
Illustration : Maksym Palenko
Maxym Palenko est un graphiste et illustrateur ukrainien.
Né dans un village de la région de Dnipropetrovsk, il a étudié à l'école des beaux-arts
et à l'Académie de l'imprimerie, où il s'est spécialisé dans la conception de livres.
Il vit et travaille à Dnipro et à Lviv.
Bien qu'il se croie missionné par Dieu pour "sauver l'Amérique", on savait que Donald Trump n'est pas un enfant de choeur. Mais sous son règne, l'instauration d'une dictature fasciste aux États-Unis n'est plus une hypothèse farfelue. Le Président et ses acolytes sont en train d’accumuler un nombre considérable, inédit, de postes clés dans les domaines exécutif, législatif, judiciaire, militaire et dans ceux du renseignement intérieur et extérieur. Leur mainmise sur les moyens d’information et de désinformation, de post-vérité, est impressionnante. La tentation d’en abuser est forte. Face à la perspective d'un coup d'État, et aux signes de plus en plus manifestes d'accointances avec la Russie de Poutine, la résistance commence toutefois à se manifester, y compris dans le camp républicain.
« Gouverner, c’est mettre vos sujets hors d’état de vous nuire et même d’y penser »
Nicolas Machiavel, Le Prince,1513.
Visages penchés vers leurs mains jointes, yeux clos pour mieux atteindre la si lointaine Transcendance, voici la première image du premier Conseil des ministres du gouvernement Trump du 26 février 2025. Le président vient d’inviter Scott Turner, secrétaire du Département du logement et du développement urbain des États-Unis, à ouvrir la séance par cet appel à Dieu. Scott Turner, ancien pasteur et ancien joueur de la Ligue nationale de football (NFL), ouvre la séance : « Nous Te remercions de nous permettre de voir ce jour. Tes miséricordes sont nouvelles chaque matin, et nous Te rendons gloire et honneur. Père nous te prions pour que le Président et le vice-Président aient la sagesse nécessaire pour guider ce pays. » Une prière pour oindre tout choix et décision politique, voilà qui est de l’ordre de la normalité aux États-Unis.
Comme la professeure Bernadette Rigal-Cellard le rappelle dans un récent article publié par les humanités (1), l’idéologie chrétienne, dans ses diverses expressions, façonne directement la politique américaine. Elle note : « En 2022, la fin de la légalisation fédérale de l’avortement par la Cour Suprême démontre le pouvoir théologico-politique détenu par les chrétiens, en grande majorité évangéliques, mais aussi catholiques (qui ne sont guère millénaristes), liés au parti républicain. Conjugué au programme économique, leur programme moral a permis la réélection de leur candidat en novembre 2024. C’est pourquoi même des millénaristes séparatistes tels que les Amish ont voté pour Donald Trump en 2024 comme en 2016. »
Dieu aime les États-Unis et depuis leur installation en Amérique, les colons européens adorent Dieu. Ils ont même fui l’Europe natale pour échapper aux persécutions religieuses. Et c’est au nom de leur mission divine et civilisatrice qu’ils exterminèrent ces peuples indigènes qui avaient le mauvais goût de ne pas croire au Christ, mais à de malfaisants génies de la mère-nature. Cette vénération a bâti le pays. Depuis, c’est sur la Bible que les Présidents jurent défendre la Constitution.
C’est une main sur la Bible que jurés, témoins, coupables, déclarent dire "toute la vérité". C’est la devise « In God we trust » qui est imprimée sur les dollars, moyen privilégié du fonctionnement capitaliste de par le monde. Une sanctification de l’argent par Dieu, alors que Son Fils chassait les marchands du Temple, il fallait y penser ! C’est sur cette terre de villégiature de la Transcendance que des dizaines de millions de citoyens prient, avec ferveur, Dieu, multiplient les sectes, emplissent les offices du dimanche, "fabriquent" des missionnaires chargés de convertir le monde. « On estime qu’environ un quart de la population appartient au mouvement évangélique. Quelque 80 millions de personnes, sur 340 millions d’Américains, se déclareraient millénaristes. » (article déjà cité de Bernadette Rigal-Cellard.)

Donald Trump, envoyé par Dieu pour sauver l'Amérique ? Couverture du "Save America",
publié par Winning Team Publishing le 3 septembre 2024.
Peu de responsables politiques ou de la société civile se permettent de négliger ou, pire, moquer cette question de la foi qui concerne la plupart des états-uniens. Et quand, pendant la campagne, le candidat Trump échappe de très peu à la balle meurtrière qui le visait, ses partisans y voient un message divin. Lors de son investiture le 20 janvier 2025, le nouveau Président revient sur l’attentat et affirme : « Il y a quelques mois, dans un beau domaine de Pennsylvanie, la balle d’un assassin a traversé mon oreille. J’ai senti à ce moment-là, et je le crois depuis, que ma vie a été épargnée pour une raison. Dieu m’a sauvé pour que je rende sa grandeur à l’Amérique. »

Couverture de Time Magazine, 18 juin 2018
Il nous faut comprendre que, dans l’imaginaire du nouveau président, cette mission, délivrée par Dieu lui-même, doit s’exercer au-delà des conventions, lois et règles démocratiques. Elle les dépasse. En juin 2018, Time Magazine avait portraituré Donald Trump se réfléchissant en monarque dans un miroir. Comme l’écrit Freud : « Le sublime tient évidemment au triomphe du narcissisme, à l’invulnérabilité du moi qui s’affirme victorieusement. » (3) Avec un tel "moi" sans contrainte, pour Trump, toute transgression est bienvenue, jouissive. Et les partisans de l’équilibre des pouvoirs démocratiques aux États-Unis ont du souci à se faire.
Troisième mandat ?
Ainsi la campagne pour qu’il puisse exercer un troisième mandat a débuté très, très tôt. Devant la convention de la puissante et ultra-réactionnaire NRA (la National Rifle Association of America), le lobby pro-armes, en mai 2024, au cours de la course à la présidence, il se demande dans un discours, s’il fallait que lui et ses partisans pensent à « deux mandats » ou « trois mandats » présidentiels.

Donald Trump lors d'un événement de la coalition évangéliste Faith and Freedom,
le 22 juin 2024 à Philadelphie. Photo Nathan Howard/Bloomberg
Son discours aux évangélistes, le 22 juin 2024 à Philadelphie, est particulièrement frappant. Devant des centaines de membres de la coalition Faith and Freedom (4), il se présente en martyr de la foi chrétienne : « Nous avons tenu tête aux communistes, aux marxistes et aux fascistes pour défendre la liberté religieuse comme aucun autre président ne l’a jamais fait. Et j’ai des plaies sur tout le corps. Si j’enlevais cette chemise, vous verriez une belle, très belle personne. Mais vous verriez des plaies partout sur moi ». Mais un autre moment de son discours est inquiétant. Appelant les évangélistes à se rendre aux urnes, il proclame : « Quatre ans de plus pour moi, et vous savez quoi ? Tout sera réparé. Tout ira bien. Vous n’aurez plus à voter, mes beaux chrétiens… Sortez, vous devez sortir et voter. Dans quatre ans, vous n’aurez plus à voter. Nous aurons tellement arrangé les choses que vous n’aurez plus à voter. » (5) Que veut-il dit par là ? Que les élections ne seront plus nécessaires ?
Toujours est-il qu’a commencé une campagne de transgression des institutions américaines. Le 21 février dernier, lors d’une réception à la Maison-Blanche, Trump a de nouveau fait allusion à un troisième mandat présidentiel. Les personnes présentes ont répondu par un slogan qui rythme nombre de ses déclarations publiques : « Encore quatre ans ! » Bien que la Constitution américaine stipule, dans son 22e article, que personne ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, Trump a laissé entendre, à plusieurs reprises, qu’il souhaitait contourner cette règle.

Post de Donald Trump sur son réseau, Truth Social, le 22 février 2025 lors de la "Conférence d’action politique conservatrice",
là même où Steve Bannon s'est illustré en faisant le salut hitlérien.
Cette campagne dont on peut penser qu'elle prendra de l’ampleur, a débuté dès son investiture. Trois jours après, le représentant du Tennessee à la Chambre, Andy Ogles, présentait une résolution pour modifier en ce point la Constitution américaine. La réunion annuelle qui regroupe les plus réactionnaires de la droite américaine et qui s’auto-désigne comme "Conférence d’action politique conservatrice" (CPAC) a déjà proposé, le 22 février dernier, le slogan de cette future campagne : « Pour Trump en 2028… et au-delà ! ». Steve Bannon, l’homme au salut hitlérien, soutient cette idée. « Un homme comme Trump, ça n’arrive qu’une ou deux fois dans l’histoire d’un pays », a-t-il affirmé sous les applaudissements (6). L’Histoire rappelle que le recours à l’homme providentiel fait sens pour les désespérés en situation de crise...
Or deux options sont possibles pour modifier la Constitution et permettre ce troisième mandat. La première est d’obtenir un vote à la majorité des deux tiers à la fois à la Chambre des représentants et au Sénat. Le projet s’annonce difficile à réaliser car, dans les deux assemblées, les élus démocrates et républicains sont au coude à coude en nombre de sièges. Et quelques républicains seront réticents à soutenir une telle corruption de la Constitution.
La seconde possibilité consiste à obtenir l’accord d’au moins 38 des 50 gouverneurs des États. 31 États américains ont voté majoritairement pour Donald Trump lors de la dernière élection présidentielle. Il faudrait que 7 des 19 États qui ont voté Démocrate basculent dans le camp trumpiste. C’est, à l’évidence, mission impossible.

Posté par Donald Trump sur le réseau Truth Social le 15 février 2025
Mais l’avenir de la démocratie américaine n’en pas moins fort incertain. Trump annonçait lui-même, le 15 février dernier, sur son réseau Truth social : « Celui qui sauve sa patrie ne viole aucune loi », reprenant une citation attribuée à Napoléon Bonaparte. L’homme qui se définit comme un possible dictateur se donne depuis son élection tous les moyens possibles pour accomplir ce putsch. Et le réussir, contrairement à sa tentative de changement des résultats des élections de 2020, avec la prise du Capitole.
Réussir le coup d'État
Tout d’abord, remarquons l’incroyable massacre à la tronçonneuse qui, avec la jouissance manifeste de ses protagonistes, détruit l’appareil d’État. Quant à la nomination de fidèles à tous les centres de décision décisifs de l’administration fédérale, nous vivons là un moment historique inédit, dépassant de loin tout ce que le spoil system permet.
En 2023, Trump avait lancé, sur sa chaîne de télévision préférée, Fox News, que certains ont rebaptisée Fake News, qu’il « ne sera pas un dictateur, sauf le premier jour. » À l’évidence, l’appétence pour prolonger sa toute-puissance lui est venue avec l’exercice de son pouvoir, aujourd’hui impérial. « Donald Trump a démantelé le concept constitutionnel de séparation des pouvoirs », estime, constatant les dégâts, Barbara Perry, professeure spécialisée dans l’histoire des présidents américains à l’université de Virginie. Un concept avec lequel, ajoute-t-elle, « les Pères fondateurs américains espéraient empêcher une concentration du pouvoir » par un équilibre entre les branches législative et judiciaire.
La liste des évictions et remplacements des titulaires de postes clés est impressionnante. Tous les promus présentent des "qualités" identiques : l’inexpérience, leur fidélité à toute épreuve au nouvel Empereur et pour les exclus, leur compétence et leur indépendance d’esprit. La nomination de Tulsi Gabbard, le 12 février dernier, au poste stratégique de conseillère pour les questions de sécurité nationale, est, à elle seule, emblématique de la démarche de Trump (7). Cette ancienne élue démocrate, ralliée au candidat républicain, supervisera les dix-huit agences de renseignement du pays. Autant dire qu’elle aura le pas sur des organismes clés pour la protection du pays mais aussi pour l’organisation et le succès de toute tentative de… coup d’État. Or, Tulsi Gabbard présente un CV pour le moins sulfureux. Elle a notamment repris dans toutes ses déclarations publiques l’argumentaire du Kremlin dans sa guerre d’agression de l’Ukraine. Elle est également réputée pour avoir mis en doute les rapports de la CIA sur l’utilisation des armes chimiques par le dictateur syrien Bachar al-Assad contre son peuple ! En 2017, alors élue à la Chambre des représentants, elle était allée jusqu’à rencontrer le dictateur en Syrie.
Le général Charles Brown (photo Kevin Wolf / AP), plus haut gradée de l'armée américaine,
et Lisa Franchetti (photo Jacquelyn Martin / AP), première femme à diriger la marine américaine,
ont été limogés sans ménagement par Donald Trump et son ministre de la Défense.
Feu sur l'armée
Parmi ses toutes premières décisions, Trump a choisi de remplacer le chef d’état-major de l’armée américaine, son plus haut gradé, le général (afro-américain) Charles Brown, nommé il y a un an et demi par Joe Biden. L’annonce en a été faite en quelques phrases sur son réseau Truth social ! Le général avait déplu au camp trumpiste pour avoir dénoncé le racisme au sein des forces militaires américaines. Le nouveau secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, avait activement milité pour se séparer du général Brown, affirmant en novembre 2024 : que « tout haut responsable militaire associé à quelque politique woke de merde, pro-diversité, égalité et inclusion, que ce soit s’en aille. » Donald Trump a choisi de nommer à sa place un général à la retraite, Dan Caine, qui fut le directeur adjoint des affaires militaires à la CIA. Sa mission sera de restaurer la paix par la force et de "reconstruire" l’ armée, a indiqué Trump. Celui-ci l’a rencontré en Irak pendant son premier mandat et a apprécié sa volonté d’en découdre. À l’époque, Caine occupait le poste de commandant adjoint de la composante des opérations spéciales du Commandement central des États-Unis et de commandant adjoint de la Force opérationnelle de l’opération Inherent Resolve en Irak. Selon CNN, Trump aurait également affirmé que Cainen lors de cette mémorable rencontre aurait déclaré « aimer » Trump et qu’il « tuerait » pour lui, tout en enfilant une casquette "Make America Great Again", le slogan de sa campagne présidentielle.
Le nouveau secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a annoncé, de son coté, écarter plusieurs autres hauts responsables des forces armées. En particulier l’amirale Lisa Franchetti, première femme à diriger la marine américaine et à faire partie de l’état-major interarmées. Lisa Franchetti avait été nommée à la tête des forces navales en novembre 2023. Poursuivant la purge, Pete Hegseth a encore mis un terme aux fonctions du numéro 2 de l’armée de l’air, le général James Slife.
Mise au pas du FBI
L’ancien procureur général Kash Patel est devenu directeur du FBI. Cet avocat est non seulement un soutien déclaré de Donald Trump, mais il affirme sans complexe ses opinions d’extrême droite. Il dénonce ainsi, comme tous les complotistes américains, ce qu’il appelle « l’État profond » et les « gangsters du gouvernement » sur le réseau Truth social. Il s’est fait également remarquer comme critique virulent de l’enquête du FBI concernant les liens entre Donald Trump et la Russie lancée en 2016. Autant dire que sa nomination a été accueillie par des "Hourra !" par tous les groupes d’extrême droite comme les Proud Boys, les nazis de la Division Atomwaffen ainsi que par les membres du mouvement QAnon. Cette nomination a été en revanche vivement critiquée par l’opposition démocrate notamment pour sa défense des émeutiers du Capitole.

Dan Bongino lors d'une session de la Conservative Political Action Conference en 2014. Photo Susan Walsh / AP.
Kash Patel a choisi comme adjoint Dan Bongino, un ex-policier de New York, ex-membre du Secret Service chargé de la protection des présidents Bush et Obama, animateur d’un podcast ultraconservateur. M. Bongino a débuté sa carrière de commentateur sur Fox News, il y a plus de dix ans, et a participé à son émission très suivie du samedi soir de 2021 à 2023. Il anime jusqu’à aujourd’hui The Dan Bongino Show, qui est classé à la 56e place des émissions radios aux États-Unis.
Le magazine Time du 24 février 2025 rapporte sous la plume des journalistes Miranda Jeyaretnam et Chad de Guzman : « En 2021, il a accusé des membres du FBI (ainsi que de la CIA) d’essayer "sans contestation possible" de "truquer" les élections de 2016 et 2020. » « Une communauté du renseignement corrompue, en conjonction avec des médias corrompus, mangera ce pays comme un cancer de l’intérieur », a déclaré Bongino lors de son émission radio. On comprend mieux ce renvoi d’ascenseur trumpiste pour ce flic sans réelle compétence mais aux convictions extrémistes certaines.
Nettoyer la CIA
John Ratcliffe, le nouveau titulaire du poste de Directeur de l’agence de renseignements, a, lui, de l’expérience. Et ce maître espion doit tout à Trump. C’est lui qui, en 2019, lors de sa première présidence, nomma ce jeune membre de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, avec six mois d’expérience seulement, au poste prestigieux de directeur du Renseignement national. Les démocrates et d’anciens responsables du renseignement ont accusé Ratcliffe, au cours de son mandat, d’avoir déclassifié des renseignements au profit de Trump et de ses alliés républicains. Pendant la dernière campagne il a conseillé Trump sur les questions de sécurité nationale. Ratcliffe fait partie du sérail et comme cela se pratique au sein de la mafia, il a réussi à adhérer au gang en se mouillant pour le "Don". Ratcliffe est un "faucon" et Pékin est sa cible prioritaire, sinon exclusive. En décembre 2020, dans un article du Wall Street Journal il soulignait : « Les renseignements sont clairs : Pékin a l’intention de dominer les États-Unis et le reste de la planète sur les plans économique, militaire et technologique ». Aujourd’hui, John Ratcliffe fait partie du cercle étroit qui négocie avec Moscou et fait ami-ami avec Poutine. Pour les services de renseignement du Kremlin, le FSB, c’est donc désormais "open bar" à Washington.
Maîtriser la justice
Le Président n’a aucun souci à se faire avec la Cour suprême. Six juges réactionnaires contre trois progressistes l’emportent sur toutes les décisions. Mais Trump ne veut en rester là. Dès son arrivée, le chef du gang mafieux au pouvoir a démis une dizaine de responsables, dont des procureurs fédéraux, du ministère américain de la Justice, impliqués dans les procédures fédérales contre lui, à la suite de sa tentative de coup d’État et de sa prise du Capitole en 2020. Jack Smith, le procureur spécial chargé des enquêtes sur les tentatives illégales d’inverser les résultats de l’élection de 2020 et sur la rétention de documents classifiés après le départ de Donald Trump de la Maison-Blanche, avait quitté son poste le 10 janvier, dix jours avant l’investiture du président élu. Le rapport sur ces dossiers accusatoires qui avait été transmis le 7 janvier au ministre de la Justice sortant, Merrick Garland, affirmait : « sans l’élection de M. Trump et son retour imminent à la présidence, les preuves admissibles étaient suffisantes pour obtenir une condamnation lors d’un procès ».

Couverture du magazine Time, 24 février 2025 :
Donald Musk est assis derrière le bureau présidentiel, le "Resolute Desk".
Massacre à la tronçonneuse
Avec l’instauration du système DOGE (pour Department of Gouvernment Efficiency), cette arme de déstabilisation de la totalité des administrations publiques des États-Unis, le coprésident non élu Elon Musk s’en donne à cœur joie et fait régner la terreur. Appliquant aux agences fédérales les méthodes de l’ultra libéralisme qu’il a mises en pratique dans ses entreprises, les fonctionnaires sont virés en masse. Cette nouvelle commission, créée par décret de la Maison-Blanche le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump, est-elle même légale ? Dépourvu de statut fédéral, l’organisme exerce ses prérogatives en dehors de tout contrôle du Congrès. Elon Musk, qui la dirige armé d’une tronçonneuse comme son ami argentin, n’est ni employé fédéral, ni fonctionnaire gouvernemental et ne doit rendre des comptes qu’au président américain.
La première victime du DOGE fut l’USAID, cette ancienne agence d’aide humanitaire internationale dont les effectifs sont passés de 10.000 personnes à 300 en une journée ! À la fin du mois de janvier, quelque deux millions de fonctionnaires ont reçu dans leur boîte mail un message leur proposant de démissionner sous neuf jours, avec l’équivalent de neuf mois de paye. Cette invitation a déjà été acceptée par « plus de 40.000 » fonctionnaires, selon la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt. Et Trump en début de semaine a demandé à Musk d’accélérer encore le mouvement !
Elon Musk, au nom de la lutte contre la supposée corruption et le gâchis sévissant dans les agences de l’État fédéral, a ainsi "cloudé" les données des administrations visées. Il a ainsi pu s’approprier des données sensibles comme cette prise de contrôle du système de paiement du Trésor et se saisir ainsi, en toute illégalité des informations non publiques sur l’ensemble des citoyens américains.
Son petit groupe de Young Men in black, selon des avocats cités par le site Politico, pourraient en agissant ainsi violer toutes les lois liées à la cybersécurité. Selon eux, les membres de ce petit groupe « ne respectent pas la loi, ils ne suivent aucune forme de bonnes pratiques, ils piratent et détruisent simplement les systèmes informatiques du gouvernement d’une manière qui menace la sécurité nationale et met tout le monde en danger ».
La méthode Musk est identique dans toutes les administrations fédérales. Ainsi au ministère de l’Éducation, rapporte le Washington Post, les Men in black du Doge « ont mis des données sensibles du ministère de l’Éducation dans un logiciel d’intelligence artificielle pour sonder les programmes et les dépenses de l’agence ». Le Wall Street Journal rapporte pour sa part que ces membres « avaient infiltré les Centers for Medicare and Medicaid Services », un programme d’assurance santé, tandis que des élus démocrates déclaraient, fin janvier, à la chaîne ABC que « au moins une personne du Doge a eu accès aux systèmes informatiques » de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l’agence fédérale chargée de la météo et du climat. (8)
La fabrication du coup d'État
En fait, Trump, Musk et sa camarilla sont en train de mettre en fiche la totalité des citoyens américains, tout en faisant régner la terreur. Ne sommes-nous pas en plein dans la préparation d’un coup d’État ?
Il faut remarquer qu’après un mois de sidération, hors les protestations publiques et courageuses, comme à son habitude, de l’infatigable Bernie Sanders, la résistance aux pratiques et mises en demeure de Trump-Musk et de leur clique commence à se manifester. Y compris dans le camp républicain et parmi ceux qui ont voté Trump à la dernière élection présidentielle, et même dans les "milices" constituées par Musk.
Dans une lettre adressée à la Maison-Blanche, mardi 25 février, un tiers des effectifs de la commission dite des DOGE ont ainsi manifesté leur volonté de démissionner afin de ne pas utiliser leurs « compétences techniques pour fragiliser les systèmes informatiques gouvernementaux cruciaux, compromettre les données sensibles des Américains, ou démanteler des services publics essentiels ». Ces Doge boys qui ont été recrutés, en partie parmi des fonctionnaires des administrations existantes, expliquent : « Nous avons juré de servir le peuple américain et de respecter notre serment au fil des administrations au pouvoir. Néanmoins il est devenu évident que nous ne pouvons plus honorer ces engagements.»
Haro sur les médias
Maîtriser les citoyens, leurs affects et leurs opinions, jusqu’aux plus intimes, reste une nécessité absolue dans la réussite d’un coup d’État. Trump, Musk, Zuckenberg, Bezos, les milliardaires et leurs associés trolls poutiniens, occupent le terrain des médias et réseaux mainstream comme jamais dans l’Histoire. La mise sous tutelle du quatrième pouvoir, les moyens d’information, pièce essentielle de la démocratie, est pratiquement accomplie.

Jeff Bezos. Le propriétaire du Washington Post a décidé que les pages éditoriales du journal
devaient être adaptées à ses propres opinions. Photo John Locher / AP.
Un exemple tout récent suffit pour tous. Quand une équipe de journalistes exerce son métier en toute indépendance, comme celle du Washington Post, le propriétaire du titre, Jeff Bezos, se rappelle à leur bon souvenir. Jeff Bezos, le propriétaire d’Amazon (fortune estimée à 200 milliards de dollars), ami de Donald Trump, a racheté le prestigieux quotidien (celui de l’enquête sur les plombiers du Watergate) en 2013. Il s’était engagé à ne pas intervenir dans le travail éditorial du Post. Jusqu’alors Bezos avait tenu parole. Signe des temps, le patron a sorti les griffes et a décrété le 26 février dernier que les pages éditoriales du journal devaient être adaptées à ses propres opinions. Par un curieux hasard, celles-ci correspondent admirablement à celles du couple Trump-Musk.
Le rédacteur en chef du Post, David Shipley, a démissionné plutôt que de suivre cette directive. Bezos dans le plus pur style orwellien a alors adressé un courriel à tous les employés du journal, qu’il a publié également sur X :« Nous allons écrire tous les jours pour soutenir et défendre deux piliers : les libertés individuelles et les marchés libres » écrit-il. « Nous couvrirons aussi d’autres sujets, bien sûr, mais les points de vue qui s’opposent à ces piliers seront laissés à la publication pour d’autres. »
Dans le même temps, comme le signalait Jean-Marc Adolphe dans son article "Trump défèque sur l’Ukraine" (ICI), le président américain fait le tri parmi les accrédités de la Maison-Blanche et choisit des curieux personnages : « Mais qui est cet hurluberlu ? Raciste, antisémite, complotiste, maqué avec Marjorie Greene, l’égérie de QAnon qui appelait ouvertement à des violences contre des élus démocrates, Brian Glenn est l’un des "journalistes" préférés de Donald Trump. Il officie sur Real America’s Voice, l’une des voix de l’extrême-droite aux États-Unis, que Trump a fait entrer dans la salle de presse de la Maison-Blanche, après en avoir viré Associated Press. D’après un journaliste américain témoin de la scène, ce même Brian Glenn, en s’adressant à JD Vance, aurait traité Zelensky, après son départ précipité, de "putain de juif" ».
Décidé à engager le fer avec les médias, l’administration Trump a annoncé qu’elle choisirait elle-même les quelques journalistes admis au plus près du président américain. Le nouveau régime rompt avec un système établi depuis des décennies et géré par les médias eux-mêmes à travers l’Association des correspondants à la Maison-Blanche (WHCA). « C’est nous qui menons la danse », s’est félicité le président américain. Il ne s’agit pas là d’une affaire mineure. La mise sous tutelle de la presse présidentielle annonce toutes les autres.
D’ailleurs, dès le lendemain, 26 février, Trump menace une nouvelle fois les journalistes. Il affirme poursuivre en justice les médias, auteurs et éditeurs ayant recours à des sources anonymes. Et de rajouter, avec la jouissance sans limite d’un pouvoir absolu, sur Truth social :« Qui sait, nous pourrons peut-être créer une nouvelle loi ! » Comme aimait à l’affirmer Goebbels : « C’est l’un des droits absolu de l’État de présider à la constitution de l’opinion publique. »
La bataille de l'opinion
Les promesses trumpistes sur l’amélioration du niveau de vie des citoyens américains furent, d’après toutes les analyses du choix des électeurs, l’élément prioritaire du succès de l’escroc mafieux. Le Wall Street Journal, au lendemain de l’élection, expliquait que les questions économiques ont constitué la meilleure carte de Donald Trump : « Peu importe que les médias serinent que l’économie va très bien, les électeurs qui dépendent de leurs salaires – et non des placements – voient les choses différemment. »
Le pouvoir d’achat en berne et la peur du déclassement ont fait le miel des discours démagogiques du candidat républicain. (Soit dit en passant, les dirigeants politiques de notre pays devraient analyser à la loupe les raisons du succès du mafieux américain). C’est donc sur l’absence d’amélioration de leur niveau de vie que la déception grandit. "Les durs pépins de la réalité" commencent à dessiller les yeux des trumpistes qui ne voient rien venir des promesses annoncées.
Ce désappointement manifeste se traduit dans les récents sondages. 65% des Américains estiment insuffisante l’action de Trump pour réduire les prix des produits de consommation courante. « La lune de miel de Donald Trump est finie », titre le Washington Post du 23 février dernier. Selon tous les sondages menés depuis deux semaines aux États-Unis, le soutien au Président et à son acolyte nazi deux points zéro, Musk, s’effrite. Certaines de leurs décisions sont même massivement rejetées.
Le projet phare du couple Musk-Trump, le DOGE, suscite déjà plus d’inquiétude et de rejet que d’appui. Malgré toutes les campagnes sur tous les tons, menées depuis des années contre l’État et l’utilité de ses fonctionnaires (campagne que l’on retrouve en France) plus de la moitié des citoyens américains s’opposent aux coupes drastiques du budget fédéral et à l’élimination en masse des salariés de l’État. Par exemple, l’opposition à la suppression du Département de l’éducation s’avère considérable, électeurs républicains compris ! (9)
Il apparaît clairement que l’action et les pouvoirs accordés par Trump à Musk inquiètent les Américains. Ils sont particulièrement préoccupés par l’accès aux données personnelles sensibles des individus que pratiquent Musk et son équipe avec l’opération DOGE. Cette razzia inédite qui rassemble des informations, jusqu’alors non publiques, qui vont des données médicales à celles des revenus et du patrimoine (ou pas) de tous les Américains, alarment 63 % des citoyens américains selon un sondage Ifop pour le Washington Post. (10)
Course de vitesse
En novembre 2026, les "élections intermédiaires" devraient se tenir aux États-Unis (1/3 du Sénat et toute la Chambre des représentants). Ces scrutins de mi-mandat donneront une indication fiable sur le résultat des futures présidentielles. Quinze maires de villes importantes (Chicago, Houston, Denver, Philadelphie, Memphis, etc.) devraient être élus dans ce sondage en grandeur réelle. On utilise le conditionnel, car on n'est pas sûr que le couple Trump-Musk prenne le risque d’être renvoyé dans les cordes du ring démocratique. Le Président et ses acolytes sont en train d’accumuler un nombre considérable, inédit, de postes clés dans les domaines exécutif, législatif, judiciaire, militaire et dans ceux du renseignement intérieur et extérieur. Leur mainmise sur les moyens d’information et de désinformation, de post-vérité, est impressionnante. La tentation d’en abuser est forte. Dans l’histoire américaine, l’utilisation de moyens hors la loi, de la provocation de basse police à l’assassinat politique, n’est pas rare. C’est avec de tels "outils", avec des milices patronales que le pouvoir politique réussit à casser tous les mouvements de grève et la contestation au début des années 1920 qui étaient, pourtant, particulièrement puissantes. En 1919, on ne recense pas moins de 4 à 5 millions de grévistes qui réclament de meilleurs salaires et une réduction du temps de travail. Des grèves sont brisées par la police dans plusieurs grandes villes, comme à Boston.
C’est pour un braquage de banque, inventé de toute pièce, que la police et la justice américaines firent condamner à mort et exécuter, pour l’exemple, les militants anarchistes Sacco et Vanzetti. Cette criminalisation de l’action politique cassa l’action des mouvements d’opposition à la violente lutte des classes que menait le patronat.
C’est ainsi que le FBI de Hoover mena, dans les années cinquante, une "chasse aux sorcières" qui stoppa, après-guerre, le glissement à gauche de la société et visa particulièrement les artistes et les intellectuels. En les accusant d’être des agents de Moscou, l’appareil d’État de l’époque figea pour longtemps le débat démocratique aux USA. Il ne nous faut pas oublier non plus la force des idéologies racistes et suprémacistes du Klu Klux Klan, les rassemblements de masse des Hitlériens de New York et de Washington, l’antisémitisme qui régnait au Département d’État. Aujourd’hui, les complotistes de tout genre, les militants néo-nazis retrouvent des forces. (11)
Ni Trump, ni son gang n’arrivent de nulle part. La civilisation, l’imaginaire, les valeurs qu’ils portent ont maturé dans un bain idéologique made in USA. Subvertir la Loi, et s’il le faut s’imposer violemment, cela s’est déjà vu. Dieu n’est-il pas à nos côtés ? pensent-ils. Alors, la décision d’un coup d’État n’est-elle pas déjà dans les tuyaux ? Les USA, devenues le meilleur ami de Poutine, vont-ils basculer en dictature ?
Le Président, missionné par Dieu himself pour sauver l’Amérique, tentera-il ainsi sa chance ? Une bonne partie de la réponse dépend de la riposte des démocrates américains et de leur alliance avec les laissés-pour-compte de la mondialisation. Dans des temps très anciens, Roosevelt avait réussi cet exploit.
La grogne monte et les élus républicains de retour dans leur circonscription font face à un mécontentement non prévu. Claire Thévenous, la correspondante de Ouest France à Washington, titrait son article du 2 mars : « États-Unis : les soutiens de Donald Trump font face à des réunions publiques houleuses ». Elle relate comment se déroulent aujourd’hui ces traditionnelles town halls : « De retour dans leurs districts locaux, des élus républicains du Congrès se font chahuter lors de leurs traditionnelles réunions publiques avec les habitants. La colère monte à propos des licenciements de fonctionnaires et des coupes budgétaires décidées par Donald Trump, exécutées par Elon Musk. » La journaliste raconte comment Rich Mac Cormick, l’élu de Roswell dans l’État conservateur de Géorgie, le 20 février dernier, s’est fait écharper par 500 de ses administrés républicains en colère contre les décisions de la présidence Trump. Et de telles scènes se répètent dans de nombreuses circonscriptions républicaines.
À cette colère, nous pouvons ajouter le trouble au sein du Parti républicain provoqué par le piège tendu au président Zelensky dans le Bureau ovale. Ainsi, pour ne citer qu’eux, Mike Lawler, représentant de New York, a qualifié, dans un message sur X, la rencontre à la Maison-Blanche d'« occasion ratée à la fois pour les États-Unis et pour l’Ukraine, un accord aurait sans aucun doute débouché sur une coopération économique et sécuritaire plus étroite ». Don Bacon, élu du Nebraska et considéré comme un modéré au sein du camp républicain, a déploré dans un communiqué « une mauvaise journée pour la diplomatie américaine ». « L’Ukraine veut l’indépendance, une économie libérale et l’État de droit. Elle veut faire partie de l’Occident. La Russie nous déteste, nous et nos valeurs occidentales. Nous devrions être clairs sur le fait que nous nous tenons du côté de la liberté », a dit ce membre de la Chambre des représentants.
Allons-nous assister à une révolte de la droite républicaine ? Les milliers de fonctionnaires au service de l’État fédéral "fired" (virés) comme on dit chez Musk, vont-ils accepter ces oukases sans réagir ? Les militaires les plus gradés des États-Unis, les agents de la CIA et du FBI, qui, à l’évidence, disposent de réseaux puissants, peuvent-ils accepter d’être éjectés de leur poste par courriel ? Cette "chasse aux sorcières", inédite, des fonctionnaires de l’État fédéral, pourrait-elle s’exercer sans retour de "boomerang" ?
Nous ne vivons pas là une opération comparable à celle de Mac Carthy. Celle-ci ne visait que des secteurs particuliers de la société. Et le pouvoir avait réussi à les isoler. Aujourd’hui, c’est l’ensemble de la population américaine qui se trouve concerné par la mise à sac des organismes de l’État, la dérégulation de tous les secteurs de la vie sociale. Ces spoliés, progressistes ou de droite, patriotes qui aiment leur pays ne peuvent rester sans réaction devant l’explosion en vol de leur nation.
Les opposants à l’équipe au pouvoir, de plus en plus nombreux, vont-ils trouver le chemin du rassemblement ? Nous sommes aujourd’hui à l’ère de la désinformation et du mensonge diffusés massivement par les GAFAM et les oligarques qui détiennent le pouvoir économique et une partie du pouvoir politique. La démocratie est devenue un frein à leur pouvoir absolu. Leurs opposants auront-ils les moyens de l’assassiner comme ils en rêvent ? Une véritable course de vitesse est engagée entre les partisans d’une société démocratique, respectant les alliances des États-Unis et les tenants d’une société illibérale où tous les secteurs de la vie publique sont bradés au Marché tout puissant. Une société où les traditionnels défenseurs de l’Empire américain se retrouvent servir l’ennemi de toujours. Comment accepteraient-ils d’être devenus comme Arlequin « valet de deux maîtres », l’un trumpiste, l’autre poutinien ?
Nicolas Machiavel donnait ces conseils aux gens de pouvoir : « Combien il est louable à un prince de respecter ses promesses et de vivre avec intégrité, non dans les fourberies, chacun le conçoit clairement. Cependant, l’histoire de notre temps enseigne que seuls ont accompli de grandes choses les princes qui ont fait peu de cas de leur parole et su adroitement endormir la cervelle des gens ; en fin de compte ils ont triomphé des honnêtes et des loyaux. Sachez donc qu’il existe deux manières de combattre : l’une par les lois, l’autre par la force. L’une est propre aux hommes, l’autre appartient aux bêtes ; mais comme très souvent la première ne suffit point, il faut recourir à la seconde. » (Le Prince, 1513) Nous voici prévenus depuis… six siècles.
Michel Strulovici
NOTES
(1). "Apocalypses en vue", reprise par les humanités du 28 février 2025 du texte publié par la BNF : "Le messianisme américain : le destin d’une nation" (ICI).
(2). La Cour suprême des États-Unis (en anglais : Supreme Court of the United States parfois abrégé en SCOTUS ou United States Supreme Court) est le sommet du pouvoir judiciaire aux États-Unis et le tribunal de dernier ressort. C’est l’article III de la Constitution des États-Unis qui institue une Cour suprême et autorise le Congrès à instituer des tribunaux inférieurs, ce qu’il a fait. Conformément à cet article constitutionnel, la Cour suprême est compétente sur tous les cas relevant de la Constitution ou des lois des États-Unis et des traités qu’ils ont conclus.
(3). Freud dans Le mot d’esprit et ses rapports avec l’inconscient, Appendice final, "L’humour".
(4). La Faith and Freedom Coalition (FFC) est une organisation conservatrice fondée en 2009 par le politicien Ralph Reed afin de créer un pont entre le mouvement Tea Party et les électeurs évangéliques. Selon son site web, la coalition s'oppose à l'avortement, à la marijuana médicale et au mariage homosexuel, et soutient par ailleurs un gouvernement limité. Elle soutient également la baisse des impôts, la privatisation des services publics, le libre marché et une défense nationale forte.
(5). Voir l’article paru sur Libération le 27 juillet 2024 (ICI).
(6). Et Bannon, les hommes providentiels il aime. Mein Kampf n’est-il pas son secret livre de chevet ? « Je crois que j’agis au nom du Créateur Tout puissant », y écrivait Hitler. Et lors de son dernier discours public radiodiffusé du 30 janvier 1945, Hitler affirme : « La providence pouvait me supprimer avec cette bombe qui, le 20 juillet 1944, a explosé à un mètre cinquante de moi ; par ma mort, elle pouvait mettre un terme à l’œuvre de ma vie. Que le Tout-Puissant m’ait protégé ce jour-là, je l’interprète comme une confirmation de la mission qui m’a été confiée. »
(7). Le directeur du renseignement national (en anglais : Director of National Intelligence, ou DNI) est un membre du gouvernement fédéral des États-Unis, sous l’autorité et le contrôle directs du président des États-Unis, dont la mission est de superviser et coordonner l’ensemble des activités de renseignement (ou espionnage) à caractère national ou international exercées par des agences financées par l’État américain. (Source, Wikipedia)
(8). Informations fournies par France TV Info du 7 février 2025 sous le titre : "Ce que l’on sait de l’action d’Elon Musk et de ses 'Doge Kids', devenus le cauchemar des fonctionnaires aux Etats-Unis."
(9). Seuls 42% déclarent soutenir l’offensive du DOGE. L’opposition est particulièrement marquée pour l’offensive du DOGE contre l’Éducation nationale et l’appel de Trump à supprimer le Département de l’éducation. 65% des Américains rejettent cette mise à mort, dont quatre Républicains sur dix ! Plus globalement, 48% des Américains s’opposent à l’action de Trump contre 43% qui la soutiennent.( Sondage mené par Ipsos/Reuters publié le 23 février dernier). Le taux d’Américains se disant inquiets ou effrayés quand ils envisagent le reste du mandat de Trump a progressé de 6 points depuis mi-décembre. (Sondage pour CNN). Les sondeurs de l’institut Gallup, le 19 février, remarquaient même que le président élu affichait, fin janvier, le taux d’approbation initial (c’est-à-dire dans le premier sondage mené après son investiture) le plus bas de tous les présidents élus depuis 1953 !
(10). 54 % d’entre eux estiment que donner à Musk un rôle prééminent dans l’administration était une mauvaise chose (contre 28 % qui estiment que c’est une bonne chose), selon le sondage mené par le panel d’opinion SSRS pour CNN. Deux tiers des Américains désapprouvent la fermeture des agences fédérales par Musk qu’ils jugent inutile.
(11). Voir "Les cavaliers de l’Apocalypse" les humanités. 9 mars 2023.
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