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Al-Assad, bon débarras !

Dernière mise à jour : 9 déc.


Une image de Bashar Al-Assad, criblée de balles, sur la façade du bureau du gouvernement provincial

après la prise de contrôle de Hama par l'opposition, le 6 décembre. Photo Omar Almam / AP


Poutine n'en peut mais. Avec la chute de Bachar Al-Assad en Syrie, l'Internationale des Tyrans perd l'un de ses pires représentants. En attendant que le "boucher de Damas" puisse purger la peine qu'il a infligée à sa population, contentons-nous de célébrer sa déroute, avec une pensée pour les 13 millions de personnes que son régime narco-criminel a contraint à l'exil.


Ce dimanche matin, le boucher de Damas, Bachar Al-Assad, semble avoir quitté son palais la queue entre les jambes. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), il aurait « quitté la Syrie via l’aéroport de Damas, avant le retrait des membres des forces armées et de sécurité ». Vers quelle destination ? On ne sait pas encore.


A Damas, ce 8 décembre 2024. Photos Omar Sanadiki / AP


A 3.000 kilomètres de là, à Moscou, Poutine se bouffe les foies. Alors que venait tout juste d’être nommé un nouveau chef militaire pour les opérations en Syrie, la vitesse de la débâcle ne lui a pas laissé le temps de rapatrier en temps utile les unités déployées en Syrie à partir de la base navale de Tartous.

 

Autre sujet d’inquiétude : qui va désormais se partager le juteux marché du Captagon, amphétamine tirée d'un ancien médicament psychotrope, dont la Syrie est le premier producteur mondial ? Selon l’Institut de Recherches et d’Etudes Méditerranée Moyen-Orient, cette "industrie" rapportait 57 milliards de dollars (un chiffre trois fois supérieur aux revenus combinés des cartels mexicains) au narco-régime du clan Assad.

Photo Ghaith Alsayed / AP

 

Quel est aujourd’hui l’avenir politique de la Syrie ? Le mouvement islamiste Hayat Tahrir al-Cham, conduit par Abou Mohammed Al-Joulani, issu du quartier cossu de Mazzeh à Damas, est aujourd’hui à la tête d’un "gouvernement de salut syrien" où cohabitent druzes, chrétiens et musulmans qui n’adhèrent pas au sunnisme radical. Bien que soutenu par la Turquie, qui voudrait bien mettre au pas les territoires kurdes en Syrie, les dirigeants du Hayat Tahrir al-Cham ont affirmé, dans un communiqué en date du 4 décembre : « [Les Kurdes] ont le droit légitime de vivre dans la dignité et la liberté, comme l’ensemble du peuple syrien… Ils font partie de l’identité syrienne, riche de sa diversité. Dans ce contexte, nous réaffirmons notre rejet catégorique des pratiques agressives perpétuelles contre les Kurdes par l’OEI (…) Ces actes sont en contradiction avec les principes fondamentaux de notre révolution ». (sur la complexité de la situation en Syrie, suivre l’excellente revue Orient XXI. Sur la question kurde, le très engagé Kurdistan au féminin).

Photo Ghaith Alsayed / AP


Pour l’heure, on a juste envie de dire « Assad, bon débarras », en souhaitant que le mandat d’arrêt lancé en novembre 2023 par des juges d’instruction français contre le désormais ex-président syrien, accusé de complicité de crimes contre l’humanité pour les attaques chimiques perpétrées à l’été 2013 en Syrie, puisse être très prochainement appliqué, et avec une pensée solidaire pour les 13 millions de personnes qui ont dû fuir leur foyer en Syrie. Il y a, en France, 25.000 réfugiés syriens, parfois très indignement accueillis (lire ICI une chronique du démographe François Héran). Avec la destitution du tyran, beaucoup d’entre eux peuvent désormais nourrir l’espoir de revoir leur terre. En dignité retrouvée.  

 

Jean-Marc Adolphe

 

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