésion nationale et de la diplomatie internationale. Une conviction qui devrait traverser la dixième édition des Jeux de la Francophonie, qu'Erevan accueillera du 23 juillet au 1er août 2027 (voir ICI).
Les films du jour
Artavazd Pelechian
Un grand cinéaste arménien ? Artavazd Pelechian, "le cinéaste qui écrit ses films comme des poèmes", selon la formule de Jean-Michel Frodon (lire ICI). Né en 1938 à Leninakan (aujourd’hui Gyumri) en Arménie soviétique, vénéré par Jean-Luc Gorard (et beaucoup d'autres), Pelechian est l'auteur d'une oeuvre singulière qui mêle documentaire, poésie visuelle et expérimentation formelle.
Pour clore et prolonger ce "journal du jour", deux films à suivre :
Les Habitants (1970), court métrage documentaire en noir et blanc, qui met en scène des hordes d’animaux sauvages, « ces autres habitants de la planète », fuyant une menace invisible que le spectateur associe progressivement à l’emprise de l’homme sur la nature.
La Nature (2020), son dernier film à ce jour, présenté à la Fondation Cartier à Paris, "fulgurant poème audio et visuel en déploie la souveraine beauté et les innombrables fureurs ravageuses, volcans et tsunamis, typhons et méga-feux".
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