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Amazonie, faucardage, skeleton et quidditch


POINTS DE VUES / IMAGES DU MONDE Quelques images pour envisager autrement l'actualité, ou ce que l'on tient pour tel.


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Une surface défrichée près de Porto Velho (Brésil), en septembre 2019. Photo André Penner / AP


L’Amazonie qu’on déboise. Selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE), près de 430 km² de forêt ont été détruits en janvier au Brésil, soit cinq fois plus qu’en janvier 2021. Les scientifiques dénoncent la hausse de la déforestation et l’inaction du gouvernement.

Britaldo Soares Filho n’est même plus choquée par les chiffres. Selon cette chercheuse à l’université de Meros Gerais, « c’est même surprenant que ça n’ait pas davantage augmenté ». Rien qu’en janvier 2022, c’est l’équivalent de sept fois la taille de Manhattan qui a été détruit en Amazonie.

Mais rien de nouveau, selon les scientifiques qui savent tous à qui ils doivent cette hausse sans précédent : Jair Bolsonaro. Le président d’extrême droite s’est toujours montré favorable à l’exploitation minière de l’Amazonie. Son élection en 2017 a donné lieu à un défrichage sans précédent : 13 000 km² de forêts ont été détruits entre août 2020 et juillet 2021, ce qui représente à peu près la superficie du Liban. Quinze ans que de tels chiffres n’avaient pas été atteints.

Une hausse en contradiction totale avec les engagements pris par le gouvernement Bolsonaro lors de l’accord de Paris en 2015. Le chef d’État s’était alors engagé à mettre fin à la destruction de l’Amazonie d’ici à 2030.

La protection de la plus grande forêt tropicale du monde est essentielle pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais à ce rythme, la déforestation est en passe de battre tous les records en 2022.

(source : RFI)


Contre la myriophylle hétérophylle, le faucardage. Dans le canal de Bourgogne, des bateaux retirent au fond de l'eau ces herbes invasives pour tenter de limiter leur prolifération au printemps, une opération dite «de faucardage». Photo Victor Tonelli

Elle aussi vient d’Amérique latine, et on s’en passerait volontiers. Plante aquatique exotique invasive au nom barbare, la myriophylle hétérophylle est présente en Europe depuis 10 ans.

Utilisée initialement pour orner les aquariums… elle se retrouve finalement dans les canaux. Identifiée pour la première fois en France en 2007 dans le canal de la Marne au Rhin, elle est en grande augmentation depuis 2017 et sa présence explose depuis 2019. L'algue myriophylle est ainsi présente sur 100 des 140 kilomètres de la branche ouest du canal, de Vitry-le-François (Marne) à Bar-le-Duc (Meuse). Formant un tapis vert à la surface de l'eau, elle empêche les portes d’écluses de bien se fermer, endommage la faune et flore locale et n’a pas de prédateur.

La myriophylle hétérophylle se répand à toute vitesse dans les voies navigables de France. Aucune technique ne semble être efficace contre cette invasion. Pour la première fois, en Bourgogne, on essaie quand même de couper cette plante en hiver durant son hibernation, pour limiter les dégâts au printemps.

Pour l’éliminer, VNF (Voie Navigable de France) a fait appel à une entreprise spécialisée alsacienne qui va procéder à une opération de faucardage, durant quatre semaines dans le secteur de Bar-Le-Duc. Similaire à une moissonneuse batteuse, la machine employée permet de lutter contre les longues plantes qui envahissent la rivière. Le bateau coupe, arrache la plante, la charge puis la décharge sur la rive. 240 mètres cubes sont ramassés chaque jour. Les plantes sont ensuite apportées loin du rivage.


Au Canada, Snow Lake Resources travaille à l'exploitation d'un gisement de lithium pour les batteries de voitures électriques. Le gisement produira plus de 160 000 tonnes de lithium par an pour les batteries de Tesla et Ford.

Snow Lake Resources est une société d'extraction minière basée aux États-Unis. Si le projet se concrétise, ce gisement sera l'un de ceux qui approvisionnent des entreprises telles que LG Chem et Panasonic, qui fournissent à leur tour des cellules lithium-ion à des constructeurs tels que Tesla, Ford et General Motors.

Le gisement est situé au Canada, plus précisément dans la province du Manitoba, près du lac Wekusko. Cette région est riche en rivières et en affluents qui se jettent dans de grands lacs. Selon l'entreprise, la concentration de lithium y représente 6 % des matériaux présents dans le sol, et elle est également facilement accessible. Le site de développement prévu est connu sous le nom de zone des frères Thompson et couvre 222 kilomètres carrés. C’est pourtant une réserve écologique, et la loi canadienne stipule que « ces sites ont été créés pour la préservation des écosystèmes et de la diversité, la recherche, l'éducation et l'étude de la nature. Ils ne sont pas destinés aux loisirs ou à la récolte de ressources et ne sont pas des sites à usages multiples. La plupart des réserves écologiques sont accessibles au public à des fins d’observation non destructive (comme la marche et l’observation de la faune). Toutefois, dans certaines réserves écologiques où les terres sont particulièrement vulnérables, l’accès n’est autorisé que sur présentation d’un permis ministériel. L’ensemble des autres usages et activités qui ont cours dans les réserves écologiques, y compris les activités de recherche, exigent l’obtention d’un permis ou d’un ordre du ministère. Cependant, l’utilisation traditionnelle des terres par les peuples autochtones est généralement autorisée. Dans les cas où l’utilisation traditionnelle pourrait mettre en péril la caractéristique à protéger, le gouvernement mène des consultations entre les peuples autochtones et la Couronne ». Mais face à Tesla et Ford que pèsent la loi, la nature, la biodiversité et les droits des peuples autochtones ?

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Espagne. Après une bataille juridique de 14 ans, la Cour suprême espagnole a ordonné la démolition d'un hôtel de luxe et d'un complexe de golf en Estrémadure, en raison d'infractions à la législation environnementale.

Le complexe hôtelier quatre étoiles, appelé Marina Isla de Valdecañas, a été construit sur une île dans une réserve naturelle de la région d'Estrémadure, à environ deux heures de Madrid, et est devenu une escapade choyée par les hommes d'affaires et les célébrités.

Après la publication de la décision, le président du gouvernement régional d'Estrémadure, Guillermo Fernández Vara, a déclaré qu'il allait « essayer de sauver le projet de Valdecañas ». Ecologistas en Acción, l'une des deux associations de défense de l'environnement qui ont mené la bataille judiciaire contre Valdecañas, s’est au contraire réjoui de cette décision, tout en soulignant qu’il devrait encore être mis terme à un autre projet touristique beaucoup plus important, également situé en Estrémadure, baptisé Elysium City.


SOS Méditerranée. L'Ocean Viking, le navire de secours en mer de SOS Méditerranée, a recueilli 228 personnes, dont 51 mineurs, qui tentaient de rejoindre l'Europe dans de petites embarcations, lors de quatre opérations de sauvetage en moins de 24 heures, a annoncé l'ONG dimanche 13 février. Parmi les 51 mineurs secourus, 49 étaient non accompagnés, a précisé l'ONG dans son communiqué.

Depuis sa création en 2015, SOS Méditerranée, association civile et européenne de recherche et de sauvetage en haute mer, a secouru 34 858 personnes avec ses navires, l'Aquarius d'abord, jusqu'à la fin 2018, puis l'Ocean Viking, à partir de 2019.

La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations. L'agence onusienne y estime à plus de 17 000 le nombre de morts et disparus depuis 2014, dont 2 047 l'an dernier.


J.O. de Pékin. L'athlète ukrainien Vladyslav Heraskevych, spécialiste du skeleton, a profité des Jeux Olympiques pour alerter les spectateurs sur la crise russo-occidentale autour de son pays. Il a brandi une feuille où était écrit "Pas de guerre en Ukraine" vendredi, en pleine crise russo-occidentale autour de son pays. A l'issue de la troisième manche, l'Ukrainien de 23 ans a montré aux caméras la feuille aux couleurs de son pays, le jaune et le bleu.

« Comme toute personne normale, je ne souhaite pas la guerre, je veux la paix dans mon pays », a déclaré Heraskevych après la troisième manche, au Yanqing National Sliding Centre. « Ce sont mes convictions, je me bats pour la paix. En Ukraine, la situation est vraiment tendue actuellement. Il y a beaucoup d'informations concernant les armées qui entourent l'Ukraine. Ça ne va pas. Pas au 21e siècle. »

Ce faisant, Vladyslav Heraskevych a enfreint la règle 50 de la Charte olympique, qui interdit aux athlètes la moindre « manifestation ou propagande politique, religieuse ou raciale », alors même qu’une résolution des Nations unies « demande à tous les États membres de s’associer à l’action que le Comité international olympique et le Comité international paralympique mènent pour faire du sport un outil de promotion de la paix, du dialogue et de la réconciliation dans les zones de conflit pendant les Jeux olympiques et paralympiques et après. »

S’il n’a pas été sanctionné par le CIO, Vladyslav Heraskevych n'a pas été autorisé à montrer à nouveau son panneau dans la compétition, sous peine d’exclusion. C’est bien connu, les Jeux olympiques sont apolitiques. Ainsi le voulait le baron Pierre de Coubertin, à la genèse des JO modernes. Le même Pierre de Coubertin refusait les JO « aux femmes ou aux colonies. » Mais ça, c’est pas politique.


Quidditch. Le week-end dernier, sur l’hippodrome du Petit Port à Nantes avait lieu une étape du championnat de France 2022 de quidditch. Les Éléphants de Nantes quidditch avaient invité deux équipes parisiennes, une angevine et une montpelliéraine.

Le quidditch est un sport mixte de balle, issu de l'univers imaginaire de J. K. Rowling pour la saga Harry Potter. Chaque équipe est formée de sept joueurs chevauchant des balais volants, l'objectif étant de marquer plus de points que l'adversaire en marquant un maximum de buts et en attrapant une balle magique, le vif d'or. Un match peut durer quelques minutes, comme plusieurs mois.

Le quidditch est un sport mixte qui reconnaît des genres au-delà de la binarité femme-homme. Cette particularité est ancrée dans l’identité du sport comme le met en avant le livre des règles établi par la Fédération Internationale de Quidditch (IQA). Les joueur.euse.s de quidditch sont libres de définir le genre auquel ils/elles s’identifient (qu’il/elles soient cisgenres ou transgenres, avec un genre binaire ou non-binaire) et c’est ce genre déclaré qui est reconnu sur le terrain. Cette mixité et inclusivité permet à des joueur.euse.s de pratiquer pour la première fois un sport qui les reconnaît tel.le.s qu’ils/elles sont.


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