PORTFOLIO. Au nord-ouest de la Colombie, une ville de 14.000 habitants devient capitale d’art mural. Quand « la paix des peuples » donne des couleurs aux façades…
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En Amérique latine, le muralisme n’est pas que de façade. S’il véhicule souvent, comme au Mexique, une imagerie révolutionnaire, il reflète aussi croyances et légendes, expression des communautés et rapport aux écosystèmes naturels. Chinácota, une petite ville de 15.000 habitants au nord-ouest de la Colombie, non loin de la frontière avec le Venezuela, accueille du 21 au 28 novembre la septième édition d’un festival d'art mural, "Pour la paix des peuples". C’est en effet, cette année, le 120ème anniversaire du traité de paix (signé le 21 novembre 1902) qui mit fin à la « guerre de mille jours », qui opposa pendant plus de 13 ans conservateurs et libéraux, et qui laissa sur le carreau, selon les sources, entre 60.000 et 150.000 morts.
« La culture consiste à générer un processus transversal de connaissance », commente Diego Barajas, l’un des organisateurs de ce festival ouvert à des artistes de toute l’Amérique latine. Le thème de la paix s’est naturellement ouvert à d’autres problématiques, telles que l’exploitation de l’environnement ou les migrations. « Il est utile pour nous de dialoguer à travers l’art », poursuit Diego Barajas, « nous préservons la possibilité pour les gens de venir laisser leurs souvenirs et leurs réflexions ». Il s’agit aussi de « transmettre les savoirs ancestraux et le désir de prendre soin du territoire. Nous faisons d’abord une démarche spirituelle. Nous faisons venir des Taitas [chamanes] du Putumayo et d’Amazonie, et nous partageons avec les artistes des cérémonies à partir de plantes traditionnelles, comme l’ayahuasca [une décoction hallucinogène à partir d’une liane. Dans l'Alto Putumayo, les mouvements indigènes ont récemment intégré les cérémonies d'ayahuasca dans la prise de décision tribale pour protéger leurs territoires et leurs liens sociaux], ou encore des cercles de mots autour du cacao. Comme il s'agit d'un territoire sacré, nous avons besoin que l'artiste fasse un processus de purification pour qu'il puisse laisser une empreinte et une réflexion plus belles et plus conscientes.»
Dominique Vernis
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PORTFOLIO
Une centaine d’œuvres murales ont d’ores et déjà réalisées lors des éditions précédentes des Rencontres internationales d’art mural de Chinácota. Photos Mauricio Alvarado Lozada (El Espectador)
Façade d’une plantation de café
Fresque signée "Benz y Magara"
"Sans limites", de l’artiste argentine Gisel Rosso
"La splendeur derrière le travail de la terre". Artiste : Yesux Vargas
Œuvre de Maimara Chitara, en hommage aux familles de la communauté Bari
Œuvre collective de Wilson Zambrana (Bolivie), Pez Dani (Uruguay) et San Juan (Colombie),
sur les murs de la Maison de la Culture de Chinácota.
VIDEO
Chinácota, dans le Norte de Santander, à seulement une heure de la capitale du département, Cucuta, se distingue actuellement par ses fresques murales, qui sont plus de 150 dans le centre ville de la municipalité et dans certains villages. Elle est également devenue l'une des destinations touristiques préférées du département avec une grande biodiversité, divers itinéraires d'observation des oiseaux...
J'adore les fresques murales et préfère ce nom là à tag... J'en un dans le salon que nous avons pu acquérir à l'issue d'un concours organisé par un galliériste parisien entre plusieurs tageurs, non sur des mrs mais d'autres supports. le nôtre est en bois et...est réalisé par un gantois! Oeuvre choisie sur un coup de coeur dont le peintre nous fait le clin d'oeil d'être belge, telle que moi! Le compagnon de Frida Khalo, Diego Riviera fut un avant-gardiste de cet art au Mexique.