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Au Népal, danser pour Parvati

Des femmes népalaises dansent au sein du temple Pashupatinath, à Katmandou, à l’occasion du festival Teej, le 6 septembre 2024.

Photo Niranjan Shrestha / AP.


 LE TOUR DU JOUR EN 80 MONDES  Début septembre, à Katmandou et dans tout le Népal, le festival Teej est une importante cérémonie hindouiste dont les femmes sont les instigatrices.


Septembre, au Népal, c’est le temps du festival Teej. Teej (en sanskrit : तीज) signifie littéralement le « troisième », soit le troisième jour après la nouvelle lune, lorsque commence la mousson selon le calendrier hindou. Ce nom générique, Teej, regroupe plusieurs festivals principalement dédiés aux divinités hindoues. Au Népal, le festival dure trois jours. Il est plus particulièrement dédié à la déesse Parvati, et sont les femmes, vêtues d’un sari rouge avec si possible un ornement en or, qui en sont les instigatrices.


La première journée, appelée Dar khane din, est jour de festin. Ce sont les hommes qui préparent les plats, censés être riches et abondants. Les femmes népalaises, qui travaillent dur tout au long de l'année, n'ont rien à faire ce jour-là. Parées de leurs plus beaux atours, elles commencent à danser et à chanter des chansons qui étaient dévotionnelles et ont tendance, ces dernières années, à exprimer des préoccupations concernant les questions sociales et la discrimination à l'égard des femmes.


Après la bombance, le second jour, appelé Rishi Panshami, est consacré au jeûne. A la rupture du jeune reprennent les chants et les danses.


Le troisième jour du festival Teej, bain rituel (à gauche) et cérémonie d’offrandes (à droite). Photos DR


Le troisième jour, appelé Rishi Panchami, commence avec un rituel de bain, censé purifier le corps avec les feuilles d’un arbuste sacré, le datwan. Cette journée est aussi consacrée à une cérémonie d’offrandes (puja) pour les sept sages (Rishi) du panthéon hindouiste (1). A la rupture du jeune reprennent les chants et les danses.


Si le festival Teej est célébré dans tout le pays, c’est dans la capitale du pays, Katmandou, qu’a été prise la photographie en tête de cet article. Plus précisément : au temple Pashupatinath. Dédié à Pashupati, l'incarnation de Shiva en tant que « maître des animaux », qui est considérée officieusement comme la divinité nationale du Népal, cet édifice religieux situé au bord du fleuve Bagmati fait partie depuis 1979 de la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Il était inclus dans une liste de six monuments, dont trois ont été détruits par le terrible séisme de 2015, qui avait fait près de 9.000 morts et 8 millions de sinistrés. Aujourd’hui, d’autres dangers menacent le Népal : bien qu'il ne soit à l'origine que de 0,025 % des émissions de gaz à effet de serre, c’est l'un des pays les plus vulnérables et les plus affectés par le changement climatique. Avec le réchauffement climatique, la fonte des glaciers (le Népal a perdu le quart de ses glaciers entre 1997 et 2010) a entraîné la formation de lacs proglaciaires. Ces retenues d'eau représentent une menace potentiellement dévastatrice ; si les berges rompent, des dizaines de milliers de personnes pourraient être déplacées. (Wikipédia).


Dominique Vernis


(1). Rishi signifie « chantre-auteur des hymnes védiques, poète, voyant ; démiurge, géniteur (prajāpati) ; patriarche, sage, ascète, ermite ». L'hindouisme considère les Rishi comme des yogi qui, en méditation profonde, entendirent les « hymnes » du Véda émanés du Brahman. (Wikipédia)


Photo en tête d'article : Niranjan Shrestha


Le photojournaliste népalais Niranjan Shrestha, né en 1984, a commencé sa carrière en étudiant la musique classique orientale. Niranjan a commencé à travailler pour la plus grande maison d'édition du Népal en 2010 avant de rejoindre l’agence Associated Press en 2011. Parmi les événements politiques majeurs qu'il a couverts, citons les deux élections du Myanmar en 2012, les élections népalaises en 2013 et la conférence de l'ASACR en 2014. Par ailleurs, il travaille comme photographe indépendant pour divers magazines tels que People's Magazine, Days Japan et WHO Weekly. Son travail a été publié dans le New York Times, le Los Angeles Times, le Time Magazine, le Washington Post, le Guardian, le Wall Street Journal, le National Geographic, le Boston Globe, etc.


Plusieurs reportages de Niranjan Shrestha pour AP sont à découvrir ici : https://apimagesblog.com/blog/tag/Niranjan+Shrestha


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